Interdiction de manifester = nouvelle mesure de guerre sociale

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Au matin du 22 juin, le gouvernement a interdit la manifestation parisienne du lendemain contre la loi travail, avant de reculer partiellement en l’autorisant sur un parcours limité. Cette tentative d’interdiction d’une manifestation syndicale est une première depuis… la guerre d’Algérie et les neuf morts de Charonne. L’état d’urgence, le 49-3, l’interdiction de manifester pendant la COP21 et maintenant contre la loi travail... Le gouvernement Hollande-Valls est décidément prêt à utiliser toute la panoplie des mesures les plus antidémocratiques de la Ve République, des mesures de guerre sociale. Mais le mouvement social ne reculera pas : retrait de la loi travail !

Le gouvernement sait qu’il est ultra minoritaire, complètement illégitime au yeux des travailleurs et de la population. Il ne voit donc comme possibilité de faire passer sa loi que le passage en force, que d’empêcher les manifestations donc continuer à exercer leur pression.

La dernière manifestation syndicale interdite en France le fut le 8 février 1962. C’était un rassemblement contre l’OAS et la guerre d’Algérie appelé par la CGT, la CFTC, l’Unef (et aussi le PCF). Le préfet de police Maurice Papon (condamné en 1998 pour avoir organisé la déportation de 1.690 juifs alors qu’il était préfet du régime de Vichy) en ordonna la répression brutale. Neuf morts furent dénombrés au métro Charonne.

Mais le gouvernement Hollande-Valls n’en est pas à sa première interdiction de manifestation. Déjà, au prétexte des attentats du 13-Novembre, il a interdit (et réprimé violemment) la grande manifestation écologiste prévue par les associations et ONG lors de l’ouverture de la COP21. D’autres manifestations ont depuis été interdites à Rennes et à Nantes.

Contre la loi travail, les jeunes, les cheminots, les raffineurs et d’autres secteurs se sont mobilisés les uns après les autres. Il faut maintenant un grand tous ensemble, une grève générale, pour dégager ce gouvernement et sa loi.

Le NPA sera présent à la manifestation parisienne (et évidemment en régions, notamment à Angers à 10h30, place du Ralliement) pour se battre pour la liberté d’expression, pour le retrait de la loi et contre ce gouvernement. Il contribuera avec ses moyens au maintien de la manifestation parisienne au côté des salariés et des organisations syndicales.

Communiqué CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL

Loi travail : Les organisations obtiennent le respect du droit de manifester

Le Gouvernement avait franchi un nouveau cap dans sa volonté de bâillonner le mouvement social, en interdisant la manifestation parisienne du 23 juin.

Cette décision représentait une remise en cause grave d’une liberté fondamentale garantie par la constitution : le droit à manifester. Les organisations ont toujours affirmé leur volonté de manifester pacifiquement.

Après des discussions serrées avec le Ministre de l’Intérieur, les organisations syndicales et de jeunesse ont obtenu le droit de manifester à Paris le 23 juin, sur un parcours proposé par le Ministre de l’Intérieur, ainsi que l’autorisation de manifester le 28 juin, selon des modalités à discuter avec la Préfecture.

Les organisations syndicales et de jeunesse ne se laisseront pas détourner du cœur du problème qu’est le projet de loi travail.

Un projet de loi largement rejeté par une majorité de français, sondage après sondage, mobilisation après mobilisation.

Un projet de loi visant le dumping social, rejeté par la majorité des organisations représentatives du pays et imposé aux forceps aux parlementaires par le 49/3 et la menace de l’utiliser de nouveau.

Les organisations syndicales et de jeunesse appellent les salarié-es, les jeunes, les privé-es d’emploi et les retraité-es à participer à la votation. Les organisations syndicales et de jeunesse affirment, depuis le début, leur disponibilité pour faire des propositions concrètes, porteuses de progrès social et de nouveaux droits.

Le Président Hollande n’a toujours pas répondu à notre lettre commune adressée le 20 mai dernier.

Le Président Hollande n’a d’autre issue, pour sortir de cette impasse, que de réunir les organisations syndicales et de jeunesse très rapidement.

Les organisations syndicales et de jeunesse appellent les salarié-es, jeunes, privé-es d’emploi et les retraité-es à participer massivement aux manifestations des jeudi 23 et mardi 28 juin.

Montreuil, le 22 juin 2016

22 juin 2016, par NPA 49