Coronavirus : gouvernement incompétent, mesures anticapitalistes à prendre de toute urgence

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Contre l’épidémie COVID-19, les mesures radicales indispensables sont connues : dépister massivement, arrêter les activités non indispensables, fournir du matériel, soigner. Mais ce n’est pas le gouvernement qui prend ce chemin. Il va falloir lui rappeler que « Nos vies valent plus que leurs profits ! » Un Meeting sur ce mot d’ordre, avec Olivier Besancenot, Philippe Poutou et Christine Poupin mais aussi des militants du monde du travail et des anticapitalistes d’Italie, de l’État espagnol et d’Algérie se tiendra en ligne et en direct sur Facebook live ou sur YouTube mercredi 1er avril à partir de 19h.

Édouard Philippe a osé déclarer samedi soir qu’« il ne laissera personne dire qu’il y a eu du retard dans les décisions ». Une illustration de plus de la pitoyable et mortifère politique du gouvernement. Toutes celles et tous ceux qui ont été contaminés le 15 mars lors du 1er tour des élections municipales, toutes celles et tous ceux qui sont contraints à aller travailler sans protection dans des entreprises “non indispensables” auront apprécié. [1] Mais, à force de mensonges, de déclarations contradictoires, la population est devenue de moins en moins encline à croire les messages gouvernementaux.

Pouvoir incompétent

Au début de la crise au moins, le pouvoir a adopté la même attitude que la classe dirigeante britannique (qui depuis a quand même dû faire marche arrière) : economy first. Après avoir nié la gravité, voire l’existence, de la pandémie, le gouvernement a retardé la mise en place de mesures qui devenaient de plus en plus urgentes. Sous la pression d’une partie d’un patronat voulant préserver le plus longtemps possible l’activité économique, le gouvernement a fait perdre de précieuses semaines à la lutte contre la pandémie. Et, pendant ce temps, le président allait au théâtre...

Le samedi 29 février, alors qu’un conseil des ministres était convoqué pour prendre des mesures contre la pandémie, il s’en sert pour accélérer la procédure de vote de la contre-réforme des retraites, par le recours au très antidémocratique 49-3, sans avancer de mesures concrètes pour fournir les moyens humains et matériels indispensables pour affronter la pandémie !

De fait, aucune mesure n’a été effective avant le 14 mars, alors que l’épidémie explosait. Le 12 mars au soir, Macron annonce la fermeture des établissements scolaires, rejetée le midi même par le ministre de l’Éducation nationale... Mais il présente surtout des mesures pour soutenir l’activité économique et rien d’autre qu’une « héroïsation » des personnels de l’hôpital public. Même s’il interdit les rassemblements de plus de 100 personnes, il maintient... le premier tour des élections municipales ! Quelques jours plus tard, contraint de reconnaître la gravité de la situation, il fait réprimer les comportements individuels jugés « irresponsables » et impose enfin le confinement, mais seulement limité aux particuliers, pas aux entreprises.

Des mesures contre les travailleurs, peu pour la santé

Aujourd’hui, après des semaines à mentir ou nier l’évidence, Macron et Véran se présentent en sauveurs suprêmes, commandant masques, gel hydroalcoolique, respirateurs, etc. qu’il n’avaient pas commandés avant. Or, ils font partie de ceux qui en ont organisé la pénurie au nom de contraintes budgétaires à court terme. Et ils se gargarisent de l’ouverture de lits dans les hôpitaux qu’eux et leurs prédécesseurs ont fermés par dizaines de milliers ! [2]

Ils se gardent de prendre des mesures radicales comme l’arrêt de toute activité non liée aux soins des malades et aux besoins essentiels de la population. Pas question non plus d’imposer une protection efficace des salarié.e.s exerçant dans le cadre d’activités indispensables. La ministre du Travail préfère empêcher les travailleuses et travailleurs de faire usage de leur droit de retrait et faire pression sur les inspectrices et inspecteurs du travail pour qu’ils se contentent de conseiller les employeurs. Plutôt que d’imposer des embauches, ils préfèrent allonger le temps de travail, réduire les temps de repos, imposer des prises de congés pendant le temps du confinement...

Imposer les réponses aux besoins essentiels

Les mesures radicales indispensables sont connues et restent à prendre : dépister massivement, arrêter les activités non indispensables, fournir du matériel, soigner.

Pour cela, il faut restructurer la production afin de fournir le plus rapidement possible masques, produits et matériels pour tester la population, appareils respiratoires. Réquisitionner tous les secteurs privatisés dans la santé : hôpitaux, cliniques, centres médicaux, Ehpad, industrie pharmaceutique... Embaucher massivement sous statut dans la santé, y réduire le temps de travail et y revaloriser les salaires. Interdire les licenciements, y compris des précaires. Réduire au maximum le nombre des prisonnier.e.s. Ouvrir les centres de rétention. Arrêter les procédures d’expulsion et réquisitionner les logements nécessaires pour faire cesser la précarité dans l’habitat.

Nous n’avons aucune d’illusion. Ce n’est pas ce gouvernement, responsable après tant d’autres de l’affaiblissement de notre système de santé, qui prendra ces mesures. Nous devrons les imposer par nos mobilisations, avec l’objectif d’un indispensable changement radical de société pour répondre à la satisfaction des besoins essentiels.

30 mars 2020, par NPA 49

[1] La presse locale et nationale a notamment rendu compte des contaminations qui ont pu avoir lieu à Angers, parmi les assesseurs et présidents de bureau de vote. Voir notre brève à ce propos.

[2] Un débat sur RMC où intervient Christophe Prudhomme, médecin urgentiste dans le 93, remet les pendules à l’heure. Le chroniqueur néolibéral de service (C. Barbier) en prend pour son grade !