Brigitte Beugnon nous a quitté.e.s jeudi 18 juin, à l’âge de 67 ans, à l’issue d’une terrible maladie. Militante de la la LCR pendant les années 1980, elle avait conservé ses convictions et avait continué, jusqu’à sa trop brève retraite, à s’impliquer syndicalement. Elle va nous manquer.
Brigitte était pour ainsi dire tombée toute jeune dans le militantisme. Sa mère, Marcelle Menet, décédée en 1982, avait milité à la CFDT et avait été élue en 1977 conseillère municipale d’Angers sur la liste d’Union de la Gauche dirigée par Jean Monnier.
Brigitte, secrétaire au CHU d’Angers, avait elle aussi commencé à militer très tôt à la CFDT de l’hôpital, où elle avait pris des responsabilités, ainsi qu’au Parti socialiste. Ayant vite pris conscience du tournant à droite opéré par ces deux organisations – recentrage pour la CFDT, adaptation au système capitaliste pour le PS - elle rejoignit au tout début des années 1980 la nouvelle section d’Angers de la Ligue communiste révolutionnaire, dont elle avait côtoyé des militantes à l’occasion d’initiatives féministes.
Pendant des années, elle ne ménagea pas son temps pour militer syndicalement et politiquement sur son lieu de travail, dans la perspective d’une émancipation sociale radicale. Elle participa notamment à l’élaboration et à la confection des feuilles de la LCR distribuées aux portes du CHU et du Cesame.
Si elle quitta la Ligue en 1993, lors de la crise qui secoua alors la section, elle resta ensuite proche des idées de la LCR, puis du NPA. Partie prenante de la gauche CFDT, elle finit par rejoindre la CGT pour rester en accord avec ses idéaux militants de jeunesse.
Brigitte laissera le souvenir d’une militante joyeuse, vivante et chantante, qui ne pouvait concevoir l’avenir ni dans un socialisme de caserne, ni dans l’adaptation aux désastres économiques et écologiques générés par le capitalisme. Ses ancien-ne-s camarades de la section d’Angers de la LCR et du NPA lui adressent un dernier salut et s’associent à la peine de Dominique, de ses enfants, Nathalie et Simon, et de toute sa famille.
Le NPA 49
Nota bene : les obsèques auront lieu mardi 23 juin à 14h30 au crématorium de Montreuil-Juigné. Ni fleurs ni plaques.
Au nom du syndicat CGT du CHU d’Angers, je veux témoigner ici de notre peine et exprimer toute notre sympathie à la famille de Brigitte et à ses proches.
Brigitte était en retraite depuis quelques années seulement. Et nous la rencontrions souvent à l’occasion des manifestations.
Nous perdons une camarade et une amie de longue date, révoltée contre cette société capitaliste, injuste et inhumaine. Nous étions engagés dans le même combat, au CHU ou à l’extérieur, pour défendre les droits des salariés, les droits des femmes, et nous savions que ce combat n’aboutirait que par un changement radical de société.
Que ce soit à la CFDT dans les années 70 et 80, ou à la CGT avec nous après 1993, Brigitte est toujours restée fidèle aux idées de sa jeunesse. Et elle n’était pas isolée : engagée à la LCR de Krivine, devenue aujourd’hui le NPA, engagée dans les luttes des femmes pour la liberté de l’avortement et de la contraception, elles étaient toute une bande de jeunes, surtout des femmes, des laborantines dans leur majorité et très combatives.
C’est comme ça que nous avons connu Brigitte.
A la fin des années 80, des grèves éclatent à la poste, dans les hôpitaux. La politique des gouvernements Mitterrand est de plus en plus contestée ainsi que celle des syndicats qui les soutiennent. A la Poste, chez les cheminots, dans la Santé, les salariés en lutte créent des collectifs, des coordinations, des comités d’action pour diriger eux-mêmes leurs mouvements. Brigitte a contribué personnellement à l’organisation d’un mouvement des secrétaires médicales en 2007 pour obtenir des effectifs supplémentaires. Des réunions et des contacts réguliers se sont institués et ont continué après son départ du CHU.
Nous avons vécu ensemble toutes ces années et c’est la fraternité qui nous a réunis dans les luttes grandes ou petites.
Chaleureuse et souriante, Brigitte savait écouter les autres. Elle était très appréciée de tous. Elle savait donner confiance et transmettre son enthousiasme. Comme à vous tous, Brigitte va nous manquer.
Elle nous manque déjà.
- samedi 19 juillet à 15h : Rassemblement hebdomadaire de solidarité avec le peuple palestinien. Jardin du mail à Angers.
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Les milliardaires d’extrême droite Bolloré et Stérin ont ouvert leur porte-monnaie afin d’organiser mardi 24 juin un « sommet des libertés » (plutôt un sommet libertarien !) au Casino de Paris. C’est ainsi que la crème du fascisme franchouillard a pu s’autocongratuler et développer ses thématiques libertariennes, socialement régressives et racistes, de Jordan Bardella à Eric Ciotti, de Sarah Knafo à Marion Maréchal, de Nicolas Dupont-Aignan à... Anne-Laure Blin. La députée LR de Saumur-nord avait choisi en 2024 - sans doute pour des raisons électoralistes - de rester à LR plutôt que de rejoindre Ciotti lorsque celui-ci avait signé son pacte faustien avec le RN. Visiblement, elle en a des regrets. Pas étonnant quand on connaît ses prises de position, systématiquement les plus réactionnaires possibles. Et dire que la gauche s’était désisté pour elle l’an passé pour faire barrage au RN !
On le sait, Christelle Morançais, successeure de Bruno Retailleau à la tête de la région et admiratrice du « génial » Elon Musk, déteste la culture, qui serait selon elle un « monopole d’associations très politisées », et s’attaque aux associations LGBT et féministes telles que le Planning familial. Bien sûr, elle ne dit pas ouvertement qu’elle est hostile au droit à l’IVG, comme son ancien mentor, mais elle n’en supprime pas moins 100% des subventions régionales au Planning. Celui du Maine-et-Loire a donc lancé le 17 juin un appel à dons pour essayer de compenser la perte des subventions régionales et contrer la tentative d’étouffement de l’association par asséchement de ses ressources. Pour faire un don au Planning familial 49, il faut cliquer ICI (ou envoyer un chèque au Planning 49, 1 rue André Maurois, 49000 Angers).
Le groupe d’opposition “Demain Angers” (PS-LE-Après-PCF) voulait que la municipalité se déclare “ville antifasciste”, à l’instar de Bruxelles par exemple. Le maire C. Béchu s’y est opposé. Normal : son équipe municipale comporte des élus issus de l’extrême droite traditionaliste de “Sens commun” tels que les adjoints Roch Brancour (également promoteur de la “Nuit du Bien commun” du milliardaire d’extrême droite C.-E. Stérin) et Maxence Henry. Afin de donner une explication plus présentable, C. Béchu explique que « l’extrême gauche alimente l’extrême droite » (Ouest-France du 27/05/2025) et qu’il faudrait ne pas condamner l’une sans condamner l’autre. La cause première de la montée de l’extrême droite ne serait donc pas les politiques néolibérales destructrices des amis de C. Béchu et leur complaisance envers le racisme anti-immigré et anti-musulman qui “légitime” cette même extrême droite mais « l’extrême gauche » ! Son explication loufoque tend à relativiser le danger que représente le fascisme. Normal : la droite prépare petit à petit une alliance avec le RN. La leçon de l’Allemagne de 1933, quand les partis du centre et de la droite ont donné le pouvoir à Hitler n’a visiblement pas été apprise par C. Béchu. Mauvais élève !
« Folie des grandeurs », « Grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le Boeuf », le dernier numéro du trimestriel “La Topette” épingle avec justesse les projets immobiliers de la Cie Béchu regroupés derrière le slogan “Imagine Angers”. Car, au-delà de son projet sous-jacent de gentrification de la ville et de mise à l’écart des classes populaires, les fiascos s’y accumulent. Dernier en date selon Ouest-France du 26/04/2025, le dôme de verre au pied du prétentieux bâtiment “Métamorphoses”, qui était censé devenir une serre « méditerranéenne » et un alibi écologique, qui ne va plus être qu’un espace pour « événements » (sic) à climatiser à grands frais... “La Topette” dresse un état des lieux du reste : flop du musée des collectionneurs qui (heureusement !) ne verra probablement jamais le jour près du théâtre “Le Quai”, projets radicalement modifiés en cours de route (“Quintessence”, “Climax”), constructions au rabais comme avec “Arborescence” dont les caves ont été délibérément laissées inondables (avec pour conséquence en cas de crue de rendre hors service les ascenseurs, notamment pour les retraité·e·s qui y sont logé·e·s à prix d’or), etc. Bref, tout est à l’image de la dalle de béton engazonnée pompeusement baptisée “Cœur de Maine”, qu’il a fallu entourer de barrières (très laides de surcroît) pour y éviter les « débordements » populaires... Spéculation immobilière d’une part, laissez-faire de la municipalité d’autre part. C’est aussi cela, le bilan peu imaginatif de la maison Béchu...
De façon symptomatique, même la presse nationale (cf. Libération) évoque le nouveau scandale de la politique néolibérale d’appels d’offres dans le secteur associatif. L’APTIRA, association d’intégration des immigrés dans la région angevine, qui aidait les exilé·e·s depuis 1968, en particulier pour les cours de français langue étrangère, s’est vue retirer en 2022 les subventions de l’Office français de l’immigration et de l’intégration au profit d’IDC Formation, entreprise de formation parisienne à but lucratif qui fait son marché dans l’Ouest. Depuis la dette a gonflé et une tentative de reprise par France Horizon a capoté, sans que les salarié·e·s aient vraiment été informé·e·s. Leurs emplois sont maintenant directement menacés. La CGT a lancé une PÉTITION CONTRE LA FERMETURE D’APTIRA. Signons-là, et participons aux mobilisations à venir aux côtés des salarié·e·s de l’APTIRA !