Succès de la manif intersyndicale des retraités

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Parce qu’une fois de plus le gouvernement s’attaque à leur pouvoir d’achat, aux services médicaux et sociaux, neuf organisations (CGT, FO, CFTC, CGC, FSU, Solidaires, FGR, LSR, Ensemble et Solidaires) appelaient les retraité-e-s à se mobiliser dans les départements sous des formes diverses ce jeudi 28 septembre. À Angers, selon la CGT, la manifestation intersyndicale des retraités du 28 septembre 2017 a regroupé environ 600 personnes (Ouest-France annonce 550), dont 450 revendiqués par la CGT.

Le cortège CGT, auquel s’étaient joints quelques dizaines de retraités FSU, est parti comme des jardins du Mail pour se diriger vers la préfecture, via le boulevard Foch et la rue Saint-Aubin. À la préfecture, il a retrouvé les militants de FO et l’ambiance du rassemblement s’en est retrouvée bien plus unitaire. Ce fut donc une mobilisation réussie par comparaison avec les années précédentes, mais aussi face à des attaques de plus grande envergure. Relevons la présence d’une banderole du Front social tenue par des jeunes, il est vrai noyée au milieu des drapeaux de la CGT...

Haro sur le pouvoir d’achat des retraités

Au printemps dernier plus de 12 000 retraité-e-s se sont exprimé-e-s dans une enquête lancée par les neuf mêmes organisations syndicales. 80 % indiquaient que leur situation financière s’était dégradée. Le gouvernement n’en a évidemment pas cure, qui annonce une baisse des pensions de 8 millions de retraité-e-s en augmentant de 1,7 point leur CSG, sans aucune compensation.

La CSG passera de 6,6 % à 8,3 % soit une augmentation de 25 %. Ce qui représente une perte de :
-  204 € par an pour une pension de 1 000 € par mois,
-  306 € par an pour une pension de 1 500 € par mois,
-  408 € par an pour une pension de 2 000 € par mois.

Selon le gouvernement, il s’agit d’un « effort pour les jeunes générations ». Les retraité-e-s n’ont pas attendu pour faire preuve de solidarité et une nouvelle baisse de leur pouvoir d’achat réduira l’aide qu’ils apportent déjà aux jeunes générations.

Cette augmentation de CSG s’ajoute à une liste déjà longue d’attaques, avec la CASA de 0,3 %, la suppression de la 1/2 part fiscale pour les veuves et veufs, la fiscalisation de la majoration familiale et le blocage des pensions depuis plus de 4 ans. Et maintenant l’annonce de la réduction de 5 € par mois de l’APL (Aide Personnalisée au Logement) qui visera notamment les retraités locataires.

L’annonce d’une revalorisation des pensions du régime général et alignés de 0,8 % au 1er octobre ne représente, en aucune manière, une quelconque augmentation car elle ne fait que compenser l’inflation des seuls 12 derniers mois. D’autant que pour les retraites complémentaires aucune augmentation n’est prévue.

Vers la disparition des emplois aidés

Dans l’enquête menée au printemps dernier, les retraité e-s sont quasiment unanimes à considérer que les plans d’aide à l’autonomie sont insuffisants, tant à domicile qu’en établissements. Le gouvernement, non seulement ne prend aucune mesure pour réduire les « restes à charge » mais il s’attaque aux moyens dont peuvent disposer les établissements, les associations et les collectivités locales en supprimant les emplois aidés. Il communique sur la disparition du reste à charge des lunettes, prothèses auditives et dentaires… sans insister sur l’augmentation correspondante des complémentaires santé, sans participation des employeurs pour les retraité-e-s.

Prendre au plus grand nombre pour donner aux riches

Le gouvernement prévoit de prendre beaucoup dans la poche des personnes retraitées et un peu dans toutes les autres, ou presque : l’APL pour les locataires, la suppression de services publics en privant les collectivités locales des recettes de la taxe d’habitation et en supprimant 120 000 emplois de fonctionnaires… Et il donne beaucoup aux plus riches : baisse de l’ISF, l’impôt sur la fortune, en ne prenant plus en compte les actions et obligations qui représentent 90 % du patrimoine des plus riches ; baisse de l’impôt sur les sociétés à 28 % ; cadeau aux rentiers en plafonnant l’imposition des revenus du capital à 30 %. Les personnes retraitées n’ont pas besoin d’explications ou de pédagogie : ils ont besoin de justice sociale.

Montrons que nous refusons la baisse des pensions

Dans la même enquête, 84 % des retraité-e-s considéraient que les politiques menées avaient négligé ou ignoré leur situation. Ces dernières années les actions menées à l’initiative des organisations de retraités ont permis de « limiter la casse » : les personnes non imposées en 2015 n’ont pas payé d’impôt en 2016 et 2017, les seuils de déclenchement de la CSG ont été relevés, l’APA a été légèrement augmentée...

Alors oui les retraité-e-s ont de bonnes raisons de se mobiliser pour éviter de nouvelles dégradations importantes de leur pouvoir d’achat, obtenir une évolution des pensions liée à l’évolution des salaires et une amélioration importante de la prise en charge de la perte d’autonomie. Et cette mobilisation doit fusionner avec celles des salarié-E-s actifs contre la casse du droit de travail et l’actuelle exacerbation de la prédation capitaliste organisée par le gouvernement.

Non à la hausse de la CSG à 8,3% ! Revalorisation des pensions !

28 septembre 2017, par NPA 49