Conférence de presse d’E. Macron : tout ça pour ça ?

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Plus de deux heures d’enfumage ! Sans surprise, la conférence de presse d’E. Macron, supposée être la conclusion du “grand débat” et, par là-même, la “réponse” aux revendications des Gilets jaunes, n’aura été encore une fois qu’une grande comédie. Dès le début, la messe a été dite quand il a annoncé au bout de quelques minutes que « les orientations menées depuis deux ans sont bonnes. Elles doivent donc être préservées, poursuivies et intensifiées... ». E. Macron a donc rejeté très rapidement les revendications portées depuis six mois sur les ronds-points et dans la rue pour plus de démocratie, de justice fiscale et d’égalité sociale.

En résumé, on retiendra de son intervention devant un parterre gouvernemental d’une part, un parterre de journalistes d’autre part, tous les deux très sages :
-  Le rejet en bloc de toute mesure permettant une plus grande démocratie, à part quelques aménagements institutionnels de l’existant…
-  Le refus de toute réforme permettant plus de justice fiscale et donc une autre répartition des richesses, avec – cerise sur le gâteau – un plaidoyer en défense de la suppression de l’ISF !
-  Rien – ou presque – non plus sur le pouvoir d’achat, même s’il va réindexer sur l’inflation les petites retraites.
-  Rien de concret sur l’urgence écologique et climatique.
-  Et rien sur la répression et les violences policières [1]
-  Enfin, concernant les services publics, E. Macron veut nous faire croire qu’il va faire mieux avec moins d’argent et moins de postes…

En revanche pour E. Macron, digne exécutant des désirs du Medef, il faudra désormais travailler plus et plus longtemps ! Au passage, on notera les clins d’œil appuyés à l’électorat d’extrême droite, avec sa formule nationaliste sur « l’art d’être français », les discours belliqueux contre l’« islam politique » et l’insistance sur la nécessité de se « protéger » derrière des frontières, celles-là même qui tuent des milliers de migrantEs chaque année en Méditerranée.

Fidèle à sa morgue et à son mépris habituels, Macron reste donc droit dans ses bottes. Ce n’était pas une conférence de presse, mais un véritable appel pour descendre à nouveau dans la rue ces prochains jours : à commencer par ce samedi 27 avril à Angers (14h, jardin du mail), ou à Paris lors d’une manifestation de convergences entre militantEs syndicaux de la CGT, Gilets jaunes, associations et partis politiques. Puis, après la journée de mobilisation du mercredi 1er mai (à Angers à 10h30 place Imbach), le jeudi 9 mai, journée de grève de toute la fonction publique, qui marquera une nouvelle étape dans la mobilisation, pour qu’enfin notre colère et nos revendications soient entendues et que Macron remballe toute sa politique.

Plus de dessins sur le blog de Fred Sochard sur Mediapart !

26 avril 2019, par NPA 49

[1] Une dizaine d’éditorialistes ou responsables de rédaction a pu poser une question. Aucun ne l’a fait à ce sujet, non plus que sur les atteintes à la liberté de la presse ou la lutte contre le réchauffement climatique. Il est vrai que le micro était distribué par les attachés de presse de l’Élysée et que ceux-ci ont su écarter qui ne relevait pas de la presse de révérence...