Plus de deux mois après les législatives, un nouveau gouvernement a fini par être mis en place. Confirmant le déni démocratique total de Macron, c’est un Premier ministre de la plus faible formation à l’Assemblée qui a été choisi, clairement pour mener une politique d’austérité et de répression. Les ministres sélectionné·e·s pour l’accompagner donnent une indication claire du programme antisocial, raciste et anti-écologique qui sera mis en place. Pour résister aux attaques, il n’y aura qu’une solution : la résistance dans la rue, par la grève, par toutes nos mobilisations !
Un gouvernement de combat au service du patronat
On savait que la 5e République était antidémocratique. Macron et Barnier sont en train de bien le prouver. Alors que les législatives ont donné une courte majorité relative au Nouveau Front populaire, c’est un gouvernement d’alliance droite-droite extrême qui est constitué par Barnier. Placé sous la menace permanente d’une motion de censure, il ne pourra se maintenir qu’à condition de mener une politique qui se plie aux exigences du Rassemblement National. L’annonce de la nomination de Retailleau à l’intérieur est très claire : chasse aux migrant·e·s, durcissement des mesures anti-immigré·e·s, attaques contre les LGBTI, répression… Cette nomination est, de fait, une allégeance affirmée au Rassemblement National (voir également notre brève d’actualité).
Dans le même genre, l’annonce de la nomination de la sénatrice de la Loire-Atlantique, Laurence Garnier, à la famille et à l’enfance semble avoir posé problème, même aux macronistes. Cette défenseuse acharnée de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est en effet connue pour ses prises de positions réactionnaires :
- elle a manifesté avec « La manif pour tous » contre le mariage entre personnes de même sexe,
- en 2016, alors qu’elle était VP du Conseil régional chargée de la culture, elle a fait voter la suppression des subventions au festival Cinépride de Nantes,
- au sénat, elle a voté en 2021 contre la loi interdisant les “thérapies de conversion”, et en 2024 contre la constitutionnalisation de l’IVG,
- dans le sillage de Morençais, elle s’est prononcé contre le « front républicain » aux dernières législatives parce qu’il conduisait à une « majorité relative de gauche »…
Laurence Garnier n’a finalement pas été retenue pour ce poste (“seulement” pour celui de secrétaire d’État chargée de la Consommation) mais l’ensemble des ministres choisi·e·s constitue un gouvernement ultra réactionnaire.
En parallèle, les feuilles de route budgétaires qui ont commencé à circuler sont elles aussi claires : plus 3,3 milliards pour la défense, moins 2,3 milliards pour le ministère du travail, baisse pour l’enseignement supérieur, stagnation pour la santé, l’école et la culture…
En grève, dans la rue, contre ce gouvernement et sa politique !
Le pouvoir en place ne connaît que le rapport de force. Pour dégager Macron, Barnier et son gouvernement il n’y aura pas de raccourci via les institutions. C’est dans la rue que ça se passe !
Le mardi 1er octobre, les syndicats de lutte et de jeunes appellent à la grève et à des manifestations pour les salaires, les services publics et l’abrogation de la loi retraites (lire ici l’appel du Maine-et-Loire). Saumur (place Bilange) et Segré (place du port) ouvriront les marches à 10h. Cholet suivra à 10h30 place Travot. À Angers, la manifestation est convoquée à 14h au Ralliement.
Le 1er octobre nous devons être très nombreux et nombreuses pour défendre des mesures dans la lignée du programme du Nouveau Front Populaire : l’augmentation des salaires et de tous les revenus, des plans d’urgence pour les services publics comme la santé et l’école, l’abrogation de la réforme des retraites, de celle du choc des savoirs dans les collèges, pour la défense des droits des travailleurs et travailleuses, notamment avec la remise en place des CHSCT supprimés par les ordonnances Macron de 2019, etc.
Le 1er octobre, nous devons aussi êtres très nombreux pour dénoncer le racisme, le sexisme, la LGBTIphobie de ce gouvernement lié au Rassemblement National, pour défendre le droit d’asile, la régularisation des sans-papiers, le droit au logement pour toutes et tous, pour défendre les droits des femmes et des minorisé·e·s de genre.
Le 1er octobre, nous devons être toutes et tous dans la rue, uni·e·s comme nous l’avons été contre le Rassemblement National en juin dernier. Pour faire barrage à la politique réactionnaire et antisociale de ce gouvernement, pour imposer nos mesures d’urgence, pour dégager Macron, Barnier et son gouvernement, pour sortir de cette Ve République antidémocratique, il faudra que nous soyons fort·e·s et déterminé·e·s, en grève, dans la rue et pas seulement le 1er octobre.
- samedi 12 octobre à 15h : Grande manifestation de solidarité avec le peuple palestinien depuis la place du Ralliement à Angers.
- lundi 25 novembre à 18h : manifestation de lutte contre les Violences Sexistes et Sexuelles (Journée Internationale), à l’appel du Collectif 8 mars du Maine-et-Loire.
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Le Courrier de l’Ouest du 2 octobre a consacré une page entière à la répression policière de la manif antifa du lundi 30 septembre. Celle-ci avait été organisée en urgence pour dénoncer le rassemblement organisé ce jour-là par les identitaires de l’ex-Alvarium (rebaptisé "Mouvement Chouan") et du RED-Angers afin d’instrumentaliser le meurtre de l’étudiante Philippine par un psychopathe sous OQTF. Alors que la figure de proue des ultras locaux, Jean-Eudes Gannat, a pu, place du Ralliement, tenir en toute impunité son discours raciste devant près de deux cents fachos (venus de toute la région), la police a réservé ses coups à la soixantaine d’antifas, les empêchant d’abord d’avancer vers la place avec des lacrymos, puis en les nassant dans une rue de la basse ville sans qu’aucun heurt digne de ce nom n’ait pu le "justifier" au préalable. La plupart des "antifas", essentiellement des jeunes, ont dû se réfugier dans un pub, dans une laverie et chez l’habitant (comme le raconte l’article du Courrier). Cela n’a pas empêché les CRS et la BAC de pénétrer dans les immeubles à la recherche de leurs proies. De cette scandaleuse chasse à l’homme, on peut lire les piteuses justifications par la préfecture dans le Courrier. Relevons également que des incidents relativement brefs, heureusement sans conséquence, ont eu lieu pendant la manif syndicale du lendemain. Il semble que, pour certains éléments policiers, et notamment la BAC, la nomination de Retailleau à l’intérieur soit un blanc-seing pour faire régner un « ordre » qui n’a que peu à voir avec « l’État de droit ». La vigilance antifasciste s’impose toujours davantage.
Au moins 150 personnes ont répondu à l’appel de l’AFPS et de ses partenaires (dont le NPA49) samedi 28 septembre à Angers. C’était la 49ème manifestation hebdomadaire de solidarité avec le peuple palestinien écrasé sous les bombes à Gaza et en butte aux attaques des colons et de l’armée d’occupation en Cisjordanie. Le porte parole de l’AFPS a dénoncé l’inaction et la complicité des Etats-Unis et des pays européens spécialement avec la livraison d’armes à Israël. A été évoquée également la situation d’ "Educide" à Gaza où une génération entière est privée d’enseignement, malgré des initiatives pour pallier l’absence de cours, au risque que les enfants soient la proie de l’exploitation, notamment par le travail des enfants ou l’enrôlement forcé dans des groupes armés. À cela s’ajoute mainetnant la folle et meurtrière extension de la guerre au Liban dans l’ivresse de toute-puissance des dirigeants israéliens. Le rassemblement s’est achevé par la lecture du poème de Kadhim Jihad Hassan « Pour Gaza » et l’hymne national palestinien.
Ouest-France qui, depuis une semaine, nous propose invariablement en une les visages de M. Barnier et de ses affidés, consacre ce 24/09, dans sa rubrique “Pays de la Loire”, un long article à B. Retailleau. Le nouveau ministre de l’intérieur y renouvelle sa volonté de “rétablir” un “ordre” qu’on devine national-catholique. Il y déclare surtout son amour à une “Vendée” rêvée, au nom de son grand-père blessé en 14 et de son père combattant en Algérie (ce n’est pas très original pour quelqu’un de sa génération). Et il affirme qu’il va utiliser sa position de ministre “pour l’aider” (la Vendée) avec tous les “leviers” que cette position rend disponibles. Entre favoritisme et féodalisme, n’est-ce pas là conflit d’intérêts, entre intérêt de clocher d’un département (du moins, de ses “élites”) et un prétendu “intérêt général” défendu par un ministre “républicain” ? Enfin, il est piquant que B. Retailleau se revendique du “vendéen Clémenceau”, lequel fut anticlérical et athée... Mais pour la répression des grèves, on peut craindre qu’il ne chausse ses bottes. À nous de lui montrer qu’elles sont trop grandes pour lui !
Parfois l’ordre des mots suffit à résumer ce qu’ils désignent vraiment. « Social-écologie », forgé sur le modèle de « Social-démocratie », n’a évidemment rien à voir avec l’écosocialisme. Alors que le capitalisme est en train de ruiner la biosphère et qu’il devient de jour en jour des plus urgent d’opérer une rupture radicale avec celui-ci, une partie du mouvement écologiste en est toujours à rêver d’un traitement homéopathique pour sauver la planète, un capitalisme « vert » mâtiné d’un vernis « social ». Les « Rencontres de la social-écologie » qui se sont tenues à Beaucouzé le 21 septembre, organisées par l’association “Ensemble sur nos territoires” et la “Fondation Jean Jaurès”, en sont un exemple caricatural, qui ont réuni, avec d’autres personnalités autoproclamées “modérées”, Y. Jadot, R. Glucksmann et... Agnès Pannier-Runacher qui ne pouvait pas ignorer qu’elle serait le soir-même ministre de la Transition écologique du gouvernement BaRNier (exit C. Béchu !) et dont nous ne pouvons oublier les liens avec les industries pétrolière et nucléaire. Signe qui ne trompe pas, Ouest-France du 22/09 ne retient de ces “rencontres” que les interventions creuses de Pannier-Runacher et les attaques politiciennes de Glucksmann contre LFI... Affligeant.
Fruits empoisonnés de la crise climatique, les inondations du printemps à Porto Alegre, capitale du Rio Grande do Sul, ont imposé le report la 1e Conférence Internationale Antifasciste. Celle-ci, organisée localement par le PSOL et le PT brésiliens, se tiendra finalement du 15 au 18 mai 2025 et fera de Porto Alegre un centre de résistance et d’alternatives. L’appel original à la conférence est conservé. Plus d’infos ICI (sur le site de la 4e Internationale).