Près de deux cents personnes se sont rassemblées jeudi 8 octobre à 17h30 devant la Préfecture d’Angers pour protester contre la procédure d’expulsion de deux jeunes yézidis arméniens scolarisés depuis 2012 et en apprentissage à l’EREA de Saint Barthélémy d’Anjou. [1] Tengiz et Gevorg, enfants de 20 et 21 ans de parents en situation “régulière” ont en effet été arrêtés mardi matin à leur domicile puis envoyés en centre de rétention administrative de Rennes, en attente d’une reconduite à la frontière. Le tribunal doit statuer vendredi 9 octobre sur leur sort.

C’est la première fois depuis 2010 que des jeunes scolarisés en Pays-de-la-Loire sont arrachés à leurs études pour être expulsés sans ménagement. Cela a suscité la colère non feinte du vice président de la région chargé de l’éducation et de l’apprentissage, Matthieu Orphelin (EELV), mais ses camarades du PS n’étaient pas au rassemblement. En revanche, ils étaient bien au pot de départ du préfet F. Burdeyron (on ne le regrettera pas !) qui se tenait au même moment. Un cordon de police avait été mis en place, écartant les manifestants des grilles de la préfecture afin de permettre aux invités d’accéder à la préfecture sans avoir à côtoyer les manifestants (avaient-ils peur de perdre leur chemise blanche ?)...

Parmi les manifestants, outre la présence de la mère de Tengiz et Gevorg, [2] on relevait évidemment celle des militant-e-s associatifs, syndicaux et politiques engagés dans la lutte contre les expulsions et pour la solidarité avec les migrants et réfugiés. [3] Mais il y avait aussi les professeurs -qui ont tenu à souligner que Tengiz et Gevorg étaient de bons élèves attendus pour leurs stages en entreprise- et les élèves de l’EREA venus nombreux -avec une banderole- défendre leurs camarades de classe. Leur désarroi devant l’absurde “politique du chiffre” des séides de l’État français était palpable.

Le NPA 49 dénonce l’écœurant “cadeau d’adieu” du préfet de Maine-et-Loire que constituent les violences d’État contre Tengiz et Gevorg. Non aux expulsions !