Parler d’autre chose que des retraites ? Enfumage gouvernemental !

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Alors que le gouvernement prépare une nouvelle et grave attaque contre le système de retraites par répartition des salariés, il tente de détourner l’attention des médias et de la population sur son fonds de commerce crypto-lepeniste habituel : sécuritarisme et islamophobie. Deux communiqués du NPA sur cette grossière tentative d’enfumage.

COMMUNIQUÉ DU NPA

CONTRE LE PROJET DE LOI SARKOZY SUR LA BURQA

samedi 24 avril 2010

En s’agitant sur le voile intégral, un phénomène ultra minoritaire dans la société française, le gouvernement cherche à détourner l’attention des conséquences de la crise et de sa politique sur la population : licenciements, chômage, discrimination, accentuation des inégalités, contre-réforme des retraites. Pratiquant l’amalgame, il cherche à diviser le monde du travail en désignant comme principal bouc émissaire les musulmans, assimilés en bloc à des intégristes.

L’interdiction faite à une femme portant le voile intégral de conduire est le signe avant coureur des conséquences qu’aura inévitablement la loi, voulue par Sarkozy, interdisant le port de la burqa dans l’espace public : elle interdira de fait à ces femmes de circuler librement et les assignera à domicile, ce qui renforcera encore l’oppression qu’elles subissent. Tout en s’opposant à ce projet de loi liberticide, le NPA réaffirme sa solidarité avec les femmes qui luttent contre toutes les formes d’oppression, dont le voile intégral, mais c’est d’abord en luttant toutes ensembles pour le droit à disposer de leur corps que les femmes s’émancipent. La loi de Sarkozy ne les aidera en rien, bien au contraire.


COMMUNIQUÉ DU NPA

LE COUP DE LA DIVERSION SÉCURITAIRE

vendredi 23 avril 2010

Il y avait eu le « plan banlieue » avec Fadela Amara. Puis le « préfet issu de la diversité » , Nasser Meddah, avec une même arrière-pensée ethnique : calmer les habitants du 93 en nommant des dirigeants issus des mêmes origines. Mais le « plan banlieues » était tout à fait vide de propositions réelles. Le préfet a poursuivi par exemple les expulsions de sans papiers sans même une pointe d’émotion... Voici donc revenus les discours musclés de la droite. Après un commissaire de police syndicaliste candidat pour l’UMP en Seine Saint-Denis aux élections régionales, voici maintenant l’ancien patron du Raid désormais préfet du département ! Et Sarkozy, dans un discours très médiatisé, en remet une couche d’insécurité. Et de violence…

-  Violence contre les parents d’élèves, accusés de ne pas envoyer leurs enfants à l’école, et bientôt punis d’allocations. Toutes les études le prouvent : les ados décrocheurs qui ne veulent plus aller au collège ou au lycée le font contre l’avis de leurs parents ; la suppression des allocations ne sert vraiment à rien.

-  Violence contre les habitants des cités accusés de participer à des bandes, de trafiquer de la drogue, accusés et stigmatisés du matin au soir, contrôlés au RER, contrôlés dans la cité et qui devraient accepter avec le sourire le relégation, leur chômage, et les difficultés.

-  Violence contre tous les habitants issus des immigrations qui sont la proie de toutes les discriminations à l’embauche, au logement, et éternellement accusés d’être des délinquants alors qu’ils sont en premier lieu les victimes de cette politique.

Au même moment, les classes dirigeantes échappent à l’autorité de la loi. Les patrons organisent l’insécurité sociale en licenciant, en délocalisant, en recrutant des précaires et des intérimaires qu’on peut virer à tout moment. Les banquiers trafiquent « entre bandes rivales » et dilapident des milliards issus du travail des salariés. Les plus riches qui ouvrent des comptes dans les paradis fiscaux pour refuser de payer des impôts.

C’est au profit de cette même minorité que Sarkozy et Fillon s’apprêtent à s’attaquer aux retraites du plus grand nombre. En relançant à grand renfort d’annonces leur politique sécuritaire, ils cherchent, une fois de plus, à créer une diversion et à montrer du doigt celles et ceux qui sont leurs premières victimes. Le NPA est prêt à construire une riposte unitaire contre toutes les politiques sécuritaires que subissent les habitants des quartiers et de façon générale l’ensemble des catégories populaires, souvent les plus fragilisées par la crise.


24 avril 2010, par NPA 49