Palestine, Ukraine, loi Darmanin, fascisme, climat : pas de trêve de Noël en 2023 !

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Gramsci écrivit dans ses cahiers de prison : « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître, et dans ce clair-obscur surgissent les monstres ». Un siècle plus tard, cette citation reste d’une terrible actualité. Plus encore que d’habitude, la prétendue « trêve de Noël » sera vide de sens en cette année 2023. Car de partout, conséquences directes de la rapacité des classes dominantes, de l’explosion des inégalités sociales et de la catastrophe climatique qui vient, des monstres semblent surgir : poussée du nationalisme et du racisme, compromission des classes dominantes avec le fascisme, guerres et massacres...

Du génocide à Gaza aux multiples conflits

Il n’y a pas de trêve pour la population de Gaza, sous les bombes et le blocus décrété par l’État d’Israël, privée d’électricité, de nourriture et d’eau, de médicaments et de soins et qui meurt en masse (actuellement plus de 20 000). Nous avons franchi un cap : un génocide, ou à tout le moins une épuration ethnique accompagnée de massacres, se prépare à 3300 km de Paris. Pas de trêve pour les Palestinien·ne·s de Cisjordanie livrés à l’arbitraire des colons armés et des soldats israéliens avec la complicité active ou passive des puissances occidentales. Même les cérémonies de Noël ont été annulées à Bethléem... Nous ne pouvons pas détourner les yeux.

Il n’y a pas non plus de trêve pour la population ukrainienne dans ce troisième hiver de guerre et de résistance à l’offensive de Poutine-le-fasciste. Ni pour la population du Soudan, victime de milices armées qui veulent en finir avec le mouvement populaire qui a renversé la dictature en 2019. Ni pour les populations du Congo, victimes des exactions des bandes prédatrices qui veulent contrôler les richesses minières du pays. Il n’y a pas non plus de trêve pour les femmes et les hommes sur les routes de l’exil, chassé·e·s par les désastres climatiques, la guerre, les famines et la misère.

Une situation catastrophique pour les classes populaires

À Mayotte, la population est privée d’eau potable, d’école, d’accès à la santé. En Martinique et Guadeloupe, l’État français refuse de rendre justice aux personnes empoisonnées par le chlordécone pour cet énième crime d’État sur ces territoires.

Il n’y pas de trêve pour les survivant·e·s de parcours migratoires inhumains, qui se retrouvent ici sans-papiers et déshumanisé·e·s, livré·e·s à des attaques racistes sans précédent, encore plus précarisé·e·s, privé·e·s de droit par la dernière loi anti-immigration de Darmanin. Soutenue par l’extrême droite, cette loi raciste portée par la droite macroniste et LR, vise aussi à nous diviser et nous isoler les un·e·s des autres face aux problèmes et aux attaques que nous subissons.

Car pendant que les prix explosent avec l’inflation, les associations humanitaires sont débordées par les demandes d’aides. Des centaines de milliers de personnes sont sans toit, dont près de 3 000 enfants à la rue.

Cela, alors que l’argent coule à flot pour les capitalistes, que les sociétés du CAC 40 engrangent 160 milliards de profits par an, que les hôtels, les gymnases et les mairies se préparent pour les JO, au détriment des libertés démocratiques et des services publics dont les salarié·e·s, notamment dans la santé et les transports, vont devoir redoubler d’efforts au travail.

Enfin, il n’y a pas de trêve des licenciements et du chômage – comme chez Casino qui comptent 50 000 salarié·e·s et est menacé de démantèlement – pas plus que pour les violences sexistes et sexuelles qui blessent, détruisent et tuent quotidiennement.

Pas de trêve pour le climat

La dernière COP de Dubaï a confirmé les pires craintes. Aux mains des lobbyistes du pétrole et parce que le système capitaliste est intrinsèquement productiviste et aveugle, même à court terme, aucun progrès réel, aucune mesure un tant soit peu contraignante n’en sont sortis. Sultan Ahmed al-Jaber a concédé une mention des combustibles fossiles dans le texte central adopté à la COP, tout en ne donnant pas la moindre prise à l’idée qu’il faudrait cesser d’extraire et de brûler du charbon, du pétrole et du gaz. Et les multinationales du pétrole comme Total entendent bien continuer comme avant ! Or, sans même parler de la pollution mondialisée et de l’extinction de masse en cours, le réchauffement climatique causé par le relâchement toujours plus massif de dioxyde de carbone s’accélère au point de mettre en question la viabilité de zones entières de la planète, voire de la biosphère toute entière...

Pas de répit contre Macron et le système capitaliste productiviste !

Le capitalisme ne nous accordera jamais de trêve, car la marche incontrôlable de ses crises et désordres politiques broie des vies humaines par millions et hypothèque l’avenir de la planète.

Face à cela, il ne peut pas y avoir de trêve des luttes. La résistance, aux côtés des peuples palestinien, ukrainien, soudanais, des femmes du Congo, les luttes ici aux côtés du monde du travail, des migrant·e·s et des sans-abris ne peut pas s’arrêter ces prochaines semaines. C’est vital de ne rien lâcher, de préparer dès les premiers jours de 2024, une contre-offensive contre Macron et ses nouveaux alliés des Républicains et des extrêmes droites. Construire un grand mouvement d’ensemble pour mettre un coup d’arrêt aux politiques impérialistes et antisociales. Reconstruire une alternative unitaire et radicale, prémices d’une société écosocialiste débarrassée de l’exploitation et des oppressions. Le « nouveau monde » n’a que trop tardé. Pour chasser les monstres, faisons-le advenir, toutes et tous ensemble !

22 décembre 2023, par NPA 49