Alors même que l’ex-gouvernement demandait 40 millions d’euros d’économie, c’est avec beaucoup de zèle que Christelle Morançais, présidente de Région, a annoncé puis, le 20 décembre, fait voter par sa majorité de droite 82 millions d’euros de coupes budgétaires sur son budget 2025 ainsi que la suppression d’une centaine de postes au sein de la collectivité.
Culture, sport, vie associative, animation, agriculture, égalité homme-femme, jeunesse, mobilités, tout ce qui n’est pas jugé profitable y passe alors que la région poursuit ses aides aux entreprises et aux établissements scolaires privés. Ce qui choque c’est évidemment l’ampleur de l’attaque, entre 73 et 100 % des budgets pré-cités avec par exemple pour l’égalité homme-femme une suppression pure et simple du service au sein de la Région.
Les résistances s’expriment
Du côté des premier·e·s concerné·e·s, la nouvelle fait froid dans le dos et les structures culturelles (y compris les plus prestigieuses comme l’ONPL, l’ANO et les festivals comme les Folles journées de Nantes, Premiers plans ou le festival d’Anjou) réfléchissent déjà à leurs difficultés financières voire à l’obligation de mettre la clé sous la porte, alors qu’elles ont déjà bouclé leur budget en comptant sur les éventuelles subventions régionales.
Malgré tout, l’heure n’est pas à la résignation. Une première mobilisation massive a eu lieu au pied de l’hôtel de région à Nantes le 25 novembre et a réuni 4000 personnes. Dans tous les départements, les actrices et acteurs de la culture, de la vie associative, etc se sont organisé·e·s en AG pour préparer la mobilisation. À Angers, le 28 novembre, ce sont également 800 personnes qui ont manifesté.
Une politique d’austérité assumée
Quand plus de 2400 emplois sont menacés, c’est bien une politique de licenciements à grande échelle que met en œuvre la présidente de Région et sa majorité de droite (y compris les cinq macronistes du homardien Rugy et deux d’extrême droite). La punition est double : non seulement la situation économique est l’entière responsabilité de la classe bourgeoise mais en plus elle s’attaque aux structures essentielles pour les classes populaires et l’émancipation dans une politique néo-libérale d’extrême-droite qui ne cesse de courtiser le RN.
Il n’y a pas à se méprendre : ce problème n’en est pas un pour la classe dominante, c’est l’objectif depuis le début. Ce n’est pas un hasard si l’ultra-libéral (et ancien du mouvement d’extrême droite “Sens Commun”) Roch Brancour est un des vice-présidents de C. Morançais, en plus d’être vice-président d’ALM et adjoint de C. Béchu. Ces gens-là ne rêvent que de privatisation de tous les secteurs de la vie au profit, à court terme, de leur classe de nantis et au détriment, à long terme, de la grande majorité et de la planète.
Vers une convergence ?
Nous ne pouvons donc que nous réjouir de voir la contestation exister. Après la grève de la fonction publique du 5 décembre qui a su converger devant l’Hotel de Région, c’est à plusieurs milliers que les manifestant·e·s se sont rassemblé·e·s les 19 et 20 décembre. Les ponts bloqués, les tracteurs de la Confédération Paysanne et les militant·e·s rassemblé·e·s dès 6h du matin pour empêcher le vote du budget n’ont malheureusement pas empêché celui-ci d’être validé au cours d’un Conseil Régional là-encore lunaire, assimilant LFI aux salafistes. Les attaques contre notre camp social se font à tous les échelons, mais la réponse et la solidarité le sont aussi : plusieurs mobilisations se sont montées contre des attaques similaires dans d’autres collectivités. La lutte n’est pas finie, loin de là, et notre mobilisation générale continuera, tous et toutes ensemble, le plus largement possible !
- du vendredi 17 au vendredi 31 janvier ; projections-débat du film “Secrets toxiques” en différents lieux du département (voir tract).
- mercredi 22 janvier à 10h : “Marche blanche” au départ de la place Travot à Cholet à l’appel de l’intersyndicale CFDT-CGT-Sud et du comité de lutte de Michelin.
- samedi 25 janvier 2025 à 15h : Rassemblement et manifestation unitaires de solidarité avec le peuple palestinien. Place du Ralliement à Angers.
- samedi 25 janvier 2025 à 19h : Soirée en soutien aux jeunes exilé·e·s organisée par l’association Asile et Partage. Centre Jacques Tati, rue Eugénie Mansion à Angers (Belle-Beille). Réservation pour le buffet, par SMS au 06 07 82 86 02 ou par mail.
- Lundi 3 février de 18h à 20h à l’Échappée Belle : lecture et débat autour de « Le capital, c’est nous ! Manifeste pour une justice sociale et écologique » d’Hendrik Davi (2023). Organisé par ATTAC49 au 8 rue Edouard Floquet à Belle Beille (Angers).
- mercredi 5 février à 19h : meeting de J.-L. Mélenchon (LFI) aux Greniers St-Jean à Angers.
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Alors que le cessez-le-feu qui avait été négocié il y a bientôt un an est censé entrer en vigueur à Gaza dimanche 19 janvier, ce sont 250 Angevin·e·s qui se sont rassemblé·e·s samedi 18 devant le Grand Théâtre d’Angers pour exiger à nouveau que la trêve ne soit pas qu’un feu de paille, pour que cesse définitivement la guerre génocidaire de l’État d’Israël contre le peuple palestinien, pour que tous les criminels de guerre soient jugés. Le représentant de l’AFPS49 a résumé la conférence donnée à la Bourse du travail le mercredi 15 janvier par Sandrine Mansour, à l’initiative du planning familial (voir ICI), lu une lettre venue de Gaza où les sentiments mêlés d’espoir (du cessez-le-feu) et de crainte (qu’il ne soit qu’un leurre) révèlent l’effroyable souffrance vécue par les Gazaoui·e·s depuis maintenant 15 mois, et évoqué le terrible sort des enfants confrontés aux bombes, aux mutilations et aux disparitions de leurs parents. Rendez-vous a été pris pour un nouveau rassemblement et une manifestation samedi 25 janvier.
Ce fut le 61e rassemblement de solidarité avec le peuple palestinien depuis le début des bombardements de Gaza en octobre 2023, et le premier de l’année 2025. Malgré les vacances scolaires, le froid et la pluie glaciale, une centaine de personne s’est massée place Mondain-Chanlouineau à Angers samedi 4 janvier à 15h, afin d’écouter la prise de parole de l’AFPS et de lancer plusieurs slogans condamnant les bombardements, l’épuration ethnique et le génocide en cours dans l’enclave palestinienne sous blocus depuis 2007. Rendez-vous a été pris pour un nouveau rassemblement le 11 janvier à 15h, probablement place du Ralliement à Angers.
Quelque 180 personnes se sont rassemblées en début de soirée le 20 décembre devant l’Hôtel de Ville d’Angers avec des flambeaux, répondant à l’appel du Collectif national. Ce fut l’occasion de dire que la flamme de la vie et de la résistance ne s’éteindra pas, tout comme celle de la solidarité. Après un point sur l’actualité du génocide, il a été donné lecture de la lettre de Christiane Hessel, à la veille de sa disparition, adressée au Président de la République. Lecture aussi de “À la fin, tout le monde verra à travers nos yeux” du journaliste palestinien Rami Abou Jamous qui depuis février tient sur Orient XXI son Journal de bord de Gaza. Gaza où, en dépit de tout, il a choisi de rester. Pour terminer lecture a été faite du poème “Pour Gaza” de Kadhim Jihad Hassan.
À Angers, samedi 7 décembre, la 58e manifestation angevine hebdomadaire de solidarité avec la population de Gaza a réuni moins de monde que d’habitude : environ une centaine personnes. Cela n’a pas empêché un départ en manifestation dans les rues du centre-ville, en terminant devant la mairie. Le relativement faible nombre s’explique à la fois par les fêtes (avec un lieu de départ déplacé place Mondain Chanlouineau depuis trois semaines) et par l’organisation simultanée d’une conférence-débat à la Bourse du travail sur les résistances à l’extrême droite à construire, initiée par la Société des lectrices et lecteurs de l’Huma et avec le soutien de la plupart des assos militantes dont ATTAC et Espaces Marx, de la CGT et de la FSU. Cette réunion, au cours de laquelle Alain Hayot a fait une longue intervention (sur la question, il vient de sortir un livre, « Face au nouveaux monstres le sursaut ») a réuni jusqu’à 120 personnes.
Sidérant, le chiffre circule, non démenti : la région Pays-de-la-Loire va baisser des trois-quarts ses subventions à la culture. Alors que la Région se voit ponctionner 40M€ par l’État, ce n’est pas moins de 100M€ « d’économies », voire 150M€, que la présidente Morançais veut mettre en œuvre, en particulier dans la culture. Et les raisons en sont clairement politiques : invoquant le « monopole d’associations très politisées » (sic), elle affirme sur X que celles-ci « vivent d’argent public » et ne constituerait donc pas « un monopole intouchable » (francetvinfo.fr). Dans une mauvaise pièce de théâtre nazie de 1933, un protagoniste lançait « Wenn ich Kultur höre, entsichere ich meinen Browning ! » (quand j’entends le mot culture, je dégaine mon Browning). La présidente de Région entend quant à elle mettre au pas la culture en l’asséchant. Mais déjà les réactions fusent : Dans le 44, à Nantes et Saint-Nazaire, des AG sont organisées ce mardi soir. Un rassemblement est d’ores et déjà prévu le lundi 25 novembre à 8h30 devant l’Hôtel de Région à Nantes. Ne laissons pas la droite extrême assassiner la culture !