La consommation globale d’énergie dans le monde explose, sans aucune réduction relative de la consommation des énergies fossiles génératrices de gaz à effet de serre... Face à ce constat fait par les organes les plus renseignés de la classe dirigeante, dont les multinationales de l’énergie, l’inaction criminelle des États bourgeois, notamment de l’État français, devient de plus en plus évidente. L’échec attendu de la COP 25 l’illustre de façon à la fois grotesque et tragique. Analyse de la Commission nationale écologie du NPA...
Croissance de la consommation d’énergie depuis 25 ans (1993-2018) selon les statistiques de la multinationale BP, sobrement titrées « an unsustainable path ». Aucune diminution, même seulement relative, de la consommation des énergies fossiles ne peut être y décelée. En revanche, relativement à 1993, on peut relever que la consommation globale a augmenté de 67% en 2018 (qui est l’année où l’augmentation a été la plus forte) : une conséquence directe de la mondialisation et de la fuite en avant extractiviste/productiviste du système capitaliste.
Même si elle a été la plus longue en un quart de siècle d’existence, la COP25 – 25e conférence de la Convention des Nations unies sur le changement climatique – se conclut à nouveau sur une inaction criminelle.
La révision à la hausse des engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre des différents pays est renvoyée à... la prochaine fois, en 2020 à Glasgow. Pourtant les engagements pris en 2015 à Paris sont scandaleusement insuffisants : même s’ils étaient respectés, ils aboutiraient à une hausse de la température supérieure à 3 °C. Il n’y a aucune avancée sur les aides pour les pays les plus pauvres, premières victimes du changement climatique, appelées les pertes et dommages (“loss and damages”). Comme le dit le représentant de Tuvalu, « des millions de gens souffrent déjà des effets du changement climatique. Ne pas fournir de l’assistance peut être interprété comme un crime contre l’humanité ». Il n’y a rien non plus sur le financement à long terme…
Le sujet central de cette COP est résumé par le Financial Times du 15 décembre : « Cette année, l’enjeu sera de trouver un accord sur un marché global de la compensation carbone, et de convaincre les signataires de Paris de soumettre des objectifs ambitieux plus ambitieux en 2020 ». Il s’agit de l’article 6 de l’accord de Paris qui porte sur le marché du carbone. Ce mécanisme offre la possibilité d’échanger sur un marché des droits d’émissions, dit autrement la possibilité d’acheter le droit de continuer de polluer en faisant reposer sur d’autres les efforts de réduction. Typique du « capitalisme vert », il existe depuis le protocole de Kyoto – signé en 1997 entré en vigueur en 2005 – et a démontré son inefficacité. Selon Daniel Tanuro, « le bilan est sans appel : 73 % des crédits échangés étaient largement factices, 2 % à peine correspondaient vraiment à des réductions effectives. De plus, beaucoup de ces crédits ont été acquis au détriment des populations du Sud, notamment des peuples indigènes chassés de leurs terres. Les tentatives de "corriger" le dispositif ont éliminé les fraudes les plus énormes mais sans rien changer sur le fond… » [1]
Foncièrement injuste et colonial dans sa mise en œuvre concrète, c’est le principe même du marché du carbone qui est à la fois inefficace et inacceptable. Il repose sur la fable capitaliste qui voudrait que le marché, en donnant un prix aux émissions de gaz à effet de serre, établisse une équivalence entre du carbone émis en continuant de brûler du gaz, du charbon et du pétrole en un lieu (de préférence au Nord) et du carbone absorbé par des forêts ailleurs (de préférence au Sud). Comme tous les mécanismes de compensation il prétend réduire la nature à une marchandise. « Il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre » disait Albert Einstein. On ne peut pas espérer que le marché qui est la cause de la catastrophe climatique en soit aussi la solution.
Parce que, comme le dit Greta Thunberg, « la solution ne viendra pas des sommets, mais des peuples », nous ne pouvons compter que sur nos mobilisations et continuerons plus que jamais à construire un mouvement pour la justice climatique anticapitaliste.
Commission nationale écologie
[1] « Climat : l’issue est dans la lutte, pas dans les COP ! », sur https://www.gaucheanticapitaliste.org/climat-lissue-est-dans-la-lutte-pas-dans-les-cop/
- samedi 4 mai à 15h : manifestation pour un cessez-le-feu à Gaza à l’appel de l’AFPS49 et d’un collectif d’organisations (dont le NPA49). Place du Ralliement à Angers.
- jeudi 16 mai de 18h à 22h : “Conférence Culture de guerre ou culture de paix ?” organisée par Société des Lectrices et Lecteurs de
L’Humanité, CGT, Mouvement de la Paix, Espaces Marx Anjou, Libre Pensée, Attac, FSU, MNLE. Bourse du Travail d’Angers (Pelloutier).
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Après la censure liberticide par la nouvelle présidente de l’Université d’Angers de la conférence que devait donner au Qu4tre (centre culturel de l’Université d’Angers) l’historienne Ludivine Bantigny (lire ICI), celle-là a dû se tenir dans deux salles communicantes de la Bourse du travail d’Angers. Tout le monde n’a pas pu rentrer ! Nul doute que le scandale de l’interdiction a favorisé cette affluence. Pour autant, la gravité du sujet de la conférence, la montée du fascisme dans un cadre d’ensauvagement du capitalisme et de son personnel politique, les moyens d’y résister et de construire un autre monde à partir d’une démocratie radicale, suffisait à l’expliquer. Contre le fascisme, unissons-nous !
Vendredi 8 mars 2024, la journée internationale pour les droits des femmes a été célébrée à Angers par plusieurs initiatives militantes. La CGT avait fait son propre village féministe, rue Lenepveu de 12h à 14h. Le collectif du 8 mars qui regroupe le Planning familial, le collectif Lucioles, Aides, Les Collages féministes, Youth for climate, Attac et les syndicats FSU et Solidaires, organisait une Fête foraine féministe au Ralliement à partir de 15h40 (début de la grève féministe) et une manifestation à 18h, après une prestation de la chorale féministe. Le temps n’était malheureusement pas de la partie mais ce sont néanmoins près de 500 personnes qui ont ensuite défilé sous la pluie, notamment pour se réjouir de la constitutionnalisation du droit à l’IVG (mais surtout pour exiger que ce droit théorique le soit en pratique), contre les violences générées par l’idéologie patriarcale et pour l’égalité salariale.
Visiblement furieuse après la constitutionnalisation le 4 mars de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une IVG », la radio catholique RCF-Anjou remet le couvert contre le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Après les chroniques ineptes du doyen de théologie de l’UCO (cf. celle du 24/01) et de divers intervenants, c’est à « Alliance VITA » que RCF donne la parole le 5 mars, dès le lendemain du vote (voir ici). Cette association intégriste a été fondée en 1993 par Christine Boutin et une de ses figures de proue est Tugdual Derville. Elle assimile foetus et nouveaux-nés pour justifier son discours anti-IVG agressif et s’oppose activement au mariage homosexuel et à la PMA. On se rappelle aussi qu’en défense de « La Manif pour Tous » Derville avait été invité par l’UCO et qu’à cette occasion ses gros bras avaient molesté des étudiant·e·s contestataires... Rien de bien « modéré », donc, mais cela ne décourage pas RCF. Dernièrement, le 21/02, la radio donnait également la parole à la zemmourienne Marion Maréchal-Le Pen pour dénoncer les prises de position humanistes du pape sur l’immigration. L’extrême droite angevine s’infiltre décidément partout... Vigilance !
À lire : le mouvement de solidarité belge avec l’Ukraine vient de publier une importante interview de l’Atelier féministe ukrainien dans laquelle Alla et Yarina donnent leur point de vue sur
- La situation en Ukraine
- Le féminisme ukrainien
- La Russie et son opposition, notamment sur les féministes russes
- Leurs perspectives
Contre la “Nouvelle Océane” - récemment rebaptisée “Océane 3” par Angers Loire Métropole (ALM) pour relativiser l’importance de cette nouvelle “zone d’activités” qui conduirait à une nouvelle artificialisation des sols en bordure d’Angers, à Verrières-en-Anjou - une pétition vient d’être mise en ligne : STOP Océane 3 : NON à l’extension d’une zone d’activités au nord d’Angers. Le Collectif Stop Océane 3 y développe les raisons pour lesquelles il faut s’opposer à ce projet productiviste et écocide initié par Christophe Béchu et porté par ALM. Le NPA49 soutient cette démarche et appelle à signer et à faire signer massivement cette pétition.