Gilets jaunes d’Angers à Cholet - manifestation contre la loi asile et immigration

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Les trois manifestations du samedi 2 février qui auront été les plus notables en Maine-et-Loire se sont produites simultanément dans l’après-midi : les gilets jaunes à Angers -centrée contre les violences policières- et Cholet -où la colère contre le maire a pu aussi s’exprimer-, la marche contre la loi “Asile et immigration” et pour “zéro personne à la rue” à Angers. En tout, ce sont plus de 700 personnes qui ont ainsi défilé, toutes dirigées contre la politique injuste et répressive du gouvernement et de ses relais locaux.

Dans toute la France, les Gilets jaunes ont, selon le ministère de l’intérieur, rassemblé 58600 personnes, nombre évidemment très sous estimé (ainsi la préfecture de police de Paris annonce-t-elle 10.500 personnes à Paris quand le cabinet Occurrence recruté par les médias en a compté 13.800 soit 31,4% de plus ! Si cet écart devait être reporté à l’échelle nationale, ce serait 77.000 Gilets jaunes qui auraient manifesté ce samedi 2 février...)

Les Gilets jaunes sur le Bd Henri Arnault

ANGERS / Gilets jaunes

Ce sont environ 300 Gilets jaunes qui, partis du jardin du mail, ont défilé devant le théâtre Le Quai (où se tient le Festival de cinéma Premiers Plans) avant de remonter dans l’hypercentre centre d’Angers (la dispersion s’achevant paisiblement place du Ralliement). Beaucoup de manifestants portaient une compresse à un œil afin de rendre hommage à la vingtaine de personnes éborgnées par les tirs de LBD (et à la centaine d’autres blessés graves), et notamment au gilet jaune Jérôme Rodrigues frappé la semaine dernière à l’œil par un tir de LBD (que l’État français a fini par reconnaître, au bout de plusieurs jours de dénégations de la plus parfaite mauvaise foi). Malgré la présence pesante de policiers en uniforme et en civil un peu partout, qui provoqua évidemment des sifflets mais sans plus, il n’y eut aucun incident. Comme quoi, s’abstenir d’interdire le passage aux Gilets jaunes et ne pas leur lancer de grenades lacrymogènes est le meilleur moyen d’éviter les “violences” contre les palettes de bois de chantier, sur lesquelles C. Béchu et M. Orphelin ont abondamment pleurniché !

CHOLET / Gilets jaunes

Les Gilets jaunes avaient appelé à un rassemblement régional à Cholet. Ce sont plus de 250 manifestants, principalement de Cholet et du Choletais mais aussi de Vendée et de Loire-Atlantique, qui ont répondu à l’appel samedi 2 février pendant tout l’après-midi. Il s’est déroulé dans le contexte particulier né des dernières provocations du maire Bourdouleix, notamment contre les pompiers de la ville (ces provocations ont exaspéré non seulement les pompiers mais aussi une grande partie de la population). Comme à Angers, aucun incident significatif n’est à déplorer, malgré la présence d’une garde prétorienne devant le domicile du maire : policiers munis de boucliers et de lanceurs de balle de défense (mais qui n’ont pu empêcher que quelques fumigènes atterrissent dans le jardin de l’édile !)

ANGERS / Pour le droit au logement, contre la loi Asile et Immigration

Ce sont 180 personnes qui ont participé à la marche pour le droit au logement et contre la loi Asile et Immigration du samedi 2 février (dans le cadre de l’appel de l’Ouest à manifester contre la nouvelle loi asile et immigration). Partie de la place du Ralliement, elle s’est dirigée vers le “115”, centre d’hébergement de nuit dans le chemin de traverse qui longe la voie ferrée à côté de la station Maître-école, non loin du centre Espace Anjou. Ce fut donc une marche de plusieurs kilomètres, celle que doivent effectuer quotidiennement celles et ceux qui sont dépourvus de toit (et plus encore, le centre d’hébergement de jour se situant à la Roseraie, à l’autre bout de la ville !)

Cette question du droit au logement a été la thématique centrale du rassemblement. L’insuffisance des places et l’insalubrité du 115 ont été dénoncées. Le squat de la Grande Ourse a été évoqué, qui risque l’expulsion à la mi-février. L’hypocrisie des édiles, municipaux et départementaux, a été largement vilipendée, alors que ceux-ci ont le pouvoir de réquisitionner pour loger les sans-abri, au lieu de les laisser dormir à la rue, lieu de toutes les violences, en particulier contre les femmes. Cependant, la loi Asile et immigration et ses centres de rétention, où sont concentrés dans des conditions indignes les étrangers en attente du destin que la bureaucratie compte leur assigner, a également été fermement condamnée. Enfin, une banderole contre la hausse astronomique des droits d’inscription qui doit frapper les étudiants étrangers extracommunautaires à la rentrée prochaine était également visible, portée par des étudiants et quelques universitaires (un cortège est prévu derrière cette banderole à la manifestation syndicale du mardi 5 février à 10h30 au Ralliement).

Contre une politique gouvernementale qui n’a rien à envier aux politiques discriminatoires et racistes menées par les États européens dirigés par l’extrême droite, la mobilisation doit se poursuivre !

2 février 2019, par NPA 49