Il aura suffi que la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystèmiques (IPBES) reconnaisse qu’un million d’espèces animales et végétales (un sur huit) sont menacées d’extinction à brève échéance, pour que -campagne électorale pour les Européennes oblige- Macron communique et dégaine un « plan pour sauver la biodiversité ». De la part de celui qui en matière d’écologie ne sait faire que des discours ronflants alors qu’il accorde en même temps toutes les facilités aux productivistes et pollueurs de tout poil, cela pourrait prêter à sourire...
Personne n’a oublié que, lors de sa conférence de presse du 25 avril, Macron n’a ni évoqué l’écologie, ni même prononcé le mot « biodiversité ». Un détail qui n’arrête pas le « roi de la Terre » toujours prêt à faire miroiter des promesses, surtout en période électorale. Mais qui peut y croire ?
Macron, roi du recyclage !
Rien de nouveau dans ses déclarations. Le « 100% de recyclage du plastique », dont la pollution a été multipliée par dix depuis 1980, a déjà été promis en août 2018 (mais pas la réduction de la production de plastique !). L’élimination des « emballages problématiques » est prévue dans le pacte signé en février 2019 avec la grande distribution. La « baisse de 50% de l’utilisation des produits phytosanitaires d’ici 2025 » a été formulée dans les plans Ecophyto de 2007 et de 2018, avec la réussite que l’on connaît ! Cela alors qu’environ 300-400 millions de tonnes de métaux lourds, solvants, boues toxiques et autres déchets issus des sites industriels sont déversés chaque année dans les eaux du monde, que les engrais qui arrivent dans les écosystèmes côtiers ont produit plus de 400 « zones mortes » dans les océans (anoxie [1]). La « lutte contre le gaspillage alimentaire », déjà l’objet d’une loi qui oblige à donner aux associations les surplus alimentaires, ne sera renforcée d’aucune mesure concrète.
Quand c’est flou…
Macron promet de « réviser les aides fiscales et budgétaires » et « de compléter le plan biodiversité de Hulot de 2018 », sans aucune précision. Il prévoit « l’extension des aires maritimes et terrestres protégées » (respectivement de 22% et 21%), qui passeraient à 30% d’ici 2022. Mais la plupart de ces espaces n’ont toujours pas de vrai plan de gestion avec des moyens pour le mener.
De plus, les annonces de Macron contredisent le texte voté au Sénat en avril dernier qui, s’il est adopté, confierait aux Fédérations de chasse la gestion de réserves naturelles nationales, et des réserves nationales de la chasse et de la faune sauvage, aujourd’hui sous la responsabilité de l’État. Macron cajole les chasseurs…
La biodiversité n’est pas compatible avec le système
Macron veut enrayer l’artificialisation des terres. Chiche ! Qu’il stoppe les projets inutiles et destructeurs : les projets autoroutiers (Rouen, Stasbourg...), le complexe Europacity au nord de Paris, le bétonnage de la côte prévu à Fréjus, le remplacement par 25 000 camions du transport des primeurs par train de Perpignan à Rungis, la construction de plates-formes logistiques un peu partout, comme au voisinage d’Angers... Qu’il signe l’arrêt du projet de mine d’or en Guyane, des importations d’huile de palme de la raffinerie Total de La Mède (Bouches-du-Rhône)… Fidèle serviteur des grands groupes du BTP, de l’énergie et des banques, il ne mettra jamais à contribution les profits pour enrayer la chute de la biodiversité. Nul besoin d’un opportuniste de plus ! Ne comptons que sur nos collectifs de lutte pour imposer l’arrêt du saccage de la Terre. Servons-nous des réflexions et des expériences menées, appuyons-nous sur les mobilisations de plus en plus nombreuses dans le monde, amplifions-les, faisons-les converger pour sortir du système capitaliste responsable de la crise écologique majeure qui vient.
Commission nationale écologie
[1] Rappelons que les épisodes d’anoxie des océans sont jugés responsables de plusieurs épisodes d’extinctions massives au cours des ères Paléozoïque et Mésozoïque et qu’ils risquent d’en être à nouveau la cause dans notre ère « capitalocène »...
- samedi 4 mai à 15h : manifestation pour un cessez-le-feu à Gaza à l’appel de l’AFPS49 et d’un collectif d’organisations (dont le NPA49). Place du Ralliement à Angers.
- jeudi 16 mai de 18h à 22h : “Conférence Culture de guerre ou culture de paix ?” organisée par Société des Lectrices et Lecteurs de
L’Humanité, CGT, Mouvement de la Paix, Espaces Marx Anjou, Libre Pensée, Attac, FSU, MNLE. Bourse du Travail d’Angers (Pelloutier).
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Après la censure liberticide par la nouvelle présidente de l’Université d’Angers de la conférence que devait donner au Qu4tre (centre culturel de l’Université d’Angers) l’historienne Ludivine Bantigny (lire ICI), celle-là a dû se tenir dans deux salles communicantes de la Bourse du travail d’Angers. Tout le monde n’a pas pu rentrer ! Nul doute que le scandale de l’interdiction a favorisé cette affluence. Pour autant, la gravité du sujet de la conférence, la montée du fascisme dans un cadre d’ensauvagement du capitalisme et de son personnel politique, les moyens d’y résister et de construire un autre monde à partir d’une démocratie radicale, suffisait à l’expliquer. Contre le fascisme, unissons-nous !
Vendredi 8 mars 2024, la journée internationale pour les droits des femmes a été célébrée à Angers par plusieurs initiatives militantes. La CGT avait fait son propre village féministe, rue Lenepveu de 12h à 14h. Le collectif du 8 mars qui regroupe le Planning familial, le collectif Lucioles, Aides, Les Collages féministes, Youth for climate, Attac et les syndicats FSU et Solidaires, organisait une Fête foraine féministe au Ralliement à partir de 15h40 (début de la grève féministe) et une manifestation à 18h, après une prestation de la chorale féministe. Le temps n’était malheureusement pas de la partie mais ce sont néanmoins près de 500 personnes qui ont ensuite défilé sous la pluie, notamment pour se réjouir de la constitutionnalisation du droit à l’IVG (mais surtout pour exiger que ce droit théorique le soit en pratique), contre les violences générées par l’idéologie patriarcale et pour l’égalité salariale.
Visiblement furieuse après la constitutionnalisation le 4 mars de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une IVG », la radio catholique RCF-Anjou remet le couvert contre le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Après les chroniques ineptes du doyen de théologie de l’UCO (cf. celle du 24/01) et de divers intervenants, c’est à « Alliance VITA » que RCF donne la parole le 5 mars, dès le lendemain du vote (voir ici). Cette association intégriste a été fondée en 1993 par Christine Boutin et une de ses figures de proue est Tugdual Derville. Elle assimile foetus et nouveaux-nés pour justifier son discours anti-IVG agressif et s’oppose activement au mariage homosexuel et à la PMA. On se rappelle aussi qu’en défense de « La Manif pour Tous » Derville avait été invité par l’UCO et qu’à cette occasion ses gros bras avaient molesté des étudiant·e·s contestataires... Rien de bien « modéré », donc, mais cela ne décourage pas RCF. Dernièrement, le 21/02, la radio donnait également la parole à la zemmourienne Marion Maréchal-Le Pen pour dénoncer les prises de position humanistes du pape sur l’immigration. L’extrême droite angevine s’infiltre décidément partout... Vigilance !
À lire : le mouvement de solidarité belge avec l’Ukraine vient de publier une importante interview de l’Atelier féministe ukrainien dans laquelle Alla et Yarina donnent leur point de vue sur
- La situation en Ukraine
- Le féminisme ukrainien
- La Russie et son opposition, notamment sur les féministes russes
- Leurs perspectives
Contre la “Nouvelle Océane” - récemment rebaptisée “Océane 3” par Angers Loire Métropole (ALM) pour relativiser l’importance de cette nouvelle “zone d’activités” qui conduirait à une nouvelle artificialisation des sols en bordure d’Angers, à Verrières-en-Anjou - une pétition vient d’être mise en ligne : STOP Océane 3 : NON à l’extension d’une zone d’activités au nord d’Angers. Le Collectif Stop Océane 3 y développe les raisons pour lesquelles il faut s’opposer à ce projet productiviste et écocide initié par Christophe Béchu et porté par ALM. Le NPA49 soutient cette démarche et appelle à signer et à faire signer massivement cette pétition.