Dans l’action le mercredi 9 mars contre la loi Travail : seulement la jeunesse ?

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Alors que la pétition “Loi travail, non merci” se dirige vers 800.000 signatures, les organisations syndicales étudiantes et lycéennes, associatives et politiques de jeunesse [1] se sont retrouvées sur la revendication commune du retrait complet du projet de loi dit « travail », appellent à une journée nationale d’initiatives et d’actions le mercredi 9 mars à l’occasion du conseil des ministres et à la poursuite de la mobilisation au-delà, notamment à travers les journées de mobilisation intersyndicales.

Cette initiative vient en partie pallier la faiblesse de la réaction qu’a illustré, à sa manière, le communiqué intersyndical “Le droit collectif n’est pas l’ennemi de l’emploi” signé par CFDT, CFE-CGC, CGT, FSU, Solidaires, Unsa, Unef, UNL et Fidl. Certes l’unité syndicale est un outil puissant de mobilisation parce qu’il redonne confiance aux salarié(e)s et à la jeunesse. Cependant, on peut regretter que cette unité se fasse dans ce communiqué intersyndical des “adultes” sur une base extrêmement minimaliste et alignée sur les positions les plus droitières au sein du mouvement ouvrier, privilégiant la prétendue “négociation” aux dépens de la mobilisation. La phrase, certes ironique, qui circule sur les réseaux sociaux (« Quand le PS rétablira l’esclavage, la CFDT négociera le poids des chaînes ») éclaire le chemin glissant où il ne faut pas se laisser entraîner : celui du soi-disant “dialogue social”. En l’absence de rapport de forces créé dans la rue, celui-ci n’est jamais qu’une caution apportée par les organisations syndicales aux diktats du patronat et de l’État français.

Le rapport de forces nécessaire pour balayer la “loi travail” attribuée à la ministre M. El-Khomry doit se construire autrement, par la mise en mouvement collective de toutes les victimes sociales et environnementales de la politique capitaliste. Et si la jeunesse est en première ligne parce qu’elle serait la première frappée par la démolition du code du travail (ce qu’illustrerait notamment la légalisation du travail forcé des apprentis), elle ne doit pas rester seule. L’appel par la CGT à une lointaine journée d’action le 31 mars est donc très insuffisant. C’est dès le 9 mars qu’il faut appeler à l’action, et le meilleur moyen d’agir, c’est de faire grève. [2] Au-delà, c’est une grève reconductible qu’il faut préparer.

Le temps presse et l’heure est à l’action résolue : toutes et tous dans la rue contre la loi travail !

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À voir sur la toile :
-  #OnVautMieuxQueÇa
-  De Vie à Trepalium - #OnVautMieuxQueCA

28 février 2016, par NPA 49

[1] Signataires : UNEF, Solidaires étudiant-e-s, UNL, SGL, FIDL, DIDF jeunes, Génération précaire, OLF, Mouvement Jeunes communistes de France, UEC, Ensemble jeunes, Jeunes écologistes, JOC, MJS, MRJC, ND-Campus, NPA jeunes, AL, PG.

[2] Ce même jour par ailleurs, les fédérations CGT-SUD-CFDT-UNSA de la SNCF ont déposé un préavis de grève sur la base de revendications salariales, d’emploi et d’organisation du temps de travail.