Forte mobilisation angevine pour défendre les services publics et les statuts !

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5000 à Angers (police 4500), 450 à Saumur, 375 à Cholet... Comparés aux déjà importants 3500 du 10 octobre, (alors qu’à l’époque la CFDT et l’UNSA appelaient à manifester), de tels chiffres démontrent que la mobilisation des fonctionnaires est, ce 22 mars, passée à un échelon supérieur. L’exaspération contre les réformes à la Macron ne se limite d’ailleurs pas aux fonctionnaires ou cheminot.te.s. L’absence d’hostilité, voire la sympathie, de la population croisée par les manifestant.e.s est au moins le signe d’une certaine prise de conscience : il faut arrêter la machine néolibérale avant qu’elle ne détruise tous les acquis sociaux et mécanismes de solidarité qui existent encore dans nos sociétés.

La mobilisation de ce 22 mars s’inscrivait dans une première journée nationale de grève et manifestations dans la fonction publique, le secteur éducatif et à la SNCF à l’appel de CFTC, CGC, CGT, FAFP, FO, FSU et Solidaires (lire le communiqué intersyndical) et aussi de l’UNEF et de l’UNL. C’est à Angers que le cortège des fonctionnaires fut de loin le plus massif, avec d’impressionnants cortèges de la CGT, de FO, de la FSU (plus d’un millier chacun) et aussi de Solidaires : nombreux hospitaliers (une AG de 350 personnes s’est tenue au CHU à la suite de la manifestation !), agents de la territoriale, salarié.e.s du secteur éducatif (avec quelques enseignant.e.s du privé), retraité.e.s de la fonction publique. Entre deux cents et trois cents lycéen.ne.s s’étaient également mobilisé.e.s contre la sélection à l’entrée de l’université. Plusieurs organisations politiques étaient visibles sur des points fixes et/ou par leurs distributions de tracts : LO, PCF, AL, NPA. Un cortège de la France Insoumise fermait le défilé.

Retour sur la rocade ! Cependant, la mobilisation fut également importante à Saumur avec, comme à Angers, des mots d’ordre exigeant une hausse des salaires et le respect des statuts, mais aussi le maintien de tous les bureaux de poste, le retour à la semaine de 4 jours ou la prise en compte de la souffrance des patients et des salariés des Ehpad. À Cholet, le cortège ne fut pas non plus négligeable. Un échange tendu avec un assistant parlementaire du député macroniste Denis Masséglia marqua la fin du défilé.

La date du 22 mars n’avait sans doute pas été choisie par hasard par les organisations syndicales. [1] Elle exige maintenant un développement, le plus unitaire possible, afin de reconstruire un rapport de forces salvateur face aux multiples attaques thatcheriennes menées de façon de plus en plus autoritaire par le gouvernement Macron. L’appel en ce sens d’Olivier Besancenot a trouvé un large écho, ainsi que les distributeurs du tract du NPA49 ont pu le constater dans la manifestation. Il est nécessaire qu’un front politique et un front syndical unis se constituent contre la réforme de la SNCF (le statut des cheminots étant un rempart pour toutes et tous les salarié.e.s) et, au-delà, contre la casse des statuts de la fonction publique et le démantèlement des systèmes de retraites et pensions. Faisons en sorte que ce 22 mars soit plus qu’un simple hommage, 50 ans après, au 22 mars 1968 !

22 mars 2018, par NPA 49

[1] Le 22 mars est une date symbolique dans les mémoires militantes, notamment dans celles de la gauche radicale. Il s’agit en effet du jour où, au début du printemps 1968, un collectif d’étudiant.e.s de Nanterre ont lancé un appel à «  la discussion  » et à «  l’action  » contre la répression policière, dans le but revendiqué de «  rompre avec des techniques de contestation qui ne peuvent plus rien  ». Un appel qui sera suivi d’effet, avec l’organisation de diverses initiatives à l’université de Nanterre, transformée en laboratoire de la contestation. Parmi les signataires de cet appel figuraient plusieurs des futurs animateurs étudiants du soulèvement de mai-juin 1968, ce qui a amené à considérer le «  mouvement du 22 mars  » comme l’un des précurseurs du mouvement de mai-juin. Loin d’être un coup de tonnerre dans un ciel serein, ce 22 mars-là s’est inscrit dans un contexte général de remontée des luttes sociales, en premier lieu ouvrières, et de remise en question, par une génération tout entière, de l’ordre établi, qu’il soit national ou international.