Ne laissons pas Michelin fermer l’usine de La Roche et supprimer des emplois à Cholet !

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Michelin a annoncé ce jeudi son intention de fermer d’ici fin 2020 son usine de pneus premium pour poids lourds de La Roche-sur-Yon où 619 salarié.e.s sont employé.e.s. Si une centaine de mutations forcées sont envisagées vers l’usine de Cholet, 74 suppressions de postes sont également programmées dans cette dernière. Alors que la multinationale engrange les bénéfices (1,6 milliards en 2018), elle veut mettre à la rue 600 travailleurs au nom de la compétitivité et de la concurrence. Mais il n’y a pas de fatalité à la logique capitaliste. Il faut tout mettre en œuvre pour mettre en échec les plans de la direction !

Rien n’y a fait. Victimes du chantage permanent à l’emploi que les directions capitalistes exercent sur leurs employés, ceux de La Roche avaient accepté beaucoup de régressions dans les conditions de travail : changements d’horaires, travail certains dimanches et jours fériés, etc. en vertu d’un « accord de réactivité » (sic) conclu il y a 4 ans. En 2013, une partie d’entre eux avaient déjà accepté de déménager à La Roche depuis Joué-lès-Tours (à l’époque, 730 postes avaient été supprimés dans l’usine tourangelle ; il n’en reste qu’un peu plus de 200 aujourd’hui). Ils découvrent aujourd’hui que les promesses de la direction n’étaient que du vent.

Et il ne pouvait en être autrement tant la logique du capitalisme exclut les états d’âme et la parole donnée. Il est à cet égard risible que deux des grands pourvoyeurs de subventions aux entreprises privées de la région, Christelle Morançais, présidente de région (LR), et son prédécesseur, le sénateur d’ultra-droite Bruno Retailleau (LR), font maintenant mine de s’offusquer du comportement de la firme : “cette décision traduit une froide vision des rapports économiques et sociaux qui devraient d’abord être des rapports humains”, écrivent-ils dans un communiqué ! Ingénuité d’utopistes ou tartufferie de politiciens ? Au lieu de gémir sur le “manque de respect” du groupe, ils feraient mieux d’exiger le remboursement intégral de tout ce que la région lui a accordé dans le passé et de tirer un trait définitif sur la demande de subvention que le même groupe s’apprête à faire pour la “revitalisation” de l’usine. Mais ça, ils ne le feront pas. Il s’agira seulement pour eux de sauver la face électorale : protester puis se soumettre, au nom du réalisme gestionnaire, du dieu concurrence et de la déesse compétitivité !

Nous ne sommes pas de celles et ceux qui défendent n’importe quelle production, et ne sommes pas des fanatiques du “tout-camion” que le capitalisme mondialisé affectionne au mépris de la santé des humains et de la vie sur la planète. Mais, si la multinationale Michelin ne parvient pas à écouler les pneus “premium” de La Roche, elle doit opérer une reconversion de l’usine, à ses frais et pas à ceux des salarié.e.s ! De plus, une reconversion vers une production socialement et écologiquement utile sera la meilleure !

Pour l’heure, le mouvement ouvrier ne doit pas laisser isolés les syndicats des usines de La Roche et de Cholet (où beaucoup de CDD et d’intérimaires risquent d’être les victimes collatérales du plan “social” de Michelin en Vendée). Le syndicat SUD Michelin, majoritaire dans l’usine de La Roche, appelle aujourd’hui à la grève illimitée jusqu’au retrait du projet. Puisse cet appel être entendu dans toutes les usines du groupe ! Le refus de tout licenciement et de la fermeture de l’usine de La Roche doit être une exigence portée par toutes et tous. Ne laissons plus le capitalisme jouer avec nos vies !

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Nota bene : La page d’actualité Auto Critique à l’initiative du secteur automobile du NPA permet de suivre l’actualité de la lutte qui commence à La-Roche-sur-Yon.

10 octobre 2019, par NPA 49