Vendredi 10 janvier, Macron était auditionné par la Convention citoyenne pour le climat (CCC). Lancée en avril 2019, la CCC est d’abord pour lui une opération de communication sur deux terrains sensibles : la démocratie, pour répondre en particulier aux Gilets jaunes, et le changement climatique, pour masquer sa politique réelle.
Cependant la question de l’élaboration démocratique d’un plan de mesures sociales et écologiques est posée au mouvement social [1], il est donc intéressant de se pencher sur les travaux de la CCC...
En place depuis début octobre, la CCC doit se conclure le 4 avril. Elle regroupe 150 personnes tirées au sort pour proposer des mesures en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici 2040. Indépendamment de la volonté et de l’engagement des participantEs, la construction et le fonctionnement de la CCC déterminent les propositions que l’on peut en attendre.
La CCC est encadrée par un comité de gouvernance chargé de « superviser la mise en œuvre et les méthodes de travail de la Convention ». Parmi les douze membres on trouve Catherine Tissot-Colle, cadre dirigeante d’Eramet, multinationale de l’extraction minière responsable de plusieurs scandales écologiques dans le monde : un flagrant délit de conflit d’intérêts !
La sélection et la formulation de l’intitulé des cinq groupes de travail – Se nourrir, Se loger, Travailler et produire, Se déplacer, Consommer – scellent le parti-pris de renvoyer la question du climat à la responsabilité individuelle de chacunE. C’est ce que fait Macron quand il reprend la « merveilleuse métaphore du colibri », ou quand il assène : « Chaque citoyen a une part à faire. Par ses comportements et sa consommation, par des gestes de responsabilité. Il faut adopter des comportements de frugalité énergétique et de discipline. »
Au-delà de l’arrogance et de la culpabilisation insupportables, ce choix permet surtout d’exclure toute mise en cause des groupes capitalistes de l’énergie, de l’agriculture industrielle, du transport… Il n’y a pas de groupe sur l’énergie, ce qui n’empêche pas Macron de clamer « On peut aimer, ne pas aimer, mais le nucléaire est mieux-disant en émissions de gaz à effet de serre que les énergies fossiles. » Lui, il aime le nucléaire !
Mais même dans ce contexte, il est impossible à Macron d’échapper à des questions précises qui fâchent comme celles du CETA, de l’interdiction du plastique, de l’injustice sociale de la taxe carbone… ou à la question de fond incontournable : « Le système économique actuel, incitant à produire et consommer toujours plus, est-il compatible avec la transition écologique ? »
« Plus vos propositions seront sans filtre, plus elles seront prises en compte sans filtre. Il faut expliquer comment on les met en œuvre et comment on les finance » dit Macron. C’est un piège redoutable que de demander à des participantEs, dans un cadre contraint, sans temps ni formation contradictoire, de formuler des mesures précises et contraignantes… La conclusion s’impose : « Si ce sont juste des idées ou des convictions, elles devront être mises en musique par d’autres ». Traduction : « Cause toujours, c’est moi qui décide ! »
En pleine mobilisation sur les retraites, Macron veut « faire sortir la colère de la rue ». Pourtant ce sont bien la colère des jeunes et des peuples, les mobilisations dans les rues du monde entier qui imposeront les mesures radicales indispensables pour enrayer la catastrophe climatique et imposer la justice sociale et climatique.
Commission nationale écologie
[1] Voir la proposition de « Conventions de citoyens » par Sciences citoyennes : https://sciencescitoyennes.org/wp-c...
- vendredi 19 avril : grève mondiale pour le climat à l’appel de Fridays for future (FFF)
- samedi 20 avril à 15h : rassemblement au Ralliement à Angers pour un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Gaza à l’appel de AFPS49 et de 19 organisations (dont le NPA49).
- mardi 23 avril de 18h à 20h30 : conférence d’Arié Halimi autour de « l’État hors la loi », salle Pelloutier de la Bourse du travail d’Angers. Organisée par la LDH49.
- samedi 27 avril : Marche des fiertés LGBTI+ à Angers (11h village des fiertés ; 14h marche ; 16h DJ au village ; 18h Before à l’Entre 2 ; 23h Pride night au Chabada ; 5h After à La Cage). Voir Site de Quazar.
- mercredi 1er mai : journée internationale de lutte des travailleuses et travailleurs. Manifestations intersyndicales à 10h30 à Angers (pl. Imbach), Saumur (pl. Bilange), Cholet (pl. Travot) et Segré (pl. du port).
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Après la censure liberticide par la nouvelle présidente de l’Université d’Angers de la conférence que devait donner au Qu4tre (centre culturel de l’Université d’Angers) l’historienne Ludivine Bantigny (lire ICI), celle-là a dû se tenir dans deux salles communicantes de la Bourse du travail d’Angers. Tout le monde n’a pas pu rentrer ! Nul doute que le scandale de l’interdiction a favorisé cette affluence. Pour autant, la gravité du sujet de la conférence, la montée du fascisme dans un cadre d’ensauvagement du capitalisme et de son personnel politique, les moyens d’y résister et de construire un autre monde à partir d’une démocratie radicale, suffisait à l’expliquer. Contre le fascisme, unissons-nous !
Vendredi 8 mars 2024, la journée internationale pour les droits des femmes a été célébrée à Angers par plusieurs initiatives militantes. La CGT avait fait son propre village féministe, rue Lenepveu de 12h à 14h. Le collectif du 8 mars qui regroupe le Planning familial, le collectif Lucioles, Aides, Les Collages féministes, Youth for climate, Attac et les syndicats FSU et Solidaires, organisait une Fête foraine féministe au Ralliement à partir de 15h40 (début de la grève féministe) et une manifestation à 18h, après une prestation de la chorale féministe. Le temps n’était malheureusement pas de la partie mais ce sont néanmoins près de 500 personnes qui ont ensuite défilé sous la pluie, notamment pour se réjouir de la constitutionnalisation du droit à l’IVG (mais surtout pour exiger que ce droit théorique le soit en pratique), contre les violences générées par l’idéologie patriarcale et pour l’égalité salariale.
Visiblement furieuse après la constitutionnalisation le 4 mars de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une IVG », la radio catholique RCF-Anjou remet le couvert contre le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Après les chroniques ineptes du doyen de théologie de l’UCO (cf. celle du 24/01) et de divers intervenants, c’est à « Alliance VITA » que RCF donne la parole le 5 mars, dès le lendemain du vote (voir ici). Cette association intégriste a été fondée en 1993 par Christine Boutin et une de ses figures de proue est Tugdual Derville. Elle assimile foetus et nouveaux-nés pour justifier son discours anti-IVG agressif et s’oppose activement au mariage homosexuel et à la PMA. On se rappelle aussi qu’en défense de « La Manif pour Tous » Derville avait été invité par l’UCO et qu’à cette occasion ses gros bras avaient molesté des étudiant·e·s contestataires... Rien de bien « modéré », donc, mais cela ne décourage pas RCF. Dernièrement, le 21/02, la radio donnait également la parole à la zemmourienne Marion Maréchal-Le Pen pour dénoncer les prises de position humanistes du pape sur l’immigration. L’extrême droite angevine s’infiltre décidément partout... Vigilance !
À lire : le mouvement de solidarité belge avec l’Ukraine vient de publier une importante interview de l’Atelier féministe ukrainien dans laquelle Alla et Yarina donnent leur point de vue sur
- La situation en Ukraine
- Le féminisme ukrainien
- La Russie et son opposition, notamment sur les féministes russes
- Leurs perspectives
Contre la “Nouvelle Océane” - récemment rebaptisée “Océane 3” par Angers Loire Métropole (ALM) pour relativiser l’importance de cette nouvelle “zone d’activités” qui conduirait à une nouvelle artificialisation des sols en bordure d’Angers, à Verrières-en-Anjou - une pétition vient d’être mise en ligne : STOP Océane 3 : NON à l’extension d’une zone d’activités au nord d’Angers. Le Collectif Stop Océane 3 y développe les raisons pour lesquelles il faut s’opposer à ce projet productiviste et écocide initié par Christophe Béchu et porté par ALM. Le NPA49 soutient cette démarche et appelle à signer et à faire signer massivement cette pétition.