Le conseil général du Maine-et-Loire et son président, C. Béchu, persistent à renier un règlement qu’ils ont eux-mêmes établi en ce qui concerne l’aide sociale à l’enfance des familles en demande d’asile. C’est notamment le cas pour deux familles à Cholet aujourd’hui à la rue, alors que la ville (dirigée par le maire d’extrême-droite G. Bourdouleix) reste sourde aux différentes interventions venues du milieu associatif. Un rassemblement de plusieurs dizaines de choletais et d’angevins s’est tenu mercredi 30 juin devant l’hôtel du département à Angers à l’appel du comité Oumar-Diallo et avec le soutien de la Ligue des droits de l’homme, de RESF49, de Soleils49 et du CSSP49. Une délégation a été reçue, mais le conseil général refuse toujours de satisfaire aux revendications des familles et des militants solidaires (notamment au nom de prétextes budgétaires !). La seule satisfaction de la délégation fut de constater l’agacement du Conseil général devant la mobilisation solidaire et son écho dans les médias. Une raison de plus pour amplifier le mouvement de soutien aux familles !
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Depuis quelques mois, la politique sociale mise en œuvre par le Conseil Général de Maine et Loire en direction des familles en attente de régularisation s’est considérablement durcie.
Il y a encore peu de temps, les familles, demandeuses d’asiles dans le 49, bénéficiaient d’une aide à l’hébergement et du versement d’une allocation financière pour répondre aux besoins des enfants tant que leurs démarches n’étaient pas terminées, c’est à dire tant qu’elles n’avaient pas obtenu toutes les réponses aux procédures entamées (recours devant le Tribunal Administratif, auprès de la Cour Nationale du Droit d’Asile, devant le Conseil d’État …). [1]
Or, en décembre dernier, le Comité de Soutien Oumar DIALLO de Cholet (qui rassemble des militants associatifs, politiques et syndicaux, notamment de la la FSU), s’interrogeait à plusieurs reprises sur les suspensions des aides (hébergement et allocation financière) opérées par le Conseil Général en direction de plusieurs familles étrangères se trouvant dans l’attente d’une décision suite au dépôt d’un recours. [2]
Malgré tout, il prenait acte dans un premier temps, des annonces publiques faites par le Président du Conseil Général, C. Béchu, confirmées par le premier vice Président de l’assemblée départementale, C. Gillet, de « maintenir les aides quand les recours ne sont pas épuisés ».
Ces principes n’avaient pas été remis en cause le 9 février 2010 par les représentants du Conseil Général à l’occasion de l’entrevue que le Comité de Soutien avait sollicitée. Aussi, l’espoir était revenu aux familles concernées en même temps que semblait s’éloigner la crainte d’être jetées à la rue avec leurs enfants. Malheureusement, ces propos ne devaient être suivis d’aucun effet malgré les différents courriers adressés par le Comité de Soutien en direction du Conseil Général.
Ayant toujours la volonté de croire en la sincérité des propos tenus et devant l’urgence de la situation (deux familles avec enfants allaient se trouver à la rue dans les prochaines heures), une quinzaine de représentants du Comité de Soutien se rendaient le 29 mars dernier à la réunion publique du Conseil Général et étaient à nouveau reçus par le vice Président Gillet. Mais cette fois, le discours officiel s’était profondément modifié. Il n’était en effet plus question de s’appuyer sur le Règlement Départemental de l’Aide Sociale à l’Enfance (article 3 du RDASE), comme précédemment évoqué, pour attribuer les aides en question. Plusieurs critères, jamais énoncés auparavant, venaient soudain de faire leur apparition :
- Le nombre maximum de familles (35) pouvant bénéficier d’un hébergement au sein du département était atteint. Ce nombre n’avait jamais été évoqué précédemment.
- Accroître les aides revenait à créer un « appel d’air », générant un afflux massif de demandeurs d’asile …
- Tous les recours n’avaient soudain plus la même valeur et donc seuls certains pouvaient entraîner le maintien des aides. Mais ils n’étaient pas alors précisés.
Face aux interventions des uns et des autres quant à l’urgence de la situation, à savoir que le soir même deux familles (4 adultes et 5 enfants dont un bébé de quelques mois) n’avaient pas d’autres solutions que de dormir dans la rue, le vice Président du Conseil Général et ses collaboratrices faisaient part de la plus grande surdité, répondant avec une logique purement comptable devant la profonde détresse de ces hommes, de ces femmes et de leurs enfants.
Dans les semaines qui suivirent, une solution d’hébergement provisoire était proposée par la communauté Emmaüs de Cholet à ses familles et à leurs enfants. Elle devait prendre fin le 14 juin dernier.
Pendant toutes cette période, nombreuses ont été les démarches menées par le Comité de Soutien et toutes ses composantes pour tenter de trouver une solution auprès du Conseil Général mais aussi auprès de la ville de Cholet, « ville amies des enfants ». Il a pourtant fallu se rendre à l’évidence, ni le Conseil Général, ni la Mairie de Cholet n’ont répondu à l’urgence de cette situation.
Depuis le 14 juin dernier, ces deux familles sont donc à la rue. Elles vivent et dorment devant l’Hôtel de ville de Cholet, soutenue par un grand nombre de militants du Comité de Soutien et de ses composantes. Les actions se multiplient en directions des uns et des autres mais toujours sans succès.
Il est indispensable de ne pas laisser le Conseil Général renier des textes qu’il a lui même rédigés et s’engager chaque jour un peu plus dans une politique qui vise à restreindre le droit des étrangers.
Des situations semblables existent aussi sur Angers et si le mouvement social ne se mobilise pas massivement, elles vont se multiplier très rapidement dans tout le département.
Assez de manœuvres et de mensonges : le conseil général doit remplir ses obligations !
[1] L’article 111-2 du Code de l’Aide Sociale et des familles stipule : « les personnes de nationalité étrangère bénéficient dans les conditions propres à chacune, de [...] prestations dont l’Aide Sociale à l’Enfance. »
[2] Le règlement Départemental de l’Aide Sociale à l’Enfance définit les critères pour l’attribution de cette aide. Or, ces familles répondaient à l’ensemble de ces exigences
- samedi 19 juillet à 15h : Rassemblement hebdomadaire de solidarité avec le peuple palestinien. Jardin du mail à Angers.
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Les milliardaires d’extrême droite Bolloré et Stérin ont ouvert leur porte-monnaie afin d’organiser mardi 24 juin un « sommet des libertés » (plutôt un sommet libertarien !) au Casino de Paris. C’est ainsi que la crème du fascisme franchouillard a pu s’autocongratuler et développer ses thématiques libertariennes, socialement régressives et racistes, de Jordan Bardella à Eric Ciotti, de Sarah Knafo à Marion Maréchal, de Nicolas Dupont-Aignan à... Anne-Laure Blin. La députée LR de Saumur-nord avait choisi en 2024 - sans doute pour des raisons électoralistes - de rester à LR plutôt que de rejoindre Ciotti lorsque celui-ci avait signé son pacte faustien avec le RN. Visiblement, elle en a des regrets. Pas étonnant quand on connaît ses prises de position, systématiquement les plus réactionnaires possibles. Et dire que la gauche s’était désisté pour elle l’an passé pour faire barrage au RN !
On le sait, Christelle Morançais, successeure de Bruno Retailleau à la tête de la région et admiratrice du « génial » Elon Musk, déteste la culture, qui serait selon elle un « monopole d’associations très politisées », et s’attaque aux associations LGBT et féministes telles que le Planning familial. Bien sûr, elle ne dit pas ouvertement qu’elle est hostile au droit à l’IVG, comme son ancien mentor, mais elle n’en supprime pas moins 100% des subventions régionales au Planning. Celui du Maine-et-Loire a donc lancé le 17 juin un appel à dons pour essayer de compenser la perte des subventions régionales et contrer la tentative d’étouffement de l’association par asséchement de ses ressources. Pour faire un don au Planning familial 49, il faut cliquer ICI (ou envoyer un chèque au Planning 49, 1 rue André Maurois, 49000 Angers).
Le groupe d’opposition “Demain Angers” (PS-LE-Après-PCF) voulait que la municipalité se déclare “ville antifasciste”, à l’instar de Bruxelles par exemple. Le maire C. Béchu s’y est opposé. Normal : son équipe municipale comporte des élus issus de l’extrême droite traditionaliste de “Sens commun” tels que les adjoints Roch Brancour (également promoteur de la “Nuit du Bien commun” du milliardaire d’extrême droite C.-E. Stérin) et Maxence Henry. Afin de donner une explication plus présentable, C. Béchu explique que « l’extrême gauche alimente l’extrême droite » (Ouest-France du 27/05/2025) et qu’il faudrait ne pas condamner l’une sans condamner l’autre. La cause première de la montée de l’extrême droite ne serait donc pas les politiques néolibérales destructrices des amis de C. Béchu et leur complaisance envers le racisme anti-immigré et anti-musulman qui “légitime” cette même extrême droite mais « l’extrême gauche » ! Son explication loufoque tend à relativiser le danger que représente le fascisme. Normal : la droite prépare petit à petit une alliance avec le RN. La leçon de l’Allemagne de 1933, quand les partis du centre et de la droite ont donné le pouvoir à Hitler n’a visiblement pas été apprise par C. Béchu. Mauvais élève !
« Folie des grandeurs », « Grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le Boeuf », le dernier numéro du trimestriel “La Topette” épingle avec justesse les projets immobiliers de la Cie Béchu regroupés derrière le slogan “Imagine Angers”. Car, au-delà de son projet sous-jacent de gentrification de la ville et de mise à l’écart des classes populaires, les fiascos s’y accumulent. Dernier en date selon Ouest-France du 26/04/2025, le dôme de verre au pied du prétentieux bâtiment “Métamorphoses”, qui était censé devenir une serre « méditerranéenne » et un alibi écologique, qui ne va plus être qu’un espace pour « événements » (sic) à climatiser à grands frais... “La Topette” dresse un état des lieux du reste : flop du musée des collectionneurs qui (heureusement !) ne verra probablement jamais le jour près du théâtre “Le Quai”, projets radicalement modifiés en cours de route (“Quintessence”, “Climax”), constructions au rabais comme avec “Arborescence” dont les caves ont été délibérément laissées inondables (avec pour conséquence en cas de crue de rendre hors service les ascenseurs, notamment pour les retraité·e·s qui y sont logé·e·s à prix d’or), etc. Bref, tout est à l’image de la dalle de béton engazonnée pompeusement baptisée “Cœur de Maine”, qu’il a fallu entourer de barrières (très laides de surcroît) pour y éviter les « débordements » populaires... Spéculation immobilière d’une part, laissez-faire de la municipalité d’autre part. C’est aussi cela, le bilan peu imaginatif de la maison Béchu...
De façon symptomatique, même la presse nationale (cf. Libération) évoque le nouveau scandale de la politique néolibérale d’appels d’offres dans le secteur associatif. L’APTIRA, association d’intégration des immigrés dans la région angevine, qui aidait les exilé·e·s depuis 1968, en particulier pour les cours de français langue étrangère, s’est vue retirer en 2022 les subventions de l’Office français de l’immigration et de l’intégration au profit d’IDC Formation, entreprise de formation parisienne à but lucratif qui fait son marché dans l’Ouest. Depuis la dette a gonflé et une tentative de reprise par France Horizon a capoté, sans que les salarié·e·s aient vraiment été informé·e·s. Leurs emplois sont maintenant directement menacés. La CGT a lancé une PÉTITION CONTRE LA FERMETURE D’APTIRA. Signons-là, et participons aux mobilisations à venir aux côtés des salarié·e·s de l’APTIRA !