La Grande manifestation de réoccupation des terres agricoles promises au bétonnage par le projet d’Ayraultport Vinci de Notre-Dame-des-Landes a été un succès considérable : entre 30.000 et 40.000 manifestant(e)s ont défilé sur les routes étroites de la ZAD (20.000 à 30.000 selon le correspondant du Monde, 13.500 selon la préfecture dont on admirera la précision de comptage au demi-millier près...) La mobilisation a surmonté le boycott médiatique, les minables provocations contre le mouvement d’opposition à l’Ayraultport et aussi le temps maussade. Non, la multinationale Vinci et ses complices productivistes du PS n’auront pas le dernier mot !
Le défilé, précédé par une longue file de tracteurs, a d’abord été celui de la grande masse de celles et ceux qui refusent que de nouvelles terres agricoles soient massacrées et bétonnées, que le trafic aérien continue à être encouragé aux dépens de la lutte contre l’effet de serre, que des élus soi-disant “de gauche” (PS, MRC, mais aussi PCF) persistent dans les erreurs du XIXe siècle en prônant une logique productiviste de “développement du territoire” aux dépens des êtres vivants qui y habitent, qu’une multinationale comme Vinci obtienne sur des kilomètres carrés une concession de 55 ans pour son plus grand profit, que l’État se mette au service de la susdite multinationale et envoie ses hommes de main user d’une violence illégitime contre les opposants à l’Ayraultport.
Quelque peu noyées dans la masse, les organisations politiques étaient néanmoins visibles et bien présentes : [1] les organisations du Front de Gauche opposées à l’Ayraultsport étaient représentées par Jean-Luc Mélenchon (PG), Myriam Martin (GA), Robert Sitel (GU) et leurs militants locaux ou régionaux ; Olivier Besancenot et Christine Poupin étaient venus accompagner les militants du NPA44 et les délégations des régions voisines (dont celle du NPA49) ; aucun ministre EELV n’avait fait le déplacement mais les Verts Eva Joly, Jean-Vincent Placé et José Bové firent leur apparition ; Alternative libertaire était également là. Pour sa part, Olivier Besancenot a dénoncé auprès de la presse « un scandale social et écologique, avec des subventions publiques qui vont être massivement données à un groupe qui fait des profits ». Tirant le bilan de la présence d’EELV au gouvernement, il a estimé que « sur les questions sociales ou environnementales, ce n’est pas en étant dans le gouvernement qu’on peut changer les choses, mais en établissant un rapport de forces » et affirmé sa confiance dans la victoire de la mobilisation.
[1] Les organisateurs avaient donné une consigne de discrétion aux organisations politiques, leur concédant “quelques drapeaux” (ce que quelques jeunes ont immédiatement traduit par “pas de drapeaux”, de façon inutilement agressive). Aussi le NPA a de lui-même replié une de ses deux banderoles, ne gardant en tête de son petit cortège (une soixantaine de militant(e)s, les autres étant dispersés dans la manifestation) que celle du NPA44, impliqué depuis le début dans la lutte. Cependant, si la crainte d’une récupération politicienne est légitime, on peut se demander ce qui est le plus souhaitable : que les organisations politiques s’engagent ou soient contraintes de s’engager ou qu’elles n’apparaissent pas. Nul doute qu’une absence des partis eût été critiquée, et de façon tout aussi légitime. Finalement, ce sont les Verts qui auront le plus profité de cette consigne. Empêtrés dans leur participation à un gouvernement qui envoie ses sbires armés contre les opposants à l’Ayraultport, poursuit la construction de l’EPR, n’est plus très loin de se lancer dans l’exploitation du gaz de schiste, EELV avait tout intérêt à une apparition discrète, peu susceptible de susciter l’ire d’une partie de la manifestation comme de remettre en cause sa participation gouvernementale. Involontairement, en lui permettant politiquement de ne pas trop apparaître, les organisateurs de la manifestation lui auront rendu un fier service...
- vendredi 19 avril : grève mondiale pour le climat à l’appel de Fridays for future (FFF)
- samedi 20 avril à 15h : rassemblement au Ralliement à Angers pour un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Gaza à l’appel de AFPS49 et de 19 organisations (dont le NPA49).
- mardi 23 avril de 18h à 20h30 : conférence d’Arié Halimi autour de « l’État hors la loi », salle Pelloutier de la Bourse du travail d’Angers. Organisée par la LDH49.
- samedi 27 avril : Marche des fiertés LGBTI+ à Angers (11h village des fiertés ; 14h marche ; 16h DJ au village ; 18h Before à l’Entre 2 ; 23h Pride night au Chabada ; 5h After à La Cage). Voir Site de Quazar.
- mercredi 1er mai : journée internationale de lutte des travailleuses et travailleurs. Manifestations intersyndicales à 10h30 à Angers (pl. Imbach), Saumur (pl. Bilange), Cholet (pl. Travot) et Segré (pl. du port).
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Après la censure liberticide par la nouvelle présidente de l’Université d’Angers de la conférence que devait donner au Qu4tre (centre culturel de l’Université d’Angers) l’historienne Ludivine Bantigny (lire ICI), celle-là a dû se tenir dans deux salles communicantes de la Bourse du travail d’Angers. Tout le monde n’a pas pu rentrer ! Nul doute que le scandale de l’interdiction a favorisé cette affluence. Pour autant, la gravité du sujet de la conférence, la montée du fascisme dans un cadre d’ensauvagement du capitalisme et de son personnel politique, les moyens d’y résister et de construire un autre monde à partir d’une démocratie radicale, suffisait à l’expliquer. Contre le fascisme, unissons-nous !
Vendredi 8 mars 2024, la journée internationale pour les droits des femmes a été célébrée à Angers par plusieurs initiatives militantes. La CGT avait fait son propre village féministe, rue Lenepveu de 12h à 14h. Le collectif du 8 mars qui regroupe le Planning familial, le collectif Lucioles, Aides, Les Collages féministes, Youth for climate, Attac et les syndicats FSU et Solidaires, organisait une Fête foraine féministe au Ralliement à partir de 15h40 (début de la grève féministe) et une manifestation à 18h, après une prestation de la chorale féministe. Le temps n’était malheureusement pas de la partie mais ce sont néanmoins près de 500 personnes qui ont ensuite défilé sous la pluie, notamment pour se réjouir de la constitutionnalisation du droit à l’IVG (mais surtout pour exiger que ce droit théorique le soit en pratique), contre les violences générées par l’idéologie patriarcale et pour l’égalité salariale.
Visiblement furieuse après la constitutionnalisation le 4 mars de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une IVG », la radio catholique RCF-Anjou remet le couvert contre le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Après les chroniques ineptes du doyen de théologie de l’UCO (cf. celle du 24/01) et de divers intervenants, c’est à « Alliance VITA » que RCF donne la parole le 5 mars, dès le lendemain du vote (voir ici). Cette association intégriste a été fondée en 1993 par Christine Boutin et une de ses figures de proue est Tugdual Derville. Elle assimile foetus et nouveaux-nés pour justifier son discours anti-IVG agressif et s’oppose activement au mariage homosexuel et à la PMA. On se rappelle aussi qu’en défense de « La Manif pour Tous » Derville avait été invité par l’UCO et qu’à cette occasion ses gros bras avaient molesté des étudiant·e·s contestataires... Rien de bien « modéré », donc, mais cela ne décourage pas RCF. Dernièrement, le 21/02, la radio donnait également la parole à la zemmourienne Marion Maréchal-Le Pen pour dénoncer les prises de position humanistes du pape sur l’immigration. L’extrême droite angevine s’infiltre décidément partout... Vigilance !
À lire : le mouvement de solidarité belge avec l’Ukraine vient de publier une importante interview de l’Atelier féministe ukrainien dans laquelle Alla et Yarina donnent leur point de vue sur
- La situation en Ukraine
- Le féminisme ukrainien
- La Russie et son opposition, notamment sur les féministes russes
- Leurs perspectives
Contre la “Nouvelle Océane” - récemment rebaptisée “Océane 3” par Angers Loire Métropole (ALM) pour relativiser l’importance de cette nouvelle “zone d’activités” qui conduirait à une nouvelle artificialisation des sols en bordure d’Angers, à Verrières-en-Anjou - une pétition vient d’être mise en ligne : STOP Océane 3 : NON à l’extension d’une zone d’activités au nord d’Angers. Le Collectif Stop Océane 3 y développe les raisons pour lesquelles il faut s’opposer à ce projet productiviste et écocide initié par Christophe Béchu et porté par ALM. Le NPA49 soutient cette démarche et appelle à signer et à faire signer massivement cette pétition.