30 mars : un samedi de mobilisations à Angers, notamment pour l’école !

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Le samedi 30 mars aura été une intense journée de mobilisations à Angers, ce qui a parfois nui à la participation à certaines initiatives. Environ 250 gilets jaunes ont repris la rue dès 14h pour l’acte XX. Le rassemblement à 15h contre le blocus de Gaza à l’appel de l’AFPS49 et de nombreuses organisations, dont le NPA49, a rassemblé une cinquantaine de personnes. La fête régionale de Lutte ouvrière suivait à partir de 16h à Trélazé, avec plus de 150 militant.e.s. Mais c’est surtout la manifestation des enseignants en grève et des parents contre les réformes Blanquer, convoquée dès 11h le matin, qui aura rassemblé le plus de monde : entre 1700 et 1900 selon la presse, 2000 selon les syndicats. Un indice certain que la pression monte avant la grève nationale du jeudi 4 avril.

Il faut dire que depuis sa nomination, le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer ne ménage pas sa peine pour détruire brique par brique le service public d’éducation. La réforme des lycées, mais aussi celle de la voie professionnelle, annonçaient la couleur  : orientation de plus en plus précoce, l’apprentissage comme modèle et les mains tendues aux entreprises pour « faire leur marché » directement dans les établissements, le grignotage des matières générales en lycée professionnel et l’amenuisement, selon le quartier dans lequel on étudie, des matières proposées en lycée général et, cerise sur le gâteau, la mise en place de l’évaluation permanente dans le cadre de la réforme du bac, avec un diplôme dont le cadre national est cassé au profit d’un bac maison dont la valeur sera largement conditionnée par la situation géographique du lycée qui le délivre… Et ParcourSup instauré par la ministre Vidal à l’université depuis l’an passé est le symbole de cette fuite en avant vers l’école de la sélection.

Les annonces autour du drapeau tricolore dans toutes les classes ont commencé à agiter les esprits  : ça ne leur suffirait donc pas de supprimer les postes, de faire disparaître les réseaux d’aide, de ne remplacer qu’au compte-gouttes les absentEs, de faire s’effilocher toutes les structures d’aide aux familles, il faudrait en plus que l’on enseigne sous les oripeaux de la République pour témoigner d’une allégeance à la fonction  !

Dès l’annonce publique du contenu de la réforme autour du projet «  L’école de la confiance  », la révolte a commencé à gronder. Et ce sont la restriction du droit à l’expression publique des enseignantEs, le regroupement des écoles autour d’un collège et la disparition des directions d’école au profit d’adjoint des principaux de collèges qui auront eu raison de ce que l’on peut bien appeler l’abnégation des professeur.e.s des écoles.

Pourtant, dans les articles de la loi, bien d’autres mesures sont presque plus lourdes de conséquences  : l’obligation de scolarisation dès trois ans par exemple. Elle est un véritable trompe-l’oeil puisque déjà 98 % des enfants de trois ans sont scolarisés. Mais elle est avant tout une prodigieuse manne financière pour les écoles maternelles privées sous contrat qui devront être désormais financées par les municipalités. Le SNUipp-FSU des Bouches-du-Rhône estime que ce sont 150 millions d’euros qui échapperaient ainsi au public  !

La grève interprofessionnelle du 19 mars a été un révélateur : les cortèges « éducation » du 19 mars étaient particulièrement denses. Les taux de grève allaient jusqu’à 80 % par endroit dans le premier degré, avec 40 % au niveau national d’après les syndicats. À Angers, le cortège de la FSU était le plus important. Dès le matin matin, une AG de 300 collègues avait voté la grève reconductible à partir du lundi 25 mars. Et ce jour-là, l’AG a regroupé 400 enseignant.e.s.

Malheureusement, l’intersyndicale nationale a fait le choix d’attendre 15 jours après le 19 mars pour une nouvelle date de grève de l’éducation, le jeudi 4 avril, deux jours avant le départ en vacances de la première zone. Cette date s’est évidemment immédiatement mise en opposition avec le choix des AG les plus combatives. Mais cependant, cela indique clairement que le frémissement initié par les AG massives comme à Angers ou encore à Nantes est contagieux et qu’une montée en puissance d’une mobilisation pour l’école est possible. La manifestation de ce samedi 30 mars aura montré que c’est déjà le cas en Anjou, bien sûr, mais aussi dans la plupart des départements : au moins 50.000 personnes ont défilé contre les réformes Blanquer.

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Nota bene : les photos qui suivent ont été prises à la manifestation parisienne, qui a réuni plus de 8000 personnes.

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Ajout du lundi 1er avril : Un comité de grève angevin s’est tenu ce matin avec l’ensemble des syndicats (fsu, fo, cgt, sud, cnt) :
-  point sur la mobilisation : annonce d’une mobilisation très forte pour jeudi avec surement une centaine au moins d’écoles fermées. Des écoles sont occupées aujourd’hui. La grève reconductible se construit mais avec des difficultés persistantes dans le second degré (une “nuit de l’éducation” est néanmoins organisée au lycée Joachim du Bellay mardi)
-  actions : conférence de presse mardi 2 avril à 11h30 sur les marches de la DSDEN.
-  AG jeudi 4 avril à 10 h à la bourse du travail d’Angers, salle Pelloutier.

Manifestation le jeudi 4 avril à 14 h au jardin du Mail pour Angers

30 mars 2019, par NPA 49