Après une prolongation de plus d’une journée et plusieurs versions successives, la COP26 a livré le texte final de l’accord. La mention (enfin) des énergies fossiles est saluée comme une avancée. Mais…
Une avancée ? C’est partiellement vrai : l’accord de Paris en 2015, comme les textes émanant des COP suivantes, prétendaient lutter contre le changement climatique sans jamais mentionner explicitement les énergies fossiles qui en sont la cause première. Mais la formule finale de la déclaration de la COP26, « accélérer les efforts vers la diminution de l’énergie au charbon sans système de capture et stockage du carbone » et la fin « des subventions inefficaces aux énergies fossiles » est tellement alambiquée (en supposant de surcroît des “solutions technologiques” des plus problématiques !) qu’elle ne veut plus rien dire.
Les lobbyistes ont gagné
Il n’y a eu aucune avancée dans le sens de la réduction de la dette climatique à l’égard du Sud global :
- ni le Fonds vert de 100 milliards de dollars promis il y a plus de dix ans pour limiter le changement climatique et combattre ses effets – inférieur à 80 milliards et surtout majoritairement fait de prêts –
- ni la compensation des « pertes et préjudices » déjà subis.
Ce “résultat” n’étonne pas quand on sait que les lobbyistes agréés des industries fossiles étaient plus nombreux (503) que les délégations des huit pays les plus touchés par la catastrophe climatique et deux fois plus nombreux que les représentant.e.s des peuples autochtones.
Si l’objectif des 1,5°C est réaffirmé, les niveaux de production d’énergies fossiles sont plus de deux fois supérieurs à ce qui permettrait de l’atteindre, les engagements actuels prévoient une augmentation de 13,7 % des émissions d’ici 2030, alors qu’il faudrait les réduire de 59 % globalement et de 65 % dans l’Union européenne.
La COP26 illustre une nouvelle fois la citation d’Einstein : « Un problème créé ne peut être résolu en réfléchissant de la même manière qu’il a été créé ». Le changement climatique ne peut être combattu efficacement avec les mécanismes de marché et la fuite en avant dans des fausses les solutions technologiques, qui sont les outils du productivisme capitaliste dissimulés sous la promesse de la neutralité carbone en 2050.
Contre l’effet de serre : ni EPR ni SMR !
Macron avait juré de reprendre « sans filtre » les propositions de la « Convention citoyenne pour le climat ». Il n’en a rien été. Pour le coup, c’est « sans filtre » et en jupitérien qu’il a décidé de relancer le nucléaire. En annonçant le 12 octobre le développement de mini réacteurs (les SMR), fabriqués « en série » pour l’export, puis, le 9 novembre, en confirmant la construction de 6 EPR en France.
Du RN au PCF [1], c’est “l’union sacrée”, sauf Jadot (tenant du capitalisme « vert » mais tout de même anti-nucléaire) et Zemmour (par surenchère sécuritaire, mais aussi nucléaire : il en voudrait 10). Pour convaincre les hésitants, un pilonnage médiatique vante cette prétendue « énergie décarbonée »… [2] Mais cette fausse “solution” est hors délai, car au mieux ces projets, tels que les SMR, n’aboutiraient que 30 ans avant épuisement des gisements d’uranium. Et surtout, elle est hors sujet car l’électro-nucléaire ne pèse que 2% de l’énergie « brûlée » sur la planète.
Déni criminel et opacité
Fébrile, EDF retape ses vieux réacteurs (le « grand carénage » à 50 milliards) pour les exploiter 20 ans de plus. C’est dans ce contexte qu’un cadre de la centrale nucléaire du Tricastin porte plainte contre EDF [3]. Il l’accuse de pratiquer une « politique de dissimulation » des incidents. Ayant subi des représailles pour avoir refusé de s’en faire complice, il revendique le statut de lanceur d’alerte pour se protéger.
Rompant la loi du silence qui sévit dans le secteur, cette alerte courageuse remet les pendules à l’heure. En plus de cuves fragilisées, les quatre réacteurs du site cumulent d’autres risques : rupture de digue (la centrale est 6 mètres en contrebas du canal de Donzère-Mondragon), séisme (sous-évalué), sans compter la proximité d’usines chimiques classées Seveso… Le Tricastin fait pourtant partie des quatre sites pressentis pour une des trois paires d’EPR. Et les deux seuls en service, en Chine, ont dû être arrêtés pour une fuite d’origine inexpliquée…
Quant aux SMR, ils seraient selon certains plus « sûrs » car immergés en mer, le refroidissement serait garanti… Sauf que le projet français Flexblue qui prévoyait cette immersion en mer a dû être abandonné en 2018 et que le seul SMR français encore en lice, Nuward (qui serait seulement immergé dans une piscine !), n’en est qu’au stade du design conceptuel : son entrée sur le marché n’est prévue, au mieux, qu’entre 2035 et 2040 ! [4]
Face à la catastrophe climatique, l’urgence c’est l’arrêt du nucléaire, pour développer la sobriété énergétique et les renouvelables.
Pour mener à bien cette révolution énergétique, on ne pourra pas compter sur une « écologie » préservant le capitalisme. L’écologie sera écosocialiste ou rien !
[1] Et notamment, en Maine-et-Loire, le camarade Alain Pagano... Voir ICI.
[2] Une publicité d’EDF vante son électricité “à 97% sans émissions de CO2”. Il y a pourtant un petit codicille, écrit en tout petit : “hors analyse du cycle de vie des moyens de production et des combustibles”. Mais peut-on oublier le coût carbone de l’extraction de l’uranium au Niger, le “coût” carbone des constructions de centrales et de leur futur démantèlement, le “coût” carbone du traitement des déchets et de leur stockage final pour les siècles à venir ? Sans compter les autres “coûts” environnementaux !
[3] Voir le Monde du 11 novembre 2021.
[4] N’en déplaise à la présidente de région Pays-de-la-Loire, Christelle Morançais, dont le fantasme est d’en installer un en 2026 sur le site de la centrale à charbon de Cordemais en Loire-Atlantique...
- samedi 5 juillet à 15h : Rassemblement hebdomadaire de solidarité avec le peuple palestinien. Jardin du mail à Angers.
- mardi 8 juillet à 18h30 : « Lignes rouges pour Gaza ». rassemblement vêtu de rouge sans drapeaux autres que le drapeau palestinien. Place du Ralliement à Angers. À l’appel national de AFPS, Action Justice Climat, Amis de Sabeel France, Amnesty International, Artistes pour la Palestine, BDS, CCFD-Terre Solidaire, Chrétiens de la Méditerranée, le CRID, Eko, Emmaüs International, Emmaüs France, Extinction Rébellion, Greenpeace, Handicap International, La Cimade, Médecins du Monde, Médecins sans frontières, Nous Toutes, Oxfam, la Plateforme Palestine, Première Urgence, Réseau Euromed France, UJFP…
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Mardi 13 mai à 11h30, environ 120 personnes se sont rassemblées devant la préfecture d’Angers à l’occasion de la journée d’action, grèves et manifestations de la Fonction publique à l’appel de CGT, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC. Les militant·e·s présent·e·s se revendiquaient essentiellement de la FSU (SNUIPP, SNES, SNESUP...) et de la CGT. Ce sont d’ailleurs ces deux organisations qui ont pris la parole vers midi pour dénoncer la politique austéritaire, antisociale et de saccage de la fonction publique menée par les gouvernements depuis au moins deux décennies. La journée n’était pas vraiment programmée pour être celle d’une grande mobilisation (le taux de grévistes est très faible ; il n’y a eu par exemple que 5% de grévistes au CESAME). Il est pourtant plus que nécessaire de la construire. La CGT appelle à une nouvelle journée début juin. Il faudra cette fois se donner les moyens de la réussir !
Samedi 3 mai à Doué-la-Fontaine, une dizaine d’individus cagoulés et vêtus de noir sont venus perturber pendant plusieurs heures l’entrée du Bioparc au nom de la lutte contre la maltraitance des animaux. Sur leurs uniformes, le logo du “Réseau Pythagore” était reconnaissable. Le site de ce groupuscule antispéciste ne laisse aucun doute sur son orientation politique. Se présentant comme le “bouclier”, le “rempart entre eux et les Animaux”, et “l’épée”, “la force de frappe pour repousser les malveillants”, dispensant des cours de boxe et se proposant “d’expulser sans tolérance de la lutte” ce qui renvoie à l’intersectionnalité, ce groupuscule se rattache à l’extrême droite la plus radicale. Un article de Streetpress lui est consacré, qui pointe ses liens avec d’autres groupuscules néofascistes, liste ses “dérapages” homophobes ou islamophobes et éclaire ses fondements idéologiques, au croisement de la deep ecology et du nationalisme le plus rance. Présent jusqu’ici dans l’est du territoire français, il cherche visiblement à s’implanter à l’ouest (il était déjà intervenu le 18 janvier dans le centre-ville d’Angers)... La vigilance antifasciste s’impose. No pasaran !
Ce sont plus de 160 personnes qui, à Angers samedi 3 mai, ont répondu à l’appel de l’AFPS49 et des organisations solidaires (dont le NPA49) à se rassembler à nouveau pour la Palestine, contre la guerre génocidaire conduite par le gouvernement fasciste de Netanyahou, contre l’épuration ethnique à l’œuvre à Gaza comme en Cisjordanie, contre la complicité active et passive des États impérialistes (et notamment de l’État français ; la vague promesse d’une reconnaissance de l’État palestinien ne s’accompagnant d’aucune sanction contre la puissance occupante). Lors du point d’information, outre le récit dramatique des derniers massacres commis par l’armée israélienne, l’attaque pirate commise par des drones israéliens au large de Malte contre une navire humanitaire de l’ONG Freedom Flotilla Coalition a été vivement dénoncée. A également été affirmée la nécessité de combattre les menées gouvernementales liberticides contre le mouvement de solidarité avec la Palestine (multiplication des poursuites pour de soi-disant “apologies du terrorisme”, dissolution du collectif Urgence Palestine, etc.) La solidarité avec le peuple palestinien est aussi un combat pour les libertés publiques !
Samedi 26 avril se tenait la fête départementale annuelle de Lutte ouvrière (LO), à Trélazé, dans une salle bien remplie. Plusieurs camarades de LO sont intervenus, notamment pour raconter l’histoire de leur intervention politique au CHU d’Angers depuis plus de 50 ans ou encore pour évoquer la montée du nazisme en Allemagne. La porte-parole de LO, Nathalie Arthaud, a développé ensuite son analyse de la situation mondiale, avec le risque accru de guerres provoquées par les rivalités inter-impérialistes. Un débat intéressant a suivi, dans lequel ont été évoquées les limites du syndicalisme et la nécessité de l’action politique.
Samedi 26 avril, ce sont plus de 200 manifestant·e·s – dont beaucoup de Chemillois·e·s – qui se sont rassemblé·e·s devant le théâtre Foirail de Chemillé-en-Anjou où Éric Zemmour tenait un meeting. Le rassemblement antifasciste avait été interdit par le préfet, soucieux de ménager le multicondamné pour provocation à la haine raciale et injures racistes qu’est le président de « Reconquête ». Et les CRS n’ont pas pu s’empêcher de charger ce rassemblement pourtant des plus pacifique. Mais cela n’a pas suffi à décourager celles et ceux qui entendent se dresser contre le racisme et le fascisme qui gangrènent la société à travers les discours de haine des Zemmour, Bardella et Le Pen, complaisamment relayés par les grands médias de milliardaires comme Bolloré ou Stérin. Le rassemblement a donc continué jusqu’en milieu d’après-midi. No Pasaran !