Forte mobilisation contre La ZI Nouvelle Océane !

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Ce sont 450 personnes qui se sont rassemblées dimanche 2 juillet à St Sylvain d’Anjou, au nord-est d’Angers, contre le projet de ZI La Nouvelle Océane sur 125ha de bois, zones humides et terres agricoles. La manifestation organisée par le collectif “Les Soulèvements de l’Anjou” et soutenue par par un large panel d’associations, syndicats (Confédération paysanne, CGT, Solidaires, FSU,) et partis (EELV, LFI, NPA, UCL) s’est terminée par un pique-nique géant et festif dans un champ promis au béton par l’agglomération ALM. La mobilisation ne s’arrêtera pas là : non à l’artificialisation de nouveaux espaces naturels ! Retrait du projet “La Nouvelle Océane” !

Tout a commencé avec un rassemblement au rond-point de Géodis sur l’ex N23 au nord d’Angers : accrochages de banderoles, distribution de tracts, distribution de drapeaux, chants, interviews de représentants des Soulèvements de l’Anjou par FR3, premières prises de parole.

Les gendarmes étaient présents en nombre mais ont laissé ensuite les manifestant·e·s traverser le rond point et - après une fouille des sacs de nourriture - prendre la route d’un kilomètre qui les a menés au champ prêté par un agriculteur pour le pique-nique festif qui était annoncé.

Il y eut tout de même une pause le long d’un champ, où Camille, ornithologue de la LPO, expliqua pourquoi - entre autres - la barbastelle, espèce de chauve-souris protégée, était menacée par les aménagements prévus. C’est la barbastelle qui a été choisie comme logo des “Soulèvements de l’Anjou”.

Et sur le champ du pique-nique, il n’y eut pas que la restauration (outre les repas apportés individuellement, des crêpes étaient fournies !) Banderoles nouvelles, édification d’une arche en bois revendicative, avec atelier peinture pour les enfants et déploiement d’une gigantesque banderole en papier (de 90m, voir plus haut !)

Pour une première mobilisation, ce fut donc un succès indubitable. Le mouvement s’appuie sur des bases solides. À cet égard, le dossier établi par le sous-groupe “Étude de dossiers” des Soulèvements de l’Anjou permet d’en juger. Il reste maintenant à démonter les arguments fallacieux de l’agglomération (prétendues créations d’emplois, mais qui sont précaires, détruisent des emplois de proximité et nécessitent, en l’absence de tout transport en commun efficient, l’utilisation de véhicules individuels), à établir le rapport de forces qui permettra d’en finir avec ce n-ième projet écocide d’artificialisation des sols et de renforcement du trafic des camions. La lutte ne fait que commencer !

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ADDENDUM : à propos d’un arrêté préfectoral

Comme la préfecture du Maine-et-Loire interdit les manifestations déclarées, l’initiative du dimanche 2 juillet n’avait pas été déclarée. Elle était néanmoins de notoriété publique. La préfecture a donc cru bon de publier un arrêté à son propos, qui mérite d’être analysé dans la mesure où il en dit long sur le peu de connaissances et de profondeur d’analyse que les services de l’État peuvent avoir sur le mouvement écologiste. Ainsi dans l’arrêté est-il énoncé que les Soulèvements de l’Anjou sont issus des Soulèvements de Loire, ce qui est faux. Il existe plusieurs collectifs qui sont nés lorsque, à défaut de lutter contre le réchauffement climatique, la pollution et l’accaparement privé des ressources naturelles, l’État français a annoncé sa volonté de dissoudre les Soulèvements de la Terre (SDLT). Les collectifs d’Angers, de Doué-Montreuil, de Loire, de Saumur, du Layon ont décidé depuis la dissolution des SDLT de former les Soulèvements de l’Anjou. Encore cette erreur sur l’origine des Soulèvements de l’Anjou n’est-elle que factuelle. Plus grave, car elle traduit à la fois l’ignorance et une paranoïa des plus inquiétante, l’arrêté envisage que des militants écologistes utilisent en pleine nature et en pleine sécheresse des engins pyrotechniques ! Et la justification de cette théorie fumeuse est que de tels engins ont été utilisés à Angers lors des manifestations contre la réforme des retraites ! Relevons ici que, s’il y a eu récemment des départs de feu lors de la mobilisation contre la LGV Lyon-Turin, c’est du fait des grenades lancées à tort et à travers par la gendarmerie, pas du fait des manifestant·e·s... Enfin, il semble bien que la préfecture avait peur que les participant·e·s envahissent l’autoroute voisin du terrain où le pique-nique était programmé. Pourtant, il était bien précisé que la manifestation était familiale et festive. De nombreux enfants étaient là avec leurs parents. Cela n’est donc jamais venu à l’idée de personne de bloquer l’A11, sauf à la préfecture. Le plus déconcertant est que les forces de l’ordre ont elles-mêmes organisé un semi-blocage de l’A11 par peur du blocage ! Les pique-niqueurs et pique-niqueuses ont ainsi pu voir avec étonnement que les voitures circulaient sur l’autoroute à une vitesse très ralentie... D’une certaine façon, l’arrêté préfectoral rassure dans la mesure où l’espionnage pratiqué par l’État français paraît très inefficace. Cependant, la paranoïa qui en résulte est dangereuse pour les libertés démocratiques. Heureusement, ce dimanche, les gendarmes du terrain (pas moins de 80 ! [1]) ont très vite compris à quel type de manifestation ils avaient affaire et n’ont pas adopté d’attitude hostile... Mais l’inquiétude demeure.

3 juillet 2023, par NPA 49

[1] Ajout du 05/07 : on apprend dans le Courrier de l’Ouest que, le même dimanche, seulement une cinquantaine de gendarmes étaient mobilisés pour rechercher le présumé double-meurtrier en cavale au nord d’Angers. L’ultra-préfet a décidément des priorités bien à lui !