Non à la guerre ! Solidarité avec la résistance du peuple ukrainien !

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Cela fait maintenant plus de deux semaines que l’Ukraine subit l’invasion et les bombardements de l’armée russe. Une guerre d’agression qui se poursuit et qui, malgré les gesticulations de Macron, aussi crédible en chef de guerre qu’en protecteur des peuples, Poutine continue d’affirmer qu’il ira jusqu’au bout de ses « objectifs ».

Photo de Markus Spiske sur Unsplash

Ne pas tout confondre

La situation tragique du peuple ukrainien exige toute notre solidarité face à cette agression et au risque d’écrasement par l’impérialisme russe, une solidarité qui doit se traduire en gestes concrets et en manifestations de rue. Cette solidarité ne peut être subordonnée à des analyses générales sur les « rapports de forces inter-impérialistes », même si celles-ci sont indispensables à la compréhension de la situation et de ses possibles évolutions.

Car nous ne confondons pas la guerre d’agression contre l’Ukraine et le conflit plus global entre, d’une part, la Russie de Poutine et, d’autre part, le bloc UE-Otan sous leadership étatsunien, beaucoup plus puissant que le premier. Et nous ne confondons pas davantage la légitime résistance ukrainienne à l’agression russe et les politiques hostiles des USA et de l’Otan contre la Russie.

La légitime défense des agressé·e·s

Il y a bien, en Ukraine, un État agresseur, la Russie de Poutine, et un peuple agressé en Ukraine. Et même si cet État agresseur est lui-même la cible de politiques nuisibles de la part d’autres puissances impérialistes, rien ne peut justifier les agressions que Poutine perpétue et tout plaide en faveur du droit des Ukrainien·ne·s à se défendre. À ce titre, leurs appels à se faire livrer des armes défensives sont parfaitement compréhensibles, même si nous n’avons aucune confiance dans les dirigeants des puissances (USA, Union européenne...) en capacité de répondre à ces appels.

Dans des situations comme celle de l’Ukraine actuellement, tant que les bombardements continueront et tant que les troupes russes seront sur place, toute position « pacifiste » abstraite, du type appel au « calme », à « cesser les violences » ou au « cessez-le-feu », renvoie de facto les parties dos-à-dos et équivaut à une négation du droit des Ukrainien·ne·s à se défendre, y compris militairement.

Solidarité internationale  !

Affirmer notre solidarité avec le peuple ukrainien, tisser des liens avec les forces sociales qui, en Ukraine, résistent à l’agression tout en refusant que leurs voix se confondent avec celles de leurs propres oligarques ou, pire, avec celles des impérialistes de l’Otan et de l’UE, n’est pas contradictoire avec la dénonciation des manœuvres desdits impérialistes. Et cela n’est pas davantage contradictoire avec un refus absolu de toute intervention militaire directe de l’Otan, qui fait partie du problème, et non de la solution, et qui ne pourrait que faire dégénérer encore un peu plus les choses, pour le plus grand danger des peuples de la région et du monde entier.

L’heure est toujours à la construction d’une mobilisation internationaliste :
-  Pour l’arrêt des bombardements et le retrait immédiat de toutes les forces russes d’Ukraine  ;
-  Pour l’accueil de toutes et tous les réfugié·e·s  ;
-  Pour l’annulation de la dette qui pèse sur l’Ukraine  ;
-  Pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes  ;
-  Pour la solidarité avec les mobilisations antiguerre en Russie  ;
-  Pour l’arrêt de l’extension de l’Otan et, au-delà, pour son démantèlement.

Une voix internationaliste, anti-impérialiste, solidaire, contre tout chauvinisme et toute fuite en avant militariste, que Philippe Poutou fera entendre dans la campagne présidentielle.

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À lire sur le sujet :
-  Russie : Résolution de la table ronde antiguerre des forces de gauche, par Table ronde antiguerre des forces de gauche en Russie (24/02/2022)
-  Poutine : “Lénine est l’auteur de l’Ukraine d’aujourd’hui” ou comment tout ça est la faute à … Lénine et aux bolcheviks, par Yorgos Mitralias (10/03/2022)

Article sur l’Ukraine de V.I. Lénine dans La Pravda du 28 (15) juin 1917 :

« Pas un démocrate ne peut nier le droit de l’Ukraine à se séparer librement de la Russie : c’est précisément la reconnaissance sans réserve de ce droit, et elle seule, qui permet de mener campagne en faveur de la libre union des Ukrainiens et des Grands-Russes, de l’union volontaire des deux peuples en un seul État. Seule la reconnaissance sans réserve de ce droit peut rompre effectivement, à jamais et complètement, avec le maudit passé tsariste qui a tout fait pour rendre étrangers les uns aux autres des peuples si proches par leur langue, leur territoire, leur caractère et leur histoire. Le tsarisme maudit faisait des Grands-Russes les bourreaux du peuple ukrainien, entretenant systématiquement chez ce dernier la haine de ceux qui allaient jusqu’à empêcher les enfants ukrainiens de parler leur langue maternelle et de faire leurs études dans cette langue.

La démocratie révolutionnaire de la Russie doit, si elle veut être vraiment révolutionnaire, si elle veut être une vraie démocratie, rompre avec ce passé, reconquérir pour elle-même et pour les ouvriers et les paysans de Russie la confiance fraternelle des ouvriers et des paysans d’Ukraine. On ne peut pas y arriver sans reconnaître dans leur intégrité les droits de l’Ukraine, y compris le droit de libre séparation.

Nous ne sommes pas partisans des petits États. Nous sommes pour l’union la plus étroite des ouvriers de tous les pays contre les capitalistes, les « leurs » et ceux de tous les pays en général. C’est justement pour que cette union soit une union librement consentie que l’ouvrier russe, ne se fiant pas une minute, en rien, ni à la bourgeoisie russe, ni à la bourgeoisie ukrainienne, est actuellement partisan du droit de séparation des Ukrainiens, ne voulant pas imposer à ceux-ci son amitié, mais gagner la leur en les traitant comme des égaux, comme des alliés, comme des frères dans la lutte pour le socialisme. »

10 mars 2022, par NPA 49

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