Depuis le 20 mai, 46 travailleurs sans papiers occupent jour et nuit leur entreprise (BMS, entreprise de démolition, 1 rue Noël Pons à Nanterre). Ils sont en grève, avec la CGT, pour obtenir leur régularisation. Jeudi 17 juillet, ils se sont invités au château de leur patron, à Allonnes près de Saumur !
jeudi 17 juillet 2008
Voir en fin de page les articles et reportages des médias. Voir aussi les vidéos >>1<< et >>2<<.
Depuis plusieurs années (*), ils travaillent, sans contrat, sans bulletins de salaire, sans respect du droit du travail, sans protection sociale, les heures supplémentaires ne sont pas payées et certains n’ont pas eu de paye depuis le mois de mars (**).
Alors que les grévistes vivaient dans des conditions difficiles sur le chantier, quelle ne fut pas leur surprise d’apprendre que leur patron est propriétaire d’un superbe château en Anjou, lui-même entouré du « Parc Maupassant de Bois Savary » ouvert au public. Tandis qu’il prétendait son entreprise au bord de la faillite (il a depuis déposé son bilan), un reportage sur TF1 le présentait dans son domaine de 22 hectares où la douceur angevine lui permet de cultiver l’art des Jardins à la Française (***). Il y soulignait qu’il « aime partager » !!! Partager ? Mais pas avec ses ouvriers ! Sur le chantier, l’eau et l’électricité ont été coupées aux grévistes (****). Quel contraste entre le soin apporté à ses jardins et ses pièces d’eau et les conditions de vie qu’en instrument consentant du système capitaliste il impose à ceux qu’il fait travailler pour des salaires de misère !
Alors les ouvriers de BMS ont décidé d’aller voir eux-mêmes les beaux jardins, avec l’appui de la CGT et du comité de soutien de Nanterre. Des militants angevins et saumurois sont venus également les soutenir (notamment du CSSP49, de la LCR, du NPA, du PCF, de LO, etc.)
Après une timide et vaine tentative de fermeture des portes principales du parc, peu avant que le car des ouvriers n’arrive, le patron de BMS et son épouse, responsable du parc, ont choisi de “laisser faire”, faisant même mine de vouloir dialoguer avec les manifestants, arguant de contraintes économiques qui visiblement ne pèsent que modérément sur l’entretien de leur propriété... Après les prises de parole de la CGT et du comité de soutien de Nanterre (dont un représentant de la Ligue des Droits de l’Homme), le patron de BMS s’est engagé devant les médias à accompagner devant la préfecture de Nanterre les 9 salariés qui n’ont toujours pas obtenu d’autorisation provisoire de séjour (37 autres grévistes l’ont obtenue).
Dont acte... Mais les conditions de travail déplorables révélées par la grève n’appartiennent malheureusement pas au passé. Bien d’autres entreprises existent par ailleurs qui emploient également des sans-papiers de façon à payer un salaire de misère à leurs employés. Le mouvement de grève national des travailleurs sans-papiers a déjà permis des centaines de régularisations (et autant d’obligations pour les patrons à respecter ce qui reste du code du travail). Il a permis aussi de montrer quels sont les mécanismes d’un capitalisme de plus en plus prédateur, de plus en plus dérégulé, qui, au nom de la “concurrence”, pousse mécaniquement les patrons à s’affranchir de toute règle et finalement, de toute humanité. “It’s a free world”, comme dans le film de Ken Loach (*****). La grève des ouvriers de BMS est une nouvelle illustration de la nécessité de changer ce monde de toute urgence.
- (*) l’entreprise BMS existe formellement depuis 2006, mais il y en a eu d’autres avant avec le même patron et souvent les mêmes salariés...
- (**) 20 n’ont pas été payés, 4 l’ont été par chèques en bois...
- (***) Cf. le reportage « Jardins divers » du 21/06 sur TF1 ou encore le site internet du parc...
- (****) Il prétend aujourd’hui ne pas être le responsable de cette coupure n’étant pas le propriétaire ni même le locataire ! (Il a parlé de "bail précaire" de son entreprise sur l’entrepôt.)
- (*****) Dans ce dernier film, le grand réalisateur britannique décrit la trajectoire d’une ex-salariée devenue petite patronne d’une agence de placement qui, parce qu’elle veut “réussir” et résister à la “concurrence”, recrute illégalement des travailleurs et sombre dans l’inhumanité, jusqu’à en être elle-même la victime.
ARTICLES DE PRESSE :
- Les sans-papiers de BMS s’invitent au château de leur patron
Bérangère Lepetit / Le Parisien / vendredi 18 juillet 2008
LE DÉPART du car était fixé à 8 heures devant la mairie de Nanterre. Destination : le Château de la Thibaudière, près d’Angers (49). Hier, 35 travailleurs sans papiers de l’entreprise de bâtiment Buisson-multi services (BMS), qui occupent le site sans sanitaires ni eau ni électricité depuis le 20 mai, avaient décidé de rendre visite à leur patron Claude Buisson, propriétaire, avec sa femme, d’un château entouré d’un jardin à la française de 22 hectares ouvert au public. Arrivés vers midi sur les lieux, les grévistes, accompagnés d’une trentaine de personnes de leur comité de soutien, ont été reçus par leur patron et son épouse pendant près de trois heures. Un pique-nique a été organisé, suivi d’un échange entre les propriétaires du domaine et leurs visiteurs. « Nous avions un peu peur des débordements mais finalement cette entrevue s’est révélée positive, confiait hier soir Catherine Buisson. Ces personnes ont été respectueuses du domaine, certaines vérités ont pu être rétablies et mon mari s’est engagé à rencontrer le préfet pour faciliter la régularisation de ses salariés. » Sur les 46 travailleurs qui ont entamé le mouvement de grève, 35 ont à ce jour l’assurance d’obtenir leur titre de séjour et 9 ont reçu une obligation de quitter le territoire. « Cette rencontre était assez surréaliste » « Mon mari s’est personnellement occupé des dossiers, Nous espérons désormais qu’ils retrouveront du travail facilement car mon mari a déposé le bilan début juillet », a poursuivi l’épouse de Claude Buisson, qui affirme que ces ouvriers avaient présenté de faux papier lors de leur embauche. « Cette rencontre était assez surréaliste, évoque de son côté Patrick Schweizer, de la CGT, à l’origine du voyage. L’ambiance était plutôt bon enfant et les sans-papiers se sont promenés dans le parc. Nous avons pu discuter mais Monsieur Buisson n’a pas vraiment répondu à nos questions. » Sur les conditions précaires d’occupation du site, Claude Buisson a rejeté la faute sur le propriétaire du lieu « qui n’est pas fait pour accueillir 50 personnes jour et nuit ». Pour justifier les salaires impayés des derniers mois, il a évoqué des « problèmes de trésorerie ». « Les affaires ont périclité car nous avons perdu de gros clients », a précisé son épouse. Les sans-papiers ont repris vers 15 heures la route pour Nanterre et poursuivaient hier soir l’occupation de l’entreprise.
- Courrier de l’Ouest (18/07/2008) : >> cliquer ici (page 1) << et >> ici (page 2) <<
- Ouest-France / Pays de Loire (18/07/2008) : >> cliquer ici (page 1) << et >> ici (page 6) <<
- du vendredi 24 au dimanche 26 mars : mobilisation dans le Poitou pour la défense de l’eau à l’appel de Bassines Non Merci et des Soulèvements de la Terre. Le 24 : arrivée de tracteurs de toute la France et, le soir, Forum international sur la défense de l’eau avec des délégations de différents pays et continents. Le 25 à 10h : manifestation « Fin de chantier » et, le soir, concerts, banquets et festivités à Melle (79500). Le 26 : assemblées, tables rondes, cantines, balades naturalistes, concerts…
- samedi 25 mars de 16h00 à minuit : Fête de Lutte Ouvrière, Salle Aragon, 1 rue Joseph Bara, Trélazé (arrêt Malaquais du bus n°2).
- mardi 28 mars : grève contre la “réforme” des retraites à l’appel de l’Intersyndicale. Manifestations à 10h à Cholet (pl. Travot) et Segré (pl. du port) ; à 14h à Angers (pl. Leclerc) et Saumur (pl. Bilange).
- mercredi 29 mars à 19h : concert de solidarité avec les grévistes, salle Emstal aux Ponts-de-Cé, organisé par LFI.
- samedi 1er avril à partir de 14h30 : “Huit heures pour la Palestine” au centre Marcelle Menet à Angers.
- dimanche 2 avril après-midi : “Un autre monde est nécessaire”, initiative du Cercle 49 dans la grande salle du centre Jacques Tati de Belle-Beille (Angers). Projection du film Rosmerta.
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Depuis lundi 13 mars, plus aucun camion-benne n’entre ni ne sort du centre de tri des déchets à Saint-Barthélémy-d’Anjou. Les agents territoriaux en grève pour leurs salaires (gelés depuis... 2007 !) et contre la “réforme” des retraites en bloquent les deux entrées, soutenus par l’intersyndicale. Les déchets de toute l’agglo angevine s’accumulent dans les rues de toute l’agglomération angevine. Le maire d’Angers et président d’ALM est aux abonnés absents ou accuse les grévistes de sa propre incurie quant aux risques sanitaires... Il a même déposé un recours en référé contre un syndicaliste et afin de pouvoir avoir recours aux traditionnels briseurs de grève de l’État français, les forces de police. Il serait pourtant plus respectueux des habitant·e·s de l’agglo et d’esprit plus démocratique qu’il entende les revendications salariales légitimes que portent tous les agent·e·s d’ALM depuis de longs mois ! Le NPA49 affirme son soutien complet à la lutte des agent·e·s. Augmentations des salaires ! Retrait de la “réforme” des retraites !
La mauvaise foi du Conseil départemental (CD49) n’est plus à démontrer en matière de laïcité. De Christian Gillet à Florence Dabin, tout est bon pour défendre l’enseignement privé “catholique” aux dépens de l’enseignement public et des demandes des parents. Et à Beaupréau, cela dure depuis des décennies. Si Gillet a été obligé de concéder le principe d’un collège public en face des deux collèges “catholiques” de cette capitale des Mauges, la construction de l’établissement ne cesse d’être retardée. Dabin avait promis son ouverture en 2024. Voilà que sa vice-présidente, Régine Brichet, en recule la date en 2026 ou 2028 ! Dissimulé derrière le masque hypocrite de soi-disant “contraintes” (sic !) qui seraient la cause du “retard”, l’extrémisme sectaire de ces élu·e·s “catholiques” ne connaît aucune limite. Tous les enfants doivent pouvoir s’inscrire dans l’enseignement public dans les Mauges. Et, pour le NPA, les fonds publics doivent aller à l’école publique !
On sait la municipalité d’Angers et la métropole (ALM) hostiles aux transports publics gratuits, les objectifs sociaux et écologiques de la gratuité, déjà à l’œuvre dans de nombreuses villes européennes, étant régulièrement déniés par C. Béchu et ses affidé·e·s. Elle le confirme à nouveau en cette rentrée scolaire où le titre pour 1h passe de 1,4€ à 1,5€ (+7,1%) et un tarif à deux euros est même institué pour celleux qui prennent le ticket directement dans le bus, alors que les distributeurs de tickets n’existent que près d’un nombre très limité d’arrêt de bus. La VP d’ALM “chargée de la transition écologique et des déplacements” Corinne Bouchoux, ex-sénatrice EELV ralliée à Béchu, justifie ces hausses par un “enjeu de justice sociale” (sic) et une grille tarifaire “plus lisible” (cf. OF du 30/08/2022). Comme d’habitude avec les politiciens gestionnaires, les mots prennent le sens contraire de leurs sens initiaux. Quant à la mise en place de titres de transports “dématérialisés” (paiement pas carte bancaire sans contact), son coût pour la collectivité n’est pas évoqué, non plus que son coût écologique... La revendication de transports gratuits pour toutes et tous, qui abolirait le coût de la billetterie et serait un puissant moyen de limiter la circulation automobile (dans la mesure où ces transports seraient étendus) n’en est que plus urgente.
La CLHAM’eur (Collectif de Lutte contre les Halles Angevines et leur Monde) a publié sur le site basse-chaine.info un article intitulé « Le nouveau projet hypocrite de la ville d’Angers : les Halles des Gourmets » et consacré au processus très libéral et productiviste de la mise en place par C. Béchu et ses amis des soi-disant nouvelles « Halles » en béton d’Angers, à proximité de l’esplanade Coeur-de-Maine. Comme le souligne l’article, « c’est une flopée d’argent public (l’argent du contribuable !), qui vient financer un projet porté par des entreprises privées au bénéfice d’une minorité : les consommateurs les plus riches. Des conflits d’intérêt entre public et privé dans tous les sens. Une utilité nulle, pire quand on note que l’investissement se fait au détriment de l’entretien d’école ou de piscine. Le tout, en participant à l’augmentation du prix de l’immobilier et au processus de gentrification qui rendent la vie impossible aux classes populaires. » À lire absolument.
La mouvance de l’ex-Alvarium et de l’actuel “Rassemblement des étudiants de droite” (RED) conjugue fébrilement provocations et exactions. À Angers, en moins d’une semaine, elle a tenté d’agresser, heureusement sans succès, la manifestation du 29 juin soutenant le droit à l’IVG (voir ICI) et s’est attaquée nuitamment (une nouvelle fois !) aux locaux de la librairie “Les Nuits bleues” et de l’atelier de vélos “La Tête dans le guidon” (cf. communiqué des Nuits bleues). Manque de chance pour les fascistes à l’œuvre dans la nuit de samedi à dimanche, ils se sont fait surprendre par la police... L’un d’eux est bien connu : c’est un militant du groupe identitaire versaillais Auctorum, au profil identique à celui de l’Alvarium. En janvier 2021, il avait été jugé pour avoir, en septembre 2020, plaqué au sol des passants tentant de retirer des banderoles accrochées au pseudo-squat créé par l’Alvarium, rue Thiers (voir ICI). Mais il avait été relaxé... Cette fois, il a été placé sous contrôle judiciaire en attendant son passage le 11 octobre au tribunal correctionnel pour dégradation volontaire et port d’arme de catégorie D (un marteau). Un second vandale sera également jugé. Avec les deux fascistes du 29 juin convoqués le 12 octobre, la justice aura du travail mi-octobre. Sera-ce du bon travail ?