Après la validation de la loi, la mobilisation continue pour dégager Macron et sa réforme

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Sans grande surprise, le Conseil constitutionnel vient de valider le projet de contre-réforme des retraites et de rejeter la proposition d’organisation d’un référendum d’initiative partagée. Après le 49.3, c’est un scandale démocratique de plus, qui illustre une nouvelle fois la faillite de ces institutions faites pour servir les puissants.

Ce gouvernement est issu d’un vote minoritaire aux législatives, il est minoritaire à l’Assemblée nationale, il est illégitime et doit user massivement de la répression policière pour passer en force. Macron, un président mal élu ayant fait 21% des inscrits au premier tour de la présidentielle ; 70% d’opposition au projet de loi sur les retraites ; des millions de personnes en grève et dans la rue depuis trois mois... Mais cette Ve République leur permet de passer en force contre la volonté populaire.

Derrière la “constitutionnalité” du projet de loi se cache l’injustice sociale de la contre-réforme. C’est bien la preuve qu’il faut en finir avec ces institutions, qu’il y a urgence à organiser une assemblée constituante : pour un pouvoir des exploité·e·s et des opprimé·e·s, issus des mobilisations sociales, pour changer radicalement un système à bout de souffle.

Dans l’immédiat, la mobilisation doit se poursuivre car nous n’avons pas perdu. Dès l’annonce de la validation de la loi, pas moins de 600 Angevin·e·s ont manifesté en centre-ville depuis et vers la place du Ralliement, où une prise de parole combattive de l’intersyndicale a pu avoir lieu. Après la dispersion, entre 100 et 200 jeunes reprenant des slogans tels que “Retraites, Climat, Même combat !” ont bloqué la rocade. La détermination est intacte ! Signe indicateur de la panique du pouvoir, les abords de la préfecture d’Angers, de la gare et de la rocade étaient sévèrement bouclés par la police et la circulation interdite dans une grande partie de l’hypercentre (ce qui aggrava encore un peu plus les bouchons du vendredi soir !)

Nous pouvons infliger une défaite à ce pouvoir, grâce à un sursaut populaire, grâce à une nouvelle vague de colère qui a commencé ce soir et peut se poursuivre ce week-end, grâce à une relance de la grève pour arrêter ce gouvernement de casseurs. Nous avons déjà fait reculer le pouvoir en 2006, qui avait dû retirer sa loi sur le CPE, pourtant promulguée. Nous pouvons le faire de nouveau.

Le NPA propose que toutes les organisations de gauche sociale et politique, du mouvement ouvrier – syndicats, partis, associations – se rencontrent au plus vite pour construire de telles perspectives, de façon unitaire. Dans ce cadre, nous défendons l’organisation rapide d’une grande manifestation nationale, d’une marche vers l’Élysée.

Ce n’est qu’un début…

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Communiqué intersyndical national

Retraites : ce n’est pas fini !

Trois mois durant, à l’occasion de douze journées interprofessionnelles de grèves et de manifestations et d’une multitude d’actions locales et sectorielles, des millions de travailleurs et de travailleuses, de jeunes et de retraité-es se sont mobilisés pour exprimer le rejet de la réforme des retraites portée par le gouvernement. Ce sont plus de 1,5 million de personnes qui se sont à nouveau mobilisées hier malgré le début des congés scolaires : c’est un nouveau signe de la crise sociale et démocratique que traverse notre pays. Aujourd’hui, le Conseil Constitutionnel a censuré 6 articles de la loi. Le peu d’ambitions qu’elle contenait sur l’emploi des seniors, le droit à l’information, la pénibilité pour les contractuels de la fonction publique… ont disparu du texte final. Alors qu’il était déjà injuste, le texte de loi reportant l’âge légal de départ en retraite est dorénavant encore plus déséquilibré.

Il a également rejeté le premier projet d’initiative parlementaire visant à organiser un référendum d’initiative partagée (RIP). L’intersyndicale appelle à la validation du deuxième RIP, ce qui permettra de sortir de l’impasse par une consultation démocratique. Cet avis définitif sera rendu le 3 mai. C’est une situation inédite qui appelle d’autant plus à ne pas appliquer la loi.

L’intersyndicale prend acte de ces décisions. Il revient donc aujourd’hui au Président de la République de prendre ses responsabilités. Devant le rejet massif de cette réforme, l’intersyndicale lui demande solennellement de ne pas promulguer la loi, seul moyen de calmer la colère qui s’exprime dans le pays. Elle demande au Parlement une nouvelle délibération comme le prévoit l’article 10 de la Constitution sur les bases d’une concertation centrée sur les questions du travail. Ce serait un choix de sagesse et d’apaisement. Les organisations syndicales ont pris note que pendant 3 mois le Président de la République n’a pas jugé que l’état du pays nécessitait une rencontre pour trouver les voies de sortie de crise. Elles n’entreront donc pas dans un agenda politique qui nécessiterait un rendez-vous en urgence et dont l’ordre du jour ne serait pas le retrait de la réforme. Attachées à un dialogue social de qualité, elles décident d’ici le 1er mai de ne pas accepter de réunions avec l’exécutif.

L’intersyndicale soutient les actions et grèves engagées et les initiatives intersyndicales de proximité qui seront décidées localement. L’intersyndicale appelle l’ensemble des travailleuses et travailleurs, des jeunes et retraité-es à faire du lundi 1er mai 2023 une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire contre la réforme des retraites et pour la justice sociale. Une telle mobilisation unitaire intersyndicale sur le travail et les retraites est historique dans notre pays, elle démontre l’importance d’avoir des réponses à la hauteur des enjeux sociaux et environnementaux.

L’intersyndicale se réunira à nouveau lundi 17 avril.

Paris, le 14 avril 2023.

14 avril 2023, par NPA 49