Pass prévention-contraception : ce n’est pas aux curés de décider à la place des jeunes

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En cette rentrée, le Conseil régional des Pays-de-la-Loire propose aux 15-30 ans, donc notamment aux lycéen-ne-s, un « Pass prévention contraception ». Ce « pass » est composé d’un ensemble de coupons, remis par un référent adulte de l’établissement scolaire, qui doivent permettre aux jeunes d’avoir gratuitement et anonymement une consultation médicale, une prise et une analyse de sang, ainsi que des contraceptifs.

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Il s’agit d’une mesure de santé publique, destinée entre autres à lutter contre la hausse des IVG sur mineures, hausse continue depuis 2002 au plan national (10722 répertoriées en 2002, 13200 en 2006…). Une telle mesure existe déjà depuis l’an dernier en Poitou-Charentes ainsi qu’en Ile-de-France. Dans cette dernière région, elle a rencontré, comme on pouvait s’y attendre, une forte opposition de l’Église catholique, jamais en retard pour les combats rétrogrades.

Cette bureaucratie religieuse, largement ménagée sinon entretenue par la République en dépit de la loi de séparation de l’Église et de l’État (1905 !) entend en effet s’opposer partout où elle le peut à l’accès des jeunes – et des moins jeunes – aux méthodes modernes de contraception. Et en particulier là où elle encadre les jeunes, notamment grâce au financement de l’État, c’est-à-dire dans l’enseignement privé sous contrat, qui est catholique à plus de 90 %.

C’est ainsi que l’an dernier, le cardinal André Vingt-trois et la direction diocésaine de Paris, suivis par l’évêque de Nanterre et le directeur diocésain de l’enseignement catholique des Hauts-de-Seine, ont appelé l’ensemble des chefs d’établissements des lycées placés sous leur autorité à « s’abstenir de distribuer » le Pass contraception, et cela au nom bien entendu de la « liberté des établissements catholiques » et de la responsabilité… des parents ! Dans cette posture, notons au passage que ces hautes autorités se sont retrouvées aux côtés de l’ex-député UMP Christian Vanneste, condamné en justice pour ses infâmes propos homophobes…

Et aujourd’hui, avec la mise en place du Pass Contraception dans notre région, il ne faut pas s’étonner que ce soit l’ensemble des 5 directions diocésaines des Pays-de-la-Loire qui refusent de diffuser le pass. Pour Chloé Le Bail, la vice-présidente PS de la région en charge de la jeunesse et de l’Éducation populaire, cette décision est « dommageable » (cf. Ouest-France du 28 août dernier). En effet...

Pour nous, c’est une raison supplémentaire pour réclamer la nationalisation laïque de l’enseignement privé, lequel empêche ainsi autour de 40 % des lycéen-ne-s de la région d’accéder à une mesure de prévention indispensable offerte par le service public.

11 septembre 2012, par NPA 49