Stopper la répression - Étendre la mobilisation - Converger contre Macron

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Pour certains éditorialistes, ce lundi 15 avril devait être un « tournant » dans le quinquennat de Macron. Mais l’allocution télévisée du président n’a pas eu lieu, et ce sont les images de l’incendie de Notre-Dame qui ont, durant plusieurs heures, envahi les écrans… Mardi soir, avec sa courte allocution (dans tous les sens du terme), Macron a voulu décréter une « trêve » politique, au nom de « l’unité nationale ». Comme si la catastrophe patrimoniale de la veille devait justifier un accord avec sa politique néolibérale antisociale et anti-écologique. Pourtant, le face-à-face se poursuit entre, d’une part, un gouvernement qui refuse de faire la moindre concession et qui a confirmé le week-end dernier sa politique du tout-répressif et, d’autre part, d’importantes fractions des classes populaires qui n’entendent pas renoncer à se faire entendre.

Indécence de Macron et des siens

Macron rend hommage aux centaines de pompiers mobilisés pour éteindre le terrible incendie de la cathédrale alors que son gouvernement organise une véritable saignée dans les services publics, y compris ceux qui permettent de sauver des vies comme à l’hôpital.

Indécence également devant la mise en scène de ces grandes fortunes feignant la générosité alors qu’elles bénéficient de toujours plus d’allègements fiscaux, que les dons annoncés seront défiscalisés à hauteur de 60, 66, voire 90 %, et que ces centaines de millions trouvés comme par magie ne sont jamais disponibles lorsqu’il s’agit d’augmenter les salaires... ou de payer les impôts !

Indécence enfin face à ces discours évoquant la « douleur partagée » lorsqu’ils viennent des mêmes qui chaque semaine envoient leurs police et gendarmerie réprimer, blesser, mutiler, pour faire taire celles et ceux qui ont l’audace de manifester pour revendiquer des droits élémentaires.

Les appels à l’unité, les hypocrites déclarations d’amour pour les services publics ou la vraie-fausse générosité des rapaces du CAC 40 ne peuvent que révolter lorsque l’on sait que les destructions du patrimoine historique, soudain présenté par les gouvernants comme « notre bien le plus précieux », résultent souvent de choix politiques calamiteux : les coupes budgétaires, le désinvestissement dans la sauvegarde et l’entretien du patrimoine, l’insuffisance des normes de sécurité sur les chantiers patrimoniaux (et sur l’ensemble des chantiers des bâtiments publics)...

L’heure est toujours à la lutte

Le temps n’a pas été suspendu par l’incendie de Notre-Dame, et l’attitude de Macron comme celle de ses amis milliardaires encouragent à poursuivre une lutte déterminée contre ses politiques. Et ce ne sont pas les quelques informations qui ont opportunément fuité sur les annonces que pourrait faire Macron ces prochains jours qui pourront éteindre la colère : un prétendu « moratoire » sur les fermetures d’écoles et d’hôpitaux alors que ce sont des dizaines, voire des centaines de milliers d’emplois qu’il faudrait créer dans les services publics ; des miettes qui ne sortiront pas une majorité de retraitéEs de la misère ; une prime de fin d’année sans cotisations sociales qui reste au bon vouloir des patrons ; la « baisse des impôts des classes moyennes », alors que ce sont des augmentations de salaires, le rétablissement et l’augmentation des impôts pour les plus riches et la suppression des taxes pour les plus pauvres qui sont revendiqués...

Pour en finir avec les politiques au service du CAC 40, pour la justice sociale et climatique, contre l’arrogance, le mépris et la répression, la lutte continue. Les prochains actes des Gilets jaunes, la journée du 1er mai et la grève dans toute la fonction publique le jeudi 9 mai sont autant d’étapes dans la construction de l’élargissement, des convergences nécessaires pour construire un mouvement d’ensemble qui pourra faire réellement reculer Macron.

17 avril 2019, par NPA 49