Sans surprise, le référendum organisé ce dimanche en Kanaky-Nouvelle-Calédonie s’est soldé par la victoire du « Non » à la question « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ». Pas de surprise, même si l’ampleur de la victoire du « Non » est bien moindre qu’annoncé par les sondages : 56,4% contre 43,6% de oui. Le scrutin était en effet taillé pour un succès du « Non », avec notamment une liste électorale enregistrant en 1998 le processus de colonisation à l’œuvre depuis un siècle et demi, qui a fait des Kanaks une minorité dans leur propre pays, où ils représentent désormais moins de 40 % de la population totale.
À l’occasion de ce référendum, qui n’avait donc rien à voir avec un scrutin d’autodétermination, lequel devrait concerner en premier lieu le peuple colonisé, le camp indépendantiste s’était divisé entre un appel à voter « Oui » à l’indépendance (FLNKS) et un appel à la non-participation (Parti travailliste, émanation de l’USTKE). Les critiques à l’égard du processus initié à l’occasion des accords de Nouméa (1998) sont nombreuses, avec notamment le constat du maintien d’une situation d’inégalité structurelle en défaveur des Kanaks. Ainsi, alors qu’en moyenne 17% des ménages calédoniens vivent sous le seuil de pauvreté, ce taux atteint 52 % dans les îles Loyauté et 35 % dans la province Nord,contre 9 % dans la province Sud, où la communauté européenne est la plus nombreuse.
Ainsi, dans un territoire riche en ressources naturelles, notamment minières, les inégalités sociales se confondent avec les inégalités ethno-raciales. Le « transfert des compétences » et l’effort pour le développement, promis par les accords de Nouméa, n’ont pas été au rendez-vous. Le Sénat coutumier parle de « peuple sinistré ».
Malgré les déclarations de Macron, qui a eu le cynisme, dans son allocution consécutive au référendum, de vanter la « république française » et ses « valeurs », le combat contre les dégâts du colonialisme français est donc loin d’être terminé, et il ne manquera pas de se poursuivre au-delà des résultats du scrutin. Il ne nous appartient pas de décider à la place des Kanaks, mais une chose est toutefois certaine : nous serons à leurs côtés pour les luttes à venir, pour un réel exercice du droit à l’autodétermination et pour la justice sociale.
Montreuil, le 4 novembre 2018
Voir également sur le site national du NPA :
- Nouvelle-Calédonie-Kanaky : le 4 novembre, un référendum « décolonial » ?
- Nouvelle-Calédonie-Kanaky : « Il ne s’agit pas d’un référendum d’autodétermination »
- samedi 19 juillet à 15h : Rassemblement hebdomadaire de solidarité avec le peuple palestinien. Jardin du mail à Angers.
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Ce samedi 5 octobre sera commémoré à Brest le 81ème anniversaire des arrestations (le 6 octobre 1943) des résistant·e·s du POI (organisation trotskyste) qui avaient contribué à l’édition du journal antimilitariste Arbeiter und Soldat et de l’assassinat par les nazis du camarade Robert Cruau. Deux plaques commémoratives bilingues, en allemand et en français seront posées à cette occasion. L’association Les amis d’Arbeiter und Soldat organisera également un colloque le même jour. Le numéro 2 du bulletin de l’association, numéro spécial pour cette journée d’hommage, sera distribué aux participant·e·s aux cérémonies et au colloque. On peut le consulter en ligne ou en PDF.
Le Bureau exécutif de la IVe Internationale vient de publier un appel intitulé : 76 ans après la Nakba, construisons un mouvement international pour la Palestine !. Il y rappelle que la IVe Internationale se bat contre l’impérialisme, d’où qu’il vienne, pour les droits des Palestinien·ne·s, la fin de l’occupation, le droit au retour des réfugié·e·s, pour mettre fin au colonialisme israélien et pour un État démocratique et laïque où toutes et tous les citoyen·ne·s jouiraient des mêmes droits. La IVe Internationale met toutes ses forces dans la construction du mouvement de solidarité avec la Palestine, avec la résistance du peuple palestinien, contre les génocide et épuration ethnique en cours à Gaza.
Le projet de manifeste écosocialiste intitulé « Rompre avec la croissance capitaliste, pour une alternative écosocialiste » adopté par le Comité international de la IVe Internationale de février 2024 doit être discuté au prochain congrès de la IVe Internationale en février 2025. Afin de l’ouvrir au débat le plus largement possible, il est désormais accessible à toutes et tous sur le site de la IVe Internationale.
La librairie sociale et militante Les Nuits bleues, 21 rue Maillé à Angers, avait organisé le 13 décembre une rencontre avec Frédéric Dabouis, auteur de « La Révolution comme horizon », dont nous avions publié une première interview ICI. L’enregistrement de cette rencontre consacrée à l’histoire du mouvement ouvrier angevin révolutionnaire entre 1914 (début de la guerre, de l’union sacrée et des premiers opposants à celles-ci) et 1923 (début de la stalinisation du PCF) vient d’être mise en ligne sur le site de la librairie (à la fin de l’article qui avait été rédigé pour la réunion). À vos écouteurs !
Deux textes publics explicitent la position unitaire et révolutionnaire du NPA pour les prochaines élections européennes :
- « Contre l’UE capitaliste et austéritaire, rassembler la gauche de combat ! » est une tribune du NPA publiée sur Mediapart et Regards, signée par Christine Poupin et Pauline Salingue, les deux porte-parole du NPA, Roseline Vachetta, qui fut députée européenne de la LCR aux côtés d’Alain Krivine, Olivier Besancenot et Philippe Poutou, anciens candidats LCR et NPA à l’élection présidentielle ;
- Le « Courrier public du NPA à La France insoumise concernant les élections européennes » est un courrier public adopté mercredi 3 janvier 2024 par le Conseil politique national, instance de direction du NPA.