Anjou pour les retraites : 6000 contre la réforme Macron

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Près de 6000 personnes (près de 5000 à Angers, 600 à Saumur et 500 à Cholet) ont à nouveau foulé le pavé angevin pour la trente-sixième journée consécutive de la grève et du mouvement contre la réforme des retraites. Comme dans les manifestations précédentes, ce ne sont pas toujours les mêmes secteurs qui ont manifesté (cette fois, les cortèges enseignants étaient des plus conséquents, notamment à Angers). Mais la détermination était toujours aussi palpable ! Prochain rendez-vous à Angers : samedi à 14h30, place Leclerc !

Lire le P’tit Anjou rouge du 9 janvier 2020 distribué à la manifestation d’Angers !

Édito du P’tit Anjou Rouge du 9 janvier 2020

RETRAITES : On DOIT gagner ! MOBILISATION GÉNÉRALE !!!

La retraite à points : Une grande tombola sans ticket gagnant…

Prétextant de « justice » sociale, le gouvernement Philippe s’est d’abord attaqué aux salariés de la SNCF et de la RATP, montrés du doigt comme des « nantis » qui vivraient aux crochets du reste du monde du travail, en évitant soigneusement de mentionner qu’en réalité, il s’attaquait frontalement aux reste des salariés (97%). Et puis, au fil du temps, il annonce qu’il recrée des régimes spéciaux rebaptisés hypocritement « dérogatoires ». Bref, il choisit qui sont les bons et qui sont les méchants, et on retrouve sans surprise dans les méchants tous les secteurs qui ont toujours été les plus combatifs dans le mouvement ouvrier français. C’est donc aussi une réforme qui vise à affaiblir les résistances aux exigences toujours plus voraces des capitalistes dans ce pays. L’idée, c’est une fois de plus, que les seuls gagnants soient ceux qui ne travaillent pas mais vivent du travail des autres. Il n’y a rien à négocier dans cette affaire !

Les capitalistes peuvent être fiers de Macron

En plafonnant les cotisations sur les salaires supérieurs à 10.000 €, le gouvernement incite tous ces hauts salaires à capitaliser pour leurs retraites, puisqu’ils ne cotiseront plus sur tous les euros supérieurs à ce plafond. C’est donc 72 milliards qui en 15 ans vont quitter le régime général et finir dans les caisses des fonds de pension. La légion d’honneur offerte par le gouvernement en cadeau de Noël à Cirelli, le patron de la succursale de Blackrock, avatar bien réel de la « World Company », est la cerise sur le gâteau pour ces fonds de pension rapaces qui ont décidé de mettre en coupe réglée le système français de retraite pour le plus grand profit d’une petite minorité d’actionnaires toujours plus avides de dividendes.

On peut gagner !

Il y a deux ans, en Belgique, le gouvernement avait lui aussi tenté de mettre au panier le système par répartition et d’instaurer un régime par points. Sous la pression d’un mouvement syndical uni pour la circonstance par la détermination du reste de la population, ce plan a été mis en échec et le gouvernement belge a dû remballer sa réforme. Gagner sur les retraites, c’est possible, et ce mouvement populaire en est la preuve. Pour les populations qui, en revanche, ont été victimes du système par points, la pauvreté s’est dramatiquement accrue pour un très grand nombre de retraités, comme en Allemagne (où à l’Ouest, en 2018, on partait en moyenne avec 928 € pour les hommes et 675 € pour les femmes) ou en Suède.

On doit gagner !

Le combat pour conserver nos retraites, c’est aussi un combat pour faire reculer l’individualisme véhiculé par l’idéologie capitaliste et affirmer notre attachement à la solidarité entre travailleurs et entre générations. C’est bien le modèle social que nous avons connu depuis la Libération, obtenu de haute lutte, qui est dans le viseur des néolibéraux. Le monde du travail se trouve face à une responsabilité particulièrement importante : une défaite signifierait un recul considérable qui risquerait de précipiter bon nombre de travailleurs dans l’espoir d’une vengeance dans les urnes, au nom d’un « Tout sauf Macron » dont les uniques bénéficiaires seraient Marine Le Pen et le Rassemblement National. Avec la certitude que le néolibéralisme délétère et les dérives autoritaires du gouvernement Macron ne sont (presque) rien à côté de ce qui nous attendrait avec l’extrême droite !

C’est pourquoi la victoire sur les retraites est essentielle !

L’enjeu est dès à présent de construire une alternative politique, construire un projet sur des bases clairement anticapitalistes pour un autre type de société débarrassé du management capitaliste qui nous étouffe, et qui garantisse à toutes et tous une vie digne sur une planète préservée.

9 janvier 2020, par NPA 49