« TouTEs ensemble », contre Macron et ses politiques antisociales et anti-écologiques !

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Dimanche soir et lundi 15 et 16 juillet, des millions de personnes étaient dans la rue, faisant la fête, revendiquant d’exister et d’être ensemble... Nous ne sommes pas hostiles aux manifestations de joie, bien au contraire, et nous sommes heureux d’entendre parler de solidarité, de travail collectif. Nous aimerions même en entendre parler plus souvent... Mais, la récupération politique par le pouvoir politique et les grands médias étant ce qu’elle est, nous ne sommes pas naïfs pour autant...

La récupération politique est du côté du système

La coupe du monde de football 2018 à Moscou ne s’est pas déroulée hors de tout contexte politique et social. Il suffisait de voir les joueurs de l’équipe de France serrer la main de V. Poutine et faire un câlin à E. Macron, ou de voir E. Macron prendre les poses d’une Rock Star acclamée par une foule de fans pour le comprendre. L’instrumentalisation politique du sport est l’objectif des pouvoirs étatiques, des sponsors, de ceux qui nous dirigent. La victoire de de l’équipe de France est utile aux maîtres de l’État français pour mettre en avant l’unité de la “France”, de la “Nation”, de la “République”... Ils masquent au passage la corruption, le dopage, la triche, les violences, les corps des joueurs dévastés par l’effort et même celles et ceux qui sont morts sur le terrain… Ils tentent surtout de faire oublier leur politique antisociale (en Russie, Poutine a profité de la Coupe pour reculer de 5 ans l’ouverture des droits à la retraite ; en France, Macron s’apprête à démolir tous les mécanismes de solidarité encore en œuvre dans les retraites, etc.) et productiviste (alors même que la crise écologique est de plus en plus explosive et irréversible).

Le « Black-blanc-beur » d’il y a vingt ans, lorsque l’équipe de France de l’époque avait gagné la coupe du monde de football, n’a pas empêché le développement du racisme, d’un côté, et du libéralisme débridé, de l’autre. En 1998, on nous disait que la victoire au Mondial était celle de l’unité d’une France diverse. Mais, dans les années qui ont suivi, on a eu Le Pen au second tour, tout autant de racisme et de discriminations, une augmentation exponentielle des inégalités sociales et une politique productiviste toujours aussi irresponsable et irrespectueuse de l’avenir.

Aujourd’hui, le discours a changé : on nous dit qu’il n’y a plus de Blacks, de Blancs et de Beurs, mais seulement des “Français” qui doivent être fiers de l’être. Une tentative de faire croire à un avenir capitaliste radieux, de nier les intérêts opposés des classes sociales, de refuser de considérer les différences… alors que beaucoup de personnes en France n’ont pas la nationalité française, qu’elles sont privées de droits quand bien même elles y travaillent et y paient leurs impôts. Masquer ces clivages entre les classes sociales, entre les groupes culturels, ne suffira pas pour faire disparaître les discriminations, notamment envers les immigrés.

De la sueur et un élan collectif… pour obtenir de nouveaux droits !

Les clivages et les discriminations existent bel et bien. Pour y faire face, il faut tout de suite accueillir les migrants camerounais, congolais, zaïrois, sénégalais, guinéens, maliens… dont les enfants seront peut-être des Kimpembe, Mandanda, Mendy, Pogba, Sidibé… et leur donner l’égalité des droits. Il faut aussi arrêter avec l’argent roi dans le sport, ces milliards gâchés qui poussent à la spéculation, à la triche… et entretiennent l’idée que c’est autour de l’argent que la société doit être organisée. Ainsi, les salariéEs de Fiat ont fait grève à l’annonce du transfert de C. Ronaldo pour 100 millions d’euros. « Pendant que les ouvriers se serrent toujours plus la ceinture, notre propriétaire décide d’investir beaucoup d’argent pour une seule ressource humaine [...] Est-ce normal tout ça ? Est-ce normal qu’une seule personne gagne des millions pendant que des familles n’arrivent pas à finir le mois ? » a indiqué le communiqué du syndicat.

Oui, contre Macron et ses amis les riches, qu’ils se passionnent pour le football ou pas, celles et ceux d’en bas ont un même monde à gagner, solidaire et en équilibre avec la nature. Toutes et tous ensemble !

17 juillet 2018, par NPA 49