Éducation : 2000 à Angers contre la réforme Blanquer

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Ce jeudi 4 avril était une nouvelle journée de mobilisation pour les enseignants et les parents d’élèves contre le projet de loi Blanquer. À Angers, à l’appel des syndicats de l’éducation (CGT, FO, FSU, SUD, CNT) et du comité de grève, ce sont entre 1.500 (police) et 2.000 personnes (notre estimation et celle des syndicats) qui ont bravé les giboulées glaciales et manifesté dans les rues du centre-ville avant de gagner les grilles fermées (et gardées par la police) de la Cité administrative où loge l’Inspection académique. L’AG des grévistes avait voté le matin même la reconduction du mouvement au retour des vacances de printemps (on lira l’appel de cette AG à la fin de cet article)...

À Angers, la manifestation reprenait les mêmes mots d’ordre que le samedi précédent : refus des atteintes à la liberté d’expression des enseignant.e.s, refus des écoles mises sous la tutelle des principaux de collège, refus des menaces contre les écoles maternelles. Cependant, le cortège était ouvert par des lycéens du lycée Joachim du Bellay des classes de TMD (technique, musique et danse) dont les programmes vont être bouleversés par une réforme décidée bureaucratiquement, sans même que le conseil supérieur des programmes ait donné un avis : trois fois moins d’heures de pratique en seconde, sabotage des matières générales en 1e (dont la suppression des cours d’acoustique physique !) et application dès la rentrée pour en 2nde comme en 1ère (donc pour les élèves déjà dans la filière !) Un nouvel exemple de l’autoritarisme macroniste à combattre...

Face au mouvement, Blanquer crie à l’infox...

Plusieurs dizaines de milliers de personnes (personnels de l’éducation et parents d’élèves) avaient déjà manifesté samedi 30 mars un peu partout dans le pays contre sa loi dite « de la confiance », dont 2000 à Angers (avec les parents d’élèves, évidemment moins présents aujourd’hui jeudi). De plus, la grève commence à s’enraciner parmi les professeur.e.s des écoles dans des départements de plus en plus nombreux (dans l’Ouest c’est déjà bien avancé !)

Face au mouvement, le ministre Blanquer se répand dans les médias pour affirmer que « la mobilisation se base sur des intoxications données par certains ». C’est donc parce que « certains » (comprendre les organisations syndicales) délivreraient des fausses informations que la colère monterait depuis plusieurs semaines dans le secteur de l’éducation. Il n’hésite pas à parler d’un « festival de bobards » en affirmant la main sur le cœur par exemple que les « directeurs d’école ne sont pas menacés », bien au contraire... En gros, les enseignant.e.s ne sauraient pas lire un projet de loi et comprendre de quoi il retourne derrière le discours de marketing du gouvernement. On retrouve là encore les mêmes mépris et arrogance de classe d’une technocratie qui refuse tout débat démocratique !

Plus c’est gros…

Pourtant, entre E. Macron ou M. Schiappa qui affirment sans honte que la militante d’Attac gravement blessée à Nice n’a pas été en contact avec les policiers (ce que le procureur de la république a finalement été contraint de reconnaître) et Blanquer qui soutient que la mise en place des « établissements publics des savoirs fondamentaux » va « renforcer les directeurs d’école et les écoles primaires rurales », les mensonges sont de plus en plus gros du côté de ce gouvernement ! En l’occurrence, c’est une preuve évidente de la difficulté dans laquelle se trouve désormais Blanquer au vu de l’impopularité croissante que suscite sa loi. Il se retrouve à la fois face à un front d’opposition syndicale inédit depuis de nombreuses années et face à une explosion de la colère accumulée par les personnels au fil des réformes précédentes des ères Sarkozy et Hollande.

Face à Blanquer qui déclare la guerre, tous et toutes déterminé.e.s !

Ce sont les enseignant.e.s du premier degré qui sont désormais à la pointe de la mobilisation avec des mouvements de grève reconductible amorcés dans plusieurs départements (en Loire-Atlantique, en Maine-et-Loire, à Paris, en Haute-Garonne, dans les Deux-Sèvres…), mais aussi avec une profusion d’assemblées générales de secteurs, d’actions et d’occupations d’écoles menées en lien avec les parents d’élèves. Au-delà de cette nouvelle journée nationale de grève, aujourd’hui jeudi 4 avril, l’idée germe dans beaucoup de têtes que, cette fois, ce serait bien de ne plus multiplier les « journées saute-moutons » mais d’y aller pour de bon, même si à partir du 6 avril, un tiers des académies (dont la nôtre) sera en vacances scolaires. Des liens se tissent de nouveau, comme en 2003, entre collègues du premier et du second degré au gré des manifestations, des assemblées où le réflexe de voter la grève à main levée revient en force après une longue interruption.

Il est par contre impossible de ne pas regretter le décalage dans le temps entre les mobilisations dans les lycées qui se sont déroulées l’automne et à l’hiver dernier et celles qui se déroulent actuellement dans les écoles primaires. Chacun lutte le dos au mur quand il subit directement l’attaque alors que le projet de Blanquer pour le service public d’éducation est global et totalitaire dans sa volonté de détruire ce qu’il reste du service public d’éducation.

Développer, coordonner

C’est pour cela qu’il faut absolument développer les liens à la base, secteur par secteur, puis impulser des coordinations à l’échelle des communes et des départements, dans la perspective de mettre en place une coordination nationale pour proposer une stratégie de lutte gagnante alternative à celle des directions syndicales. Il y a effectivement urgence à passer un cap dans la mobilisation. Seule une grève reconductible de toute l’éducation, de la maternelle à l’université, permettra d’imposer le retrait de toutes les contre-réformes Blanquer et Vidal (ministre fantoche du supérieur).

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Informations sur la grève angevine sur le site du comité de grève : https://agdesgrevistes49.000webhostapp.com/

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Contre la Loi Blanquer et la Casse de la Fonction Publique !

FSU - CGT - FO - SUD - CNT et le Comité de Grève

Appel de l’AG des grévistes du Maine et Loire

pour le RETRAIT du projet de loi Blanquer et de la réforme de la Fonction Publique

L’Assemblée Générale de grévistes du jeudi 4 avril 2019, réunissant Salle Pelloutier à Angers des collègues des écoles et établissements de tout le département, constate que la grève contre la Loi Blanquer a pris une ampleur considérable dans le département et nationalement, et que le soutien des parents d’élèves grandit toujours...Les agents territoriaux, les lycéens, les usagers s’inscrivent dans cette mobilisation pour la défense, tout comme nous, du service public.

À la veille des vacances de printemps, l’Assemblée Générale décide de ne rien lâcher et d’appeler tous les personnels du secteur éducatif du Maine et Loire 

à s’inscrire dans les actions prévues pendant les 15 prochains jours :
-  Manifestation Samedi 13 avril Jardin du Mail à Angers à 14H ;
-  continuer d’informer massivement les collègues et les parents d’élèves ;
-  poursuivre la signature de la pétition contre l’école de la confiance ;
-  tracter sur les marchés et les ronds-points ;
-  continuer d’interpeller les élus, les députés, tous les acteurs du secteur de l’éducation et de l’enfance ;

à rester informés via les syndicats et la liste de diffusion du Comité de grève de l’évolution de la mobilisation partout en France ;

à poursuivre la grève reconductible à compter du Mardi 23 avril.

L’Assemblée invite tous les personnels à se réunir en AG de secteur mardi 23 au matin et à se faire représenter, par école, par secteur, en AG départementale le mardi 23 avril à 14h à Angers Salle Pelloutier pour décider des suites à donner afin de bloquer les projets ministériels. Une manifestation est d’ores et déjà prévue à 16h30 à l’issue de l’AG.

Le 4 avril,

Adopté à l’unanimité des présents

4 avril 2019, par NPA 49