Marche pour le climat à Angers : plus de 600 personnes le 25 mai

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Ce sont plus de 600 personnes (comptage à l’angle de la rue St Aubin et de la rue St Martin) qui ont participé à la marche pour la justice climatique du samedi 25 mai à Angers. Cette fois, la manifestation a réuni les associatifs et quelques syndicalistes qui avaient organisé la manifestation, de nombreux gilets jaunes et quelques militants politiques (EELV apparaissant sous ses drapeaux). C’est un début de convergence des luttes même si la manifestation -à la tonalité globalement anticapitaliste- a pu apparaître parfois comme une simple juxtaposition de groupes et d’individus.

Devant la préfecture

La journée du 25 mai avait été minutieusement préparée par un collectif d’associations (ATTAC, En Transition, Youth for Climate, Extinction-rebellion, Greenpeace, SDN49, MDLP...) et de syndicats (Solidaires, FSU, UNEF, UNL). Dès 14h devaient se dérouler des débats place du Ralliement autour de différentes thématiques. La manifestation devait en partir à 15h et des stands associatifs rester sur la place jusqu’à 18h.

L’assistance aux débats fut relativement limitée même si de nombreux passants s’arrêtèrent de longues minutes pour les écouter. Mais ces débats ont permis de commencer à approfondir les thématiques, et notamment celle du “Changer le système, pas le climat” qui est l’un des mots d’ordre les plus emblématiques de luttes climatiques actuelles.

La manifestation partit peu de temps après l’arrivée des Gilets jaunes qui avaient décidé en assemblée générale de participer eux aussi à la marche pour la justice climatique. Ne cachons pas que cette arrivée fut vécue par certain.e.s de façon un peu invasive. D’une part le savant travail des médias bourgeois présentant les GJ comme des partisans du tout-voiture et de vulgaires hooligans a laissé des traces, d’autre part le milieu social -prolétarien- de la plupart des GJ est assez différent de celui des militants écologistes habituels (jeunes scolarisés ou intelligentsia). Il y eut donc quelques départs ou incompréhension et malaise chez certain.e.s, d’autant plus que l’ordre du cortège fut chamboulé : les GJ donnèrent de fait le signal du départ et se placèrent en tête de manifestation jusqu’à la préfecture, le décorum soigneusement préparé sur les grilles de celle-ci leur laissant la part du lion.

Pour autant, beaucoup des manifestant.e.s “sans GJ” se sont réjouis de la convergence réalisée, d’autant plus que les déclarations lues au micro par les GJ faisaient bien le lien entre justice sociale et climatique et soulignaient à juste titre que le capitalisme était le responsable principal de la crise actuelle, aussi bien sociale qu’environnementale. De plus, la présence des GJ n’a pas occulté celle des associations présentes avec leurs banderoles, pas plus que celle des EELV venus plus nombreux que d’habitude avec leurs drapeaux (en revanche la JC, l’UNEF et l’UNL étaient absentes, non seulement au niveau des organisations mais aussi des individus). Cela a surtout renforcé le caractère bigarré de la manifestation et permis d’envisager d’autres rendez-vous communs.

Après la préfecture, les manifestant.e.s ont fait une halte devant le conseil départemental. Ce fut l’occasion pour le collectif de défense de la forêt de Boudré de rendre compte de son combat local et d’appeler à la vigilance : même si le promoteur du centre hippique de compétition appelé de ses vœux par le président du CD49 a finalement jeté l’éponge, les projets alternatifs et respectueux de l’environnement promus par le collectif ne le sont pas encore par un CD49 corrompu par l’idéologie productiviste...

Puis la manif, après une nouvelle halte devant la gare (gardée par un cordon de CRS...) emprunta l’habituel circuit château, rocade, boulevards. Devant la mairie, plusieurs manifestant.e.s se déployèrent en solidarité avec les 6 dangereux “criminels” convoqués le 28 mai à Bourg en Bresse devant le tribunal correctionnel pour avoir décroché un portrait de Macron avec Action non-violente COP21 et Alternatiba...

Sans doute le nombre de manifestants fut très inférieur à celui qu’il avait été la journée correspondante du 16 mars, et l’aspect répétitif de l’initiative a pu jouer dans ce mauvais sens (ainsi que la proximité des élections européennes ou un certain épuisement après des mois de luttes diverses). Mais il faudra sans doute retenir de cette journée un réel approfondissement du discours politique et la prise de conscience que c’est bien le système en tant que système capitaliste qu’il faut changer de toute urgence si l’humanité veut échapper à une double catastrophe sociale et écologique. Face à l’aveuglément criminel des classes possédantes qui s’imagine (à tort) pouvoir s’acheter des paradis climatiques comme elles s’achètent des paradis fiscaux, il faut agir ensemble, toutes et tous !

26 mai 2019, par NPA 49