Pas d’argent public pour l’enseignement supérieur privé !

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La région (le 14/12/09) et la communauté d’agglomérationAngers-Loire-Métropole (le 17/12/09) ont voté de larges subventions (auxquelles il faut rajouter celles de l’État et du Conseil général pour un total de 28M€) pour financer le déménagement pour un autre quartier de l’ESEO, école d’électronique de 850 étudiants filiale de la "Catho" d’Angers (l’ESEO a été fondée en 1956 par le chanoine Jeanneteau). Alors que l’argent public devrait aller aux services publics, les élites locales PS et UMP (avec la complicité des élus PCF et Verts) continuent à le détourner vers des intérêts privés. Aux dépens de l’université et du droit des jeunes à des études supérieures gratuites de leur choix.

COMMUNIQUE

Région et Agglomération au secours de l’enseignement supérieur privé : des choix budgétaires qui se font aux dépens des services publics et du droit des jeunes à suivre des études supérieures gratuites et de qualité

Angers-Loire-Métropole a voté jeudi 17 décembre l’attribution de 6 millions d’euros d’argent public à l’ESEO, filiale de la Catho, pour l’aider à déménager sur le plateau des Capucins. [1] L’union sacrée entre les élus PS et UMP a prévalu sur l’opposition du maire PS de Mûrs-Érigné, Philippe Bodard, et de 7 autres membres du conseil qui ont voté contre ou se sont abstenus. [2] Les remarques de deux élus enseignants-chercheurs de l’IUT quant à la dépense prioritaire que représente la rénovation de leur propre établissement ont été balayées. Trois jours auparavant, par un vote unanime de sa commission permanente PS-PCF-Verts-centristes-UMP, la région avait également attribué une subvention de 4,3 millions d’euros, pour une première part, en faveur de l’ESEO sur une dépense subventionnable de 28 millions d’euros pour la construction du nouveau Campus ESEO (l’État et le Conseil général étant également mis à contribution, suivant la règle du “quatre-quarts” angevin).

Que la région ait parallèlement attribué 4,4 millions d’euros pour la rénovation de l’IUT le jour même où elle votait la subvention à l’ESEO [3] (ce que n’a apparemment même pas fait Angers-Loire-Métropole) montre bien la logique qui guide les élites locales. Pour elles, privé et public sont complémentaires. [4] Pour les jeunes cependant, ce n’est pas la même chose lorsqu’il s’agit de payer les droits d’inscription (5800 € et jusqu’à 7450€ de frais de scolarité à l’ESEO !), et ce n’est pas la même chose lorsqu’ils doivent quitter la région angevine parce que l’université réduit ou n’étend pas son offre de formation au nom de la « complémentarité » avec l’enseignement supérieur privé.

Alors que l’argent public devrait aller aux services publics, une partie est détournée au profit d’intérêts privés. Le NPA49 condamne le vote à la hussarde imposé jeudi au conseil d’agglomération par MM. Antonini (PS, président de l’agglomération et 2e vice président de région) et Laffineur (UMP, député maire d’Avrillé).

Angers, le 18 décembre 2009

18 décembre 2009, par NPA Angers

[1] On peut supposer que les locaux libérés en centre-ville le seront au bénéfice de la Catho avec laquelle l’ESEO est mitoyenne.

[2] Citons pour le bonne bouche les propos du sénateur PS Daniel Raoul, chargé de l’enseignement supérieur :“ L’ESEO est dans le top ten des grandes écoles ; l’enseignement supérieur et l’innovation c’est l’avenir !

[3] On relèvera que si les subventions régionales à l’ESEO et à l’IUT sont similaires, les effectifs des deux établissements ne sont pas pour autant comparables, l’IUT ayant deux fois plus d’étudiants...

[4] Du moins pour le PS et ses alliés PCF et Verts ; pour l’UMP, l’enseignement public semble carrément de trop, notamment pour l’enseignement primaire et secondaire dans les Mauges !