Rennes : Tsunami humain contre le nucléaire

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À l’appel de la Coordination Antinucléaire Ouest et du Réseau "Sortir du nucléaire", ce sont près de 20.000 personnes qui ont manifesté à Rennes contre le Nucléaire et pour l’arrêt immédiat des chantiers EPR et THT. Philippe Poutou, candidat du NPA aux présidentielles, Christine Poupin, porte-parole du NPA, et des militants du NPA de Bretagne, des Pays de Loire et de Normandie y ont défendu la sortie du nucléaire en dix ans et des choix énergétiques radicalement anticapitalistes.

-  Précédé d’activités festives et gustatives sur le mail Mitterrand, le cortège antinucléaire ne s’est ébranlé que vers 15h pour un tour relativement limité en centre-ville. Cependant, ce n’est que vers 18h que les organisations politiques qui terminaient le cortège (EELV, de 600 à 700 personnes ; NPA, 200 ; Parti de gauche et Gauche unitaire, 80 ; Union démocratique bretonne, 50) ont pu revenir sur le cours où de nombreux cars attendaient les manifestants de Bretagne, de Normandie et des Pays de Loire (dont un car de 70 personnes venu d’Angers et de Segré - voir l’article d’Angers mag). Entre temps, c’est un défilé massif, populaire et bariolé qui a revendiqué la sortie du nucléaire, l’abandon de l’EPR et des lignes THT. De toutes les manifestations organisées en France, celle de Rennes a été la plus réussie (Il y a eu 4000 manifestants à Bugey dans l’Ain, 1000 à Toulouse et à Bordeaux, 500 à Strasbourg, 300 à Dunkerque...). [1]

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-  La plupart des manifestants défilaient derrière les banderoles de Sortir du Nucléaire et d’associations, parfois de syndicats (Solidaires, CNT). La présence des “politiques” n’en était pas moins visible : trois candidats à la présidentielle (Eva Joly pour EELV, Philippe Poutou pour le NPA, Corinne Lepage pour Cap 21) et surtout des milliers de tracts, tels que ceux du NPA -très bien accueillis- revendiquant une sortie rapide du nucléaire (démonstration de sa faisabilité en 10 ans à l’appui), l’expropriation de EDF, GDF, AREVA et Total, la sauvegarde des emplois et la planification énergétique. Loin de dire tous la même chose, les tracts et les slogans des uns et des autres montraient bien quelles étaient les différences d’approche, voire les divergences. Ainsi de ce slogan lancé depuis la tête de cortège d’EELV : « Pour sortir du nucléaire, ce n’est pas dans 30 ans, ce n’est pas dans 20 ans, ce n’est pas dans 10 ans, c’est maintenant qu’il faut le décider ! ». Derrière l’apparente radicalité, aucun plan de sortie à court terme puisque « maintenant », il s’agit seulement de « décider »... Et de fait EELV ne se prononce que pour une sortie dans 25-30 ans, à l’issue de la prolongation des centrales que réclame EDF ! Le parti qui, aux yeux de la majeure partie de la population, représenterait le mouvement écologiste se plie là encore à la Realpolitik d’alliance avec un PS social-libéral, productiviste et pro-nucléaire...

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Cortège NPA, Philippe Poutou et Christine Poupin

-  Or, il y a urgence à sortir du nucléaire. L’humanité ne peut se payer le luxe d’un nouveau Fukushima ou pire. Face aux nucléocrates agitant la probabilité soi-disant faible des accidents majeurs (démentie par Three Mile island, Tchernobyl ou Fukushima), nous pouvons expliquer combien sont insupportables le potentiel de catastrophe de l’industrie nucléaire (confirmé par Tchernobyl, Fukushima et tous les accidents de criticité survenus dans l’industrie nucléaire, de Mayak à Tokaï Mura) et le très grave danger que représente l’accumulation des déchets nucléaires. La sortie du nucléaire comme l’urgente reconversion énergétique du système de production et d’échanges passe par une sortie du capitalisme. Ce même 15 octobre, les Indignés manifestaient un peu partout dans le monde. Toutes les luttes doivent maintenant converger contre un système en faillite et antagonique aux besoins et aspirations des populations de cette planète.

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Banderole de tête
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sur le cours de Rennes, on y manifeste...
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We are the 99% !
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Cortège angevin
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De Normandie en Mayenne : Non à la ligne THT !
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Musique anti-nuke !
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Bretons et anticapitalistes !
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Verts mais tricolores !
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Der Atomtod und das Mädchen
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L’aéroport PS-UMP-Vinci de NDDL n’est pas oublié...
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Nukleel ? N’am bo ket !
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New Power Antireactor de 1e génération
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New Power Antireactor de 2e génération
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New Power Antireactor de 3e génération
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New Power Antireactor de 4e génération
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La jeunesse à l’assaut du Parlement de Bretagne
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Les Angevins du car antinucléaire
15 octobre 2011, par NPA 49

[1] Ce succès a été obtenu sans que les médias nationaux aient jamais relayé l’information. Les comptes rendus de la manifestation sur les sites internet de ces médias nationaux sont du même tonneau : Pour Le Figaro, c’est très simple : il ne s’est rien passé à Rennes, rien. Libé, qui n’avait pas envoyé de reporter sur place, se contente de relayer la dépêche AFP ; Le Monde résume la manifestation à une démonstration d’EELV, oubliant donc les 97% de manifestants qui n’ont pas défilé dans leur cortège et les organisateurs Sortir du nucléaire et Coordination Antinucléaire Ouest. Évidemment, Le Monde ne cite pas Philippe Poutou mais donne tout de même la parole à Corinne Lepage (qui ne prône pas la sortie du nucléaire !). Or, celle-ci, si elle a pointé le bout du nez en début d’après-midi avec 3 ou 4 militants, n’a pas fait la manifestation...