Lutter contre les fascismes : une urgence sociale !

Partager

Valls/Dieudonné : diversion et jeu de rôles pas drôle. Ces deux personnages occupent le devant de la scène médiatique. Derrière le mur de scène, se développe la misère sociale provoquée par les politiques capitalistes. Et sur ce terreau, l’extrême-droite tente de se développer, jusque dans les milieux de travail. Il y a urgence à la combattre, idéologiquement, et en offrant aux travailleurs et chômeurs des perspectives sociales. Deux initiatives syndicales viennent à point nommé pour activer ce combat, à Angers vendredi 17 janvier et à Paris le mercredi 29 janvier. Le NPA49 s’y associe pleinement.

Questions à un gouvernement qui se prétend “de gauche et écologiste” mais qui est dans les discours comme dans les faits ultralibéral et productiviste :
-  Comment faire diversion quand on veut garder son électorat de gauche et que l’on mène des politiques ouvertement procapitaliste et ultralibérale à l’intérieur et impérialiste à l’extérieur, notamment en Afrique et au proche-Orient ?
-  Comment faire oublier sur la scène publique que les chiffres du chômage sont catastrophiques, que l’économie est au plus bas, que la TVA augmente, que F. Hollande vient d’annoncer vouloir faire 30 milliards de cadeaux sur les cotisations patronales aux dépens des salariés et des services publics ?
-  Comment tenter d’écarter l’accusation que la politique du gouvernement PS-Verts, à l’évidence, fait le lit du Front national et de tous ceux qui cherchent à diviser les salariéEs entre eux ou à les égarer sur les voies rancies du nationalisme, du racisme et des haines mesquines ?
-  Comment, enfin, se faire absoudre de l’inhumaine politique anti Rroms et anti immigrés de l’État français ?

Réponse : À la manière du ministre Manuel Valls : en simulant à grand renfort médiatique un combat de titans contre le pseudo “humoriste” Dieudonné et ses amis d’extrême droite par le biais d’une simple circulaire interdisant ses spectacles.

Ce ministre qui regrettait qu’il n’y ait pas assez de « white » et trop de noirs à Évry et jugeait les Rroms pas intégrables se découvre inopinément champion de l’antiracisme. Et comme méthode pour combattre le poison de l’antisémitisme que Dieudonné répand ad nauseam, M. Valls lui fait une publicité insensée. Alors que des lois antiracistes existent qui permettent de sanctionner les propos racistes sans qu’il soit besoin de remettre en cause le droit de réunion (ce type d’interdiction pourrait selon le même modèle être utilisé contre n’importe qui), M. Valls permet à Dieudonné de renforcer son image de “victime” du “système”, il lui apporte -inconsciemment ou volontairement- un soutien objectif.

En effet, Dieudonné et son ami Alain Soral se présentent (faussement !) comme « antisystème ». Ils ont ainsi réussi, dans la confusion politique ambiante, à amalgamer autour d’eux bien plus que les traditionnels nostalgiques du fascisme ou du nazisme. Parce que le mouvement ouvrier organisé est en profond recul dans les quartiers populaires, bien des jeunes qui en sont issus voient dans les provocations de Dieudonné-Soral une expression de leur propre révolte contre le capitalisme et les injustices impérialistes dans le monde arabe et en Afrique. Or, Soral tente de toutes ses forces de construire un mouvement idéologique fascisant, qui n’est absolument pas susceptible de remettre en cause le capitalisme et les injustices, bien au contraire. Ses déclarations contre les immigrés et contre le mouvement ouvrier ne manquent d’ailleurs pas. Dieudonné et Soral sont des ennemis des classes populaires, au même titre que le FN et les Identitaires.

Une première réponse efficace, c’est la construction d’un mouvement antifasciste unitaire, dans les quartiers, les entreprises, les universités, pour contrer l’extrême droite et la galaxie fascisante qui gravite autour. Au-delà, il faut bien évidemment construire un vaste mouvement social remettant en cause les politiques capitalistes destructrices en France, en Europe et dans le monde. Mais, dès maintenant, on ne doit pas négliger la lutte contre le fascisme, jusque là où on ne l’attendait pas. Ainsi la pénétration du FN chez les salariEés politiquement désorientéEs, voire chez les syndiquéEs, ne peut plus être négligée. Il y a urgence à la combattre, idéologiquement et en offrant aux travailleurs et chômeurs des perspectives sociales. Deux initiatives viennent à point nommé pour activer ce combat :

-  à ANGERS, vendredi 17 janvier à 20h30. Une Réunion publique avec VISA (Vigilance Initiatives Syndicales Antifascistes) : L’histoire de l’extrême-droite dans le monde du travail et décryptage du programme du FN. Organisée par Solidaires, cette réunion se tiendra salle Pelloutier (Bourse du travail d’Angers). On peut télécharger ici le tract d’appel...

-  à PARIS, mercredi 29 janvier à Paris et Montreuil. Une Initiative syndicale unitaire antifasciste CGT-FSU-Solidaires se tiendra, en lien avec les organisations de jeunesse UNEF, UNL, FIDL.

Mobilisons-nous contre le fascisme et tous ses avatars ! Il y a urgence !

JPEG - 254.8 ko
10 janvier 2014, par NPA 49