Vœux de lutte 2012 : indignation, résistance et victoires !

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Vœux de lutte du NPA49 pour 2012. Face à la politique régressive brutale menée de conserve par les dirigeants capitalistes de la planète et notamment par ceux de l’Union Européenne derrière Sarkozy et Merkel, coordonnons nos indignations, nos résistances, nos aspirations et faisons les converger. Tant il est urgent de construire un rapport de forces permettant une issue positive à la crise sociale, démocratique et écologique majeure qui frappe toute l’humanité !

L’an 2011 aura été une année de contrastes. Les révolutions arabes, quelles que soient leurs impasses provisoires, ont secoué l’ordre bourgeois dans une partie importante du monde. Ainsi, l’irruption des peuples dans la vie politique est-elle encore possible ! Le mouvement des indignés s’est répandu dans de nombreux pays et, s’il peine à trouver une place en France, il a apporté et apporte un vent de renouveau parmi celles et ceux qui ne se résignent pas à l’ordre injuste et mortifère qu’impose le système capitaliste.

Pourtant, la résignation reste le suicide quotidien d’une fraction importante de la population. La tâche semble peut-être trop grande et les résistances encore trop peu crédibles. Et puis, les coups portés par l’adversaire sont terribles, à la fois au niveau social (qui est sans doute, en Europe, ce qui est vécu le plus directement dans les chairs : depuis la remise en cause des retraites, de la sécurité sociale et de tous les services publics jusqu’aux attaques continuelles contre les salaires et à l’explosion du chômage) démocratique (attaques contre les immigrés, inflation sécuritaire et liberticide) et écologique (poursuite du nucléaire dans de nombreux pays malgré Fukushima, aucune prise en compte sérieuse du réchauffement climatique à Durban,agriculture dévoyée par le productivisme, etc.)

En France, l’approche des élections à la présidence tétanise le mouvement ouvrier. Les directions syndicales n’essayent même plus de donner le change en se dédouanant par des journées d’action “unitaires” mais sans lendemain. Le danger est d’un retour à un corporatisme étroit, comme par exemple dans l’éducation (alors que l’ampleur des attaques gouvernementales dans ce secteur justifierait amplement un mouvement global pour sauver le droit à l’école pour toutes et tous), et de luttes défensives éclatées sans coordination véritable qui leur permettrait d’aboutir.

La situation n’est pas plus brillante du côté des organisations politiques. Le PS et son si peu charismatique candidat, F. Hollande, restent dans les clous de l’ordre néo-libéral. Leur seule arme est d’apparaître comme pouvant chasser N. Sarkozy par les urnes (ce qui n’est pas rien, certes). Cependant, parce qu’ils ont depuis des lustres délaissé le terrain du progrès social (et aussi écologique, comme l’a montré l’épisode grotesque de “l’accord” électoral boutiquier avec les Verts), le PS et son candidat continuent de façon irresponsable à ouvrir un boulevard à la démagogie pseudo-sociale et diviseuse d’un Front national “modernisé” par l’héritière de J.-M. Le Pen. Le danger du FN est d’autant plus grand que les forces diverses de la gauche radicale ou anticapitaliste continuent à agir dans la dispersion et sans clairvoyance stratégique. Les écologistes de gauche persistent pour l’essentiel à se ranger derrière l’appareil bureaucratique des Verts, en dépit de toutes les compromissions du susdit appareil. Le Front de gauche demeure prisonnier des ambiguïtés de son candidat autoproclamé, J.-L. Mélenchon (dont le discours “républicaniste”, voire nationaliste, le déporte trop souvent bien loin des rivages d’une politique universellement émancipatrice), et surtout de celles d’un PCF toujours aussi productiviste et toujours prêt à se ranger à la première occasion derrière le PS pour sauver ses positions institutionnelles... Dans le plus splendide isolement, Lutte Ouvrière continue son interminable traversée du désert, sans pour autant en profiter pour enrichir ses analyses et pratiques (comme l’illustre sa difficulté à appréhender les enjeux écologiques, par exemple sur le danger intrinsèque - et pas seulement lié au capitalisme ! - de l’industrie nucléaire). Toutes ces organisations de la gauche radicale, anticapitaliste ou révolutionnaire, qui rassemblent tant de militantes et militants remarquables, ne paraissent pas saisir que le temps nous est compté et que, selon l’image qu’a un jour utilisée Daniel Bensaïd, l’histoire nous mord la nuque !

Quant au NPA, il n’est un mystère pour personne qu’il traverse une crise de jeunesse, encore plus évidente après le refus de notre camarade Olivier Besancenot de se présenter à nouveau comme candidat aux élections présidentielles (Olivier mettant en avant le danger de la “personnalisation” imposée par les institutions réactionnaires de la 5e république). Le délicat équilibre entre l’indispensable esprit d’ouverture et de rassemblement (surtout dans une situation d’éclatement renforcée par le contexte de crise) et la nécessaire clarté programmatique (qui seule peut donner au plus grand nombre une perspective crédible de changement) n’a pas encore été trouvé. Le candidat du NPA, notre camarade Philippe Poutou, paye toujours son défaut de notoriété et une certaine inexpérience (qui paradoxalement peut aussi le servir car, en tant que syndicaliste de base dans l’automobile, il est le seul candidat qui ne puisse être perçu comme un “politicien” coutumier des médias).

Les efforts des militants, et notamment ceux du NPA49, se portent actuellement sur la collecte des 500 signatures de maires nécessaires au dépôt de la candidature de Philippe en mars (d’autant plus que le PS de Martine Aubry tente d’interdire à ses élus de les accorder à des candidats de partis représentatifs mais non institutionnels). Mais au-delà de cette échéance légale, la candidature de Philippe devra être plus qu’un témoignage contre l’insupportable situation faite au plus grand nombre par les dirigeants capitalistes. Elle devra donner les perspectives de luttes et de changement pour le court, le moyen et le long termes. À cet égard, la période qui suivra l’élection de mai 2012 sera déterminante pour toute la gauche radicale et anticapitaliste. Le NPA y prendra ses responsabilités.

Oui à une année 2012 de luttes ! Que les 99% sachent s’y faire entendre ! Et qu’ils dévorent à pleines dents le requin capitaliste !

1er janvier 2012, par NPA 49