Une manifestation contre l’extrême-droite a rassemblé plus de 150 militant-e-s vendredi 24 novembre, pl. André Leroy à Angers, à l’appel du Réseau angevin antifasciste (AL49, Collectif Émancipation, Le Cercle, Le Cri des Caves, Les Nuits Bleues, NPA49, Solidaires 49...). Il s’agissait de protester contre la tenue du meeting de J.-Y. Le Gallou, lequel aurait réuni quelques dizaines de personnes (la presse n’y a pas été admise malgré le caractère prétendument "public" de la réunion). Hélas, ce n’est pas la seule initiative d’extrême droite à Angers. La tenue ce week-end du colloque "Catholiques en action" au Centre Saint-Jean, la maison diocésaine d’Angers (avec la bénédiction de la hiérarchie catholique) trahit la prégnance des idées d’extrême droite dans une certaine bourgeoisie angevine...
Le “Cercle Anjou Conférences” a pour présidente Barbara Mazières et son siège social est situé au domicile de Gaëtan Dirand. Tous deux sont d’anciens ex-secrétaires départementaux du FN, aujourd’hui dissidents. Ce Cercle organisait ce vendredi 24 novembre la venue à Angers de Jean-Yves Le Gallou, triste figure de l’extrême droite depuis les années 60 (GRECE, FN, MNR, Fondation Polémia, TV Libertés...) et grand ami du négationniste Henri Roques. Leur meeting a -semble-t-il- réuni plusieurs dizaines de personnes. Il est cependant difficile d’en être certain car, s’il était organisé en tant que “réunion publique” dans une salle municipale, la presse n’y a pas été admise (cf. Courrier de l’Ouest du 25/11/2017). Fut-ce par peur de voir rapportés des propos répréhensibles du point de vue des (trop timides) lois antiracistes, ou bien parce que trop peu de chalands s’étaient déplacés, ou les deux ? Quoi qu’il en soit, non loin du meeting, ce sont plus de 150 militant-e-s qui ont manifesté pour dire non au racisme et au fascisme. Même la police s’était mobilisée : pas moins d’une compagnie de CRS était là ! Mais il n’y eut aucun incident.
Le même week-end, le colloque “Catholiques en action” se tient à la maison diocésaine d’Angers. Il est organisé par les très réactionnaires association Ichtus et Associations familiales catholiques (AFC) du Maine-et-Loire. Le Cercle Anjou Conférences y participe comme par hasard, aux côtés de La Manif pour tous, de Sens commun (association intégriste dont sont membres aux moins deux maires adjoints d’Angers), d’Alliance Vita (association anti-IVG et anti-mourir dans la dignité), de Vigigender (anti-"théorie du genre"), de survivants des guerres de Vendée et d’opposants au festival metal Hellfest !
L’opportuniste maire d’Angers, C. Béchu, invité au colloque s’est prudemment fait excuser au dernier moment, mais la macroniste Marie-Isabelle Lemierre (LREM) y participe, ce que dénonce la LDH 49 dans un communiqué. Quant à la hiérarchie catholique, elle cautionne le rassemblement intégriste en lui prêtant son centre diocésain, alors même que le Secours catholique et le CCFD n’y sont pas invités (et s’en sont d’ailleurs nettement distanciés). Cela étonne même Ouest-France, dans un article d’une rigueur louable.
La dangereuse pénétration de la droite angevine par les réseaux intégristes est malheureusement connue depuis longtemps (on se souvient du député-maire UMP M. Laffineur participant à Angers aux initiatives des “veilleurs” opposés au mariage pour tous). Il semble que désormais l’affaire est encore plus grave. La coïncidence du meeting de J.-Y. Le Gallou avec le colloque n’était-elle qu’un moyen de faire des économies sur les frais de déplacement des supporteurs de B. Mazières et G. Dirand ? N’était-ce pas aussi une sorte d’ouverture à ce colloque ? L’actuelle jonction entre la mouvance néo-fasciste et les fanatiques héritiers de Pie XII doit inviter toutes et tous les antifascistes à redoubler de vigilance.
- samedi 27 juillet de 15h à 16h : Rassemblement de solidarité avec le peuple palestinien à l’appel de l’AFPS49, place du Ralliement à Angers. Point d’information sur la situation (Bande de Gaza, Cisjordanie et Jérusalem-Est).
- du dimanche 25 au mercredi 28 août : Université d’été du NPA-l’Anticapitaliste (accueil samedi 24 à partir de 14h, départ jeudi 29 après le petit-déjeuner) au Village vacances Rives des Corbières à Port-Leucate. Brochure ; Inscriptions en ligne
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Un sondage aux questions biaisées payé par la ville, un hors-série de “Vivre à Angers” relayant ce sondage bidon, également payé par la ville, C. Béchu photographié en cinq exemplaires dans les quatre premières pages, et pas moins de 52 pages en quadrichromie pour célébrer de façon hagiographique les dix ans de mandature antisociale du ci-devant maire et futur ci-devant ministre d’une “transition écologique” qui se fait dramatiquement attendre. Pendant la campagne des législatives, dans la 1e circonscription, C. Béchu a cru bon de soutenir son candidat de droite, F. Gernigon, en diffamant publiquement la candidate écologiste Elsa Richard. Dans ce hors-série, il pousse la mesquinerie jusqu’à “oublier” le portrait de celle-ci et celui des autres élus de gauche dans le trombinoscope des élus municipaux figurant en page 50. Comme Staline effaçant les portraits des bolcheviks qu’il avait éliminés, Béchu fait disparaître celui de ses opposants, alors même que la gauche est arrivée en tête sur la ville d’Angers aux législatives ! Il est décidément temps de tourner la page du règne de l’ennemi de la démocratie, du social et de l’écologie qu’est C. Béchu.
Après son saccage lors d’une manifestation contre l’extrême droite le lundi 10 juin, Le Bazar, un ancien bar de la rue Parcheminerie, a refait surface dans l’actualité angevine. Pour la presse locale le lieu serait « soupçonné d’abriter des identitaires », il serait un « repère supposé de l’ultra-droite » ou encore il s’agirait d’un « lieu controversé ». Beaucoup de précautions oratoires inutiles pour qui suit le travail du Réseau angevin antifasciste (RAAF). Celui-ci l’affirme clairement : Le Bazar EST la base arrière de la milice fasciste Red qui perpétue les activités malfaisantes de l’Alvarium après la dissolution administrative de ce dernier. Un article documenté du RAAF revient sur le sujet. On peut le lire ICI
Le 15 juin au soir, dans la guinguette angevine « Le Héron carré » en bord de Maine, des militants des comités de campagne du Front populaire étaient venus fêter le lancement de la campagne des législatives. Il y avait aussi un concert de rap militant, de Vin’s et Davidka. Vers 21h45 cependant, les nazis de l’ex Alvarium (dont l’un malheureusement trop connu, a été condamné pour violences l’an dernier, scandaleusement avec sursis) ont déboulé avec matraques télescopiques et bombes lacrymogènes. Il y a eu un blessé. Le NPA49 condamne fermement ces violences fascistes, qui montrent une nouvelle fois la nécessité impérative de faire barrage au Rassemblement national, dans les urnes le 30 juin et le 7 juillet, et aussi dans la rue. Toutes et tous ensemble, barrons la route à l’extrême droite !
L’extrême centre ne recule pas devant les amalgames infâmes : en dehors de lui-même, il y aurait des extrêmes gauche et droite à mettre dans le même sac. Cela évite d’avoir à penser, certes. En avril, en interdisant une fête antifasciste (voir ICI), la très macroniste présidente de l’Université d’Angers avait de fait assimilé fascistes et antifascistes. Le futur ex-ministre de la “transition écologique”, C. Béchu, vient lui aussi, à l’instar de son patron Macron, d’ânonner dans la presse angevine que RN et LFI seraient de même nature. Tous ces tenants inconditionnels d’un ordre capitaliste prédateur et destructeur qui conduit l’humanité et la biosphère à la catastrophe ne seraient quant à eux que des gens parfaitement “raisonnables”. Imposer une réforme des retraites contre l’avis ultra-majoritaire de la population, perpétrer des violences policières contre le mouvement social, organiser une chasse au sorcières contre les militants écologistes ou solidaires du peuple palestinien, légiférer des attaques racistes contre les immigrés, écraser militairement une révolte anticoloniale en Kanaky, et bien d’autres choses encore ne seraient que le signe de la “modération” ? Certains “innocents” ont les mains bien sales...
Radio Campus Angers a, dans le cadre de son émission “La Soupe angevine”, organisé un débat intitulé “Une seule bannière : le front populaire” avec les élues Claire Schweitzer (LFI) et Elsa Richard (Les Écologistes) et les militants William (PS), Félix (PCF) et Jean-Luc (NPA-l’Anticapitaliste). Pour les organisateurs, ce débat s’imposait car « l’annonce a fait l’effet d’une bombe. À la suite des résultats de l’élection européenne, plaçant l’extrême droite en tête, le président de la République Emmanuel Macron a dissout l’Assemblée Nationale. La gauche a une responsabilité historique pour empêcher le pire, à savoir la victoire du fascisme. » Le Podcast de l’émission est accessible ICI.