Solidarité avec le « 48 » rue lionnaise !

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48 rue lionnaise Depuis plus de deux mois, le 48 rue lionnaise à Angers est réquisitionné par soixante-dix SDF, Roms et demandeurs d’asile. Face à leurs demandes d’hébergement, Mairie et Préfecture se renvoient la balle et l’intervention policière menace. Une manifestation de solidarité avec le squatt du « 48 » est prévue samedi 25 avril à 14h, depuis la Mairie jusqu’à la Préfecture.

Le 6 avril déjà, une quarantaine de squatteurs et une trentaine de militants solidaires avaient manifesté ensemble devant la Mairie. Mairie et Préfecture semblèrent alors écarter la menace d’une expulsion policière immédiate. Le lendemain, le maire d’Angers, J.-C. Antonini, avait envoyé un courrier au préfet lui rappelant que l’État a le devoir d’héberger les demandeurs d’asile (devoir indignement bafoué par la préfecture depuis des mois (>>voir article de la LCR49 sur la lutte de l’ex-gendarmerie des Ponts de Cé<<). Toutefois dans ce courrier, J.-C. Antonini semblait toujours ignorer que la loi autorise la réquisition des logements vides pour les mal-logés...

Le recul temporaire de la menace policière avait en tous cas permis un apaisement des tensions à l’intérieur du « 48 ». En dépit des barrières de langues, un approfondissement et une amélioration des liens entre individus s’en est suivi. L’auto-organisation des habitants du « 48 » s’est mise en place. L’alphabétisation dispensée par des Français encore trop peu nombreux a commencé à porter ses fruits.

En l’absence d’un mouvement de réquisitions dans les autres villes du pays, et a fortiori d’une coordination de ce mouvement, la lutte du « 48 » ne peut s’appuyer que sur les forces sociales et politiques angevines. Les rapports de force sont fragiles. Déjà la mairie met en avant des problèmes de « sécurité », sans pour autant proposer de solutions d’hébergement alternatives. Quand on sait que la mairie n’a toujours pas fourni d’extincteurs aux squatteurs, on peut s’interroger sur sa sincérité en la matière. Des rumeurs de pression venant de la police municipale et s’exerçant sur la mairie pour l’encourager à faire intervenir la police circulent avec insistance... Un bref article non-signé est paru le 18 avril dans le Courrier de l’Ouest dans lequel le maire d’Angers félicite la préfecture du relogement des habitants du « 48 ». Or ceux-ci n’en étaient pas informés ! Peu après, l’adjointe au maire, Mme Véron, a confirmé téléphoniquement l’information auprès d’une représentante du collectif de soutien, mais sans plus de précision sur cet hypothétique relogement (*).

De fait, les squatteurs du « 48 » attendent encore des propositions concrètes et tangibles. Il n’est pas question pour eux de se laisser diviser (une solution par « communauté » !) car ils ont compris que c’était un moyen plus facile de les écraser ensuite. Ils sont de plus déterminés à résister à toute tentative d’expulsion par la force et la violence des forces de police. Un AG des « 48 » s’est tenue le soir du samedi 18 avril en présence de traducteurs. Très animée, elle a permis de prendre la mesure de la détermination des habitants à faire valoir leurs droits. Un pique nique s’est tenu le lendemain en dépit d’un temps détestable, à l’issue duquel une nouvelle réunion a permis à chacune et chacun de prendre ses responsabilités.

La menace désormais bien tangible d’une intervention policière nécessite plus que jamais une réponse politique. Aux organisations de gauche de se prononcer et d’agir en solidarité avec les habitants du « 48 » (et d’interpeller le cas échéant leurs « élus » au sein du conseil municipal !). Quant à la mairie ou à la préfecture, qu’elles réquisitionnent les logements vides nécessaires comme la loi le leur permet, afin de trouver une solution digne et pérenne aux exigences légitimes des SDF, Roms et demandeurs d’asile du « 48 » rue lionnaise !


(*) Dans le Courrier de l’Ouest du 21 avril, la Préfecture laisse entendre que des solutions « allaient voir le jour, peut-être dans les semaines à venir ». Bref, rien n’est réglé...

21 avril 2009