Amplification de la lutte à Notre-Dame-des-Landes

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“Vinci dégage !” Le rassemblement des 8, 9 et 10 juillet 2011 sur les terres de Notre-Dame-des-Landes a été un moment fort d’une lutte qui dure depuis de nombreuses années et que nous pouvons gagner. Donné avec force par les 14000 participants, ce fut un nouvel avertissement aux dirigeants actuels. Nous ne les laisserons pas détruire un peu plus notre société au profit de quelques uns !

Le projet de nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes (44) s’appuie sur la volonté de multiplier par trois le nombre de vols à Nantes d’ici 2050. Le développement du transport aérien est aberrant dans un contexte de raréfaction des ressources fossiles, de nécessaire diminution des émissions de gaz à effet de serre et d’un besoin grandissant de préserver les terres agricoles.

Non au productivisme capitaliste ! Oui à l’éco-socialisme !

La lutte contre ce projet fait écho à d’autres luttes, pour la sortie du nucléaire, contre les gaz de schiste, pour la justice sociale, et à toutes les initiatives visant à se réapproprier le devenir de notre société.

Le NPA49, comme le NPA44 et le NPA national, appelait à participer massivement à ce rassemblement des vendredi 8, samedi 9 et dimanche 10 juillet 2011. Voici le bilan qu’en tire nos camarades (en première ligne) du NPA44.


La lutte contre l’Ayraultport de Vinci est internationale !

mardi 12 juillet 2011

14000 personnes se sont rassemblées ce week-end, pour affirmer : « VINCI DEGAGE » des terres de Notre-Dame-des-Landes !

La coordination des opposants et le collectif national (une 40ne d’associations locales et nationales, des partis politiques) ont gagné le pari d’un vaste rassemblement ces 9 et 10 juillet.

Le projet d’aéroport, mastodonte inventé par De Gaulle, ressuscité par le député-maire de Nantes, Jean Marc Ayrault en 1994, concession et profits offerts à l’ogre Vinci pour 55 ans… vient de connaître une défaite cinglante !

Oui la lutte de Notre Dame des Landes est nationale et s’amplifie : mieux, elle s’ancre dans un combat international avec les militants anglais contre l’aéroport de Stanted et ceux et celles de Russie pour la sauvegarde de la forêt de Kimkhi contre l’autoroute … Vinci.

Les opposants à l’aéroport sont d’abord les agriculteurs qui refusent de perdre leurs outils de travail. Ce sont ensuite les habitants, dont l’environnement immédiat va être massacré, et les associations et partis politiques qui se battent pour un autre choix de société. Car ce projet est emblématique du capitalisme qui exploite et dévore les territoires contre l’assentiment de populations bafouées.

L’implantation de la plate-forme nécessite plus de 2000 hectares. Plus de 50 exploitations sont directement menacées, ainsi que les emplois directs et induits. Mais les promoteurs PS du projet s’apprêtent à détruire ces terres agricoles, alors qu’il apparaît de plus en plus nécessaire de conserver des ceintures vivrières autour des agglomérations pour produire localement une alimentation de qualité respectueuse de l’environnement et de la biodiversité.

Le groupe Vinci gavé d’argent public

Ce projet d’aéroport montre le déni complet de ses promoteurs face à la raréfaction inéluctable des énergies fossiles et les dangers des émissions de gaz à effet de serre. Il montre leur mépris en faisant courir des risques majeurs à la population, pour assurer le bien-être d’une minorité pouvant bénéficier du transport aérien.

La construction de l’aéroport serait financée à hauteur de 260 millions d’euros par l’état et les collectivités territoriales. Cet investissement public colossal ne génèrera que très peu d’emplois. Les bénéfices de la construction et de l’exploitation reviendront au groupe Vinci, qui pourra demander des compensations aux collectivités si la plate-forme n’est pas rentable.

Ces sommes devraient être investies dans des projets répondant réellement aux besoins de la population en tenant compte des défis environnementaux et climatiques auxquels nous sommes confrontés : pour une société plus sobre et pourvoyeuse d’emplois alliant économies et efficacité énergétique, énergies renouvelables, isolation des logements, transports en commun gratuits, développement de l’agro écologie

Une lutte nationale

Le rassemblement a réuni plus de 14000 personnes, venues des quatre coins de la France, pour soutenir cette lutte, et débattre autour des grands thèmes de l’énergie et du climat, de la souveraineté alimentaire et de justice sociale, ainsi que pour envisager une reconversion globale de l’économie permettant la satisfaction des besoins sociaux de la population mondiale dans le respect des contraintes écologiques.

Cette nouvelle dimension est le résultat du travail de préparation entamé en février avec le collectif national où le NPA a joué un rôle essentiel et décisif.

Les différentes composantes de l’opposition ont revendiqué ensemble l’arrêt rapide et définitif du projet et la fin de l’emprise de Vinci. Les différents partis politiques impliqués dans la lutte se sont exprimés lors du meeting : Les Alternatifs, Breizhistance, Europe Écologie les Verts, la FASE, la GU, Modem, NPA, Objecteurs de Croissance, PG. La force de la convergence de ces organisations pèsera sur les décisions politiques des prochains mois. Le NPA a clairement montré son soutien à cette lutte, par la prise de parole au meeting de Myriam Martin, porte-parole du parti, la présence sur le site de Philippe Poutou, candidat à la présidentielle pour le NPA et de nombreu(ses) militant(e)s dans l’organisation du rassemblement, dans les stands, et dans les débats. Le débat sur la transition énergétique a permis au NPA de faire connaître son scénario de sortie du nucléaire en dix ans, de démontrer sa pertinence. Cet évènement a également permis de développer l’argumentaire du NPA sur les transports gratuits, et de diffuser la synthèse des travaux du groupe transports NPA 44 dans ce domaine.

La convergence des luttes écologistes, y compris internationales, a été renforcée par les témoignages : lutte victorieuse contre le projet d’agrandissement de l’aéroport de Stanted en Angleterre, lutte violemment réprimée pour que la forêt russe de Kimkhi, menacée de destruction par un projet d’autoroute, soit arrachée aux griffes de Vinci, lutte contre les gaz de schiste, lutte des Paysans du Larzac, lutte contre le projet de centre commercial gigantesque dans le triangle de Gonesse, au Nord de Paris...

La réussite de ce rassemblement sera un atout fort dans les prochaines semaines où de nombreux combats nous attendent : risque d’expulsion des Nouveaux Habitants occupant maisons et terres appartenant au Conseil Général, opposition systématique aux actions de forage, de sondage, et de tout autres travaux.

Les mois prochains seront déterminants et nous ne lâcherons rien !

Katell, Myléne et Régis du NPA 44

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Bilan AFP :

Entre 3.000 et 6.000 personnes [1] mobilisées contre l’aéroport Notre-Dame-des-Landes

Le projet prévu pour 2017 est soutenu par les collectivités locales socialistes mais suscite l’opposition d’agriculteurs, des militants écologistes et des anarchistes.

Environ 3.000 personnes selon la gendarmerie, 6.000 selon les organisateurs, se sont réunies samedi à 30 km au nord de Nantes sur le site du futur aéroport Grand Ouest de Notre-Dame-des-Landes pour s’opposer à ce projet. Le Modem et la presque totalité des mouvances de gauches - non socialistes - ont participé à un meeting d’opposition au projet samedi après-midi : EELV, Parti de Gauche, Gauche unitaire, PCF de Vendée [2], Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et Alternatifs.

Au fond du village, un stand de restauration végétalienne était baptisé « Fuckushuaïa », jeu de mot visant l’émission emblématique de Nicolas Hulot, candidat à la primaire EELV, accueilli à son arrivée sur le site par un jeune opposant qui lui a déversé un seau d’épluchures sur la tête en dénonçant « l’écologie spectacle ».

Une caricature du député-maire (PS) de Nantes, Jean-Marc Ayrault, l’un des principaux soutiens de l’aéroport, le représentait chevauchant une machine éléphant volante (devenu un symbole de Nantes), survolant le projet de l’aéroport en images de synthèse réalisées par le groupe Vinci qui va construire et exploiter l’aéroport.

D’autres stands appelaient à l’occupation du site, 1.600 hectares de « Zone d’aménagement différé » (ZAD), réservé au projet d’aéroport prévu pour ouvrir en 2017.

Le projet d’aéroport est soutenu par les collectivités locales socialistes (régions Pays de la Loire et Bretagne, conseil général de Loire-Atlantique, les métropoles de Nantes et Rennes), mais suscite l’opposition d’agriculteurs, des

12 juillet 2011, par NPA 49

[1] Ce chiffrage est celui de samedi ; le nombre de 14.000 annoncé plus haut cumule les trois journées

[2] Le PCF vendéen fait figure d’exception en Pays de Loire, la majorité des fédérations départementales et tous les élus PCF du Conseil régional soutenant le projet d’aéroport sur une base productiviste et d’alignement sur le PS ligérien. Voir à ce propos la tribune publiée par les élus PCF dans le numéro de juillet-août du journal du Conseil régional : une véritable provocation pro-capitaliste et anti-écologiste...