Le ministre de la destruction écologique, Christophe Béchu, vient encore de frapper. Main dans la main avec son collègue à l’agriculture (c’est-à-dire, avec la FNSEA), il prolonge à nouveau d’un an la dérogation permettant à l’agro-industrie capitaliste d’utiliser des néonicotinoïdes. Et pour justifier cette permissivité écocide, Béchu fait une promesse de Béchu : “Quoiqu’il arrive”, l’année 2023 sera “la dernière” (France Info, le 6/01/2023). Il y a peu de chances que cette “der-des-der” convainque les activistes qui viennent d’asperger son ministère de peinture orange... Non plus que les associations environnementales. Le bilan de celui qui partage son temps entre un ministère fantôme et une campagne électorale permanente à Angers ne cesse de s’alourdir.
“Dérogation” est un maître-mot de tout néolibéral qui veut s’affranchir des lois censées défendre (timidement) le bien commun pour privilégier les profits des grands groupes capitalistes ou s’assurer du soutien des lobbys réactionnaires. On se souvient à cet égard (voir ICI) de la dérogation accordée par le même Béchu à certains groupes de chasseurs en violation du droit européen (dérogation heureusement cassée par le Conseil d’État ; voir ICI) ou de son vote au Sénat en 2016 pour refuser l’interdiction totale des néonicotinoïdes.
Quant à la “transition écologique” dont Béchu est théoriquement en charge, elle consiste essentiellement à relancer une technologie vieillotte, catastrophiquement dangereuse, génératrice de déchets polluants ingérables, potentiellement destructrice à long terme de l’environnement : le nucléaire. Ce n’est donc pas tout-à-fait un hasard si le ministre était à Angers ce 4 janvier pour la cérémonie des vœux de l’ADEME en compagnie de son nouveau président, Boris Ravignon, par ailleurs maire LR de Charleville-Mézières. Si Béchu a annoncé le doublement du budget de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (de 2 à 4.2 milliards d’euros), on peut craindre que, sous la direction de Ravignon, décrit comme un “ardent défenseur du nucléaire” (CO, le 05/01/2023), ces nouveaux moyens ne soient destinés à cette technologie mortifère au lieu de l’être à l’isolation des habitations ou au développement des énergies renouvelables.
Il est vrai que Béchu ne pouvait manquer une nouvelle occasion d’apparaître dans la ville dont il était encore le maire officiel il y a peu. Deux jours avant, il était également à la cérémonie des vœux de la municipalité, devant un public avec cartons d’invitation, aux côtés de son maire de paille, Jean-Marc Verchère. [1] Les deux comparses ont pu vanter leurs rares, trop timides et parfois contestables mesures “écologiques” (compatibles avec le capitalisme vert) prises par la ville. [2] Mais ils continuent à en exclure des transports en commun gratuits, une interdiction des publicités lumineuses ou une réduction du nombre de panneaux publicitaires (comme à Nantes). Ils persistent à soutenir les promoteurs immobiliers et la construction de logements de luxe, l’édification d’un parking-Silo à l’ombre du château et l’extension de la zone industrielle de l’Océane aux dépens de zones agricoles et forestières. Rien de bien écolo là-dedans comme l’ont rappelé quelques opposant·e·s au parking-Silo lors de la cérémonie, rapidement évacué·e·s par la police municipale et les vigiles... Pour évoquer cet incident, Béchu a osé dire que “On doit faire avec les habitants. Et pas seulement avec ceux qui parlent le plus fort” (CO, le 03/01/2023). Chiche ! Que les affairistes qui parlent le plus fort à la mairie d’Angers laissent la parole aux habitant·e·s grâce à une réelle consultation, après un réel débat démocratique !
[1] Les agents municipaux en lutte pour leurs salaires n’étaient évidemment pas “invités”. Ils ont d’ailleurs été écartés du Centre des congrès où se tenait la cérémonie...
[2] Ainsi l’installation de LED pour l’éclairage public n’est-elle pas accompagnée d’une gestion horaire de l’éclairage nocturne. Or, la pollution lumineuse est nuisible à la biodiversité.
- samedi 27 juillet de 15h à 16h : Rassemblement de solidarité avec le peuple palestinien à l’appel de l’AFPS49, place du Ralliement à Angers. Point d’information sur la situation (Bande de Gaza, Cisjordanie et Jérusalem-Est).
- du dimanche 25 au mercredi 28 août : Université d’été du NPA-l’Anticapitaliste (accueil samedi 24 à partir de 14h, départ jeudi 29 après le petit-déjeuner) au Village vacances Rives des Corbières à Port-Leucate. Brochure ; Inscriptions en ligne
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
En dépit de la période estivale, près de 150 personnes se sont rassemblées jeudi 18 juillet à midi devant la préfecture d’Angers à l’appel de la CGT. Outre la CGT, étaient visibles des délégations de FO, de LFI, des JC et du PCF, des deux NPA et du groupe des Gilets jaunes angevins. CGT et FO ont toutes deux assuré les prises de parole, notamment par la lecture de l’appel national de la CGT « La démocratie et la République ont gagné ! Les exigences sociales doivent être entendues ! ».
En Maine-et-Loire, les votes du 1er tour aux législatives de 2024 ont montré une forte progression de la participation relativement à 2022. Malheureusement, ces nouveaux votants ont pour moitié voté pour l’extrême droite. De plus, celle-ci n’a pas régressé au second tour, bien au contraire. Enfin, c’est dans le monde rural que le RN a considérablement augmenté son électorat, en dépit du caractère fantomatique de plusieurs de ses candidats (ne participant pas aux débats télévisés, notamment). Tout cela on peut le constater dans le relevé des votes que l’on peut télécharger ICI. Les réponses politiques et militantes à cette dérive mortelle d’une population qui se définit souvent comme “apolitique” sont à trouver d’urgence. Un défi à relever pour le Nouveau Front populaire...
La campagne du candidat Horizons de la 1e circonscription, F. Gernigon, ne sort décidément pas de la grossièreté dans laquelle son mentor, C. Béchu, l’a plongée dès le début de la campagne des législatives. Ainsi sa profession de foi officielle relativise-t-elle d’emblée le « risque RN », selon elle « écarté », et tire à feux nourris contre la candidate du Nouveau Front Populaire (NFP), l’écologiste Elsa Richard, métamorphosée en « candidate de M. MELANCHON ». Le NFP, rebaptisé « “Front populaire” » (sans “Nouveau”) serait « sous la coupe de LFI » et associé à « bon nombre de groupuscules révolutionnaires violents », lesquels ne sont pas évidemment pas nommés... L’air de la calomnie et l’agitation du chiffon rouge sont donc toujours prisés à droite. Et surtout, quoique que F. Gernigon aie pu dire lors du débat qui l’a opposé à Elsa Richard sur FR3, il reprend la ligne de C. Morançais (affirmée ouvertement) et de C. Béchu (affirmée hypocritement) de banalisation du RN et de diabolisation de la gauche toute entière. Soit le fameux mot d’ordre de la droite extrême de l’entre deux-guerres : « Plutôt Hitler que le Front populaire ». Rien de très “modéré”, là dedans... Seulement une vieille droite crispée sur ses privilèges et déjà prête, comme hier, à pactiser avec le diable.
Samedi 29 juin à 10h30, s’est tenu, à l’appel de l’AFPS49, d’associations et de syndicats, le rassemblement hebdomadaire pour un cessez-le-feu à Gaza, place du Ralliement à Angers. En dépit de la pluie et surtout de l’énergie drainée par la campagne électorale du 1er tour jusqu’à la veille au soir, ce sont 150 personnes qui sont venues écouter le représentant de l’AFPS49 (qui a notamment lu une longue tribune de l’Union Juive Française pour la Paix) et des lectures de poèmes palestiniens, avant de scander : “Halte au massacre à Gaza !”. Un pique-nique devait suivre à partir de 12h dans les jardins du musée Jean-Lurçat, ainsi qu’une journée des musiques orientales au même lieu à partir de 14h, organisée par l’association Al-Kamandjati.
L’Alternative (soutenue par Ensemble, le NPA, PEPS, Rejoignons-nous) organisait jeudi 27 juin au Cirque électrique (75020) une grande soirée festive de soutien au Nouveau Front Populaire et aux luttes sociales et écologiques, avec des militant·es des mouvements sociaux, des quartiers populaires et de la gauche alternative, et notamment Olivier Besancenot (NPA), Annick Coupé (militante syndicale et associative), Alexis Cukier (Rejoignons-nous), Marjorie Keters (Peps), Mimosa (Les Inverti.e.s), Jean-François Pellissier (Ensemble !), Omar Slaouti (militant antiraciste), Ritchy Thibaut (Peps). La vidéo en est disponible sur YouTube (OB à 2h45 pendant 10mn).