La Ménitré défend son bureau de poste

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Il ne reste plus que 113 « vrais » bureaux de poste sur les 363 communes du Maine-et-Loire... La lutte exemplaire des habitants de La Ménitré (La Vallée de l’Authion) contre la fermeture de leur bureau décidée par la direction de La Poste est une lutte pour le service public ; un service public qu’il faut cesser de sacrifier sur l’autel d’une pseudo-rentabilité marchande qui va à l’encontre des intérêts sociaux, de toutes et tous, comme de l’aménagement du territoire !

Recrutements sur des postes précaires, concession au privé de pans d’activité, changement de statut ouvrant la porte à une privatisation, voilà la réalité postale, vécue au quotidien partout sur le territoire. Mais en milieu rural, comme à La Ménitré, la situation comporte des particularités qui ne sont que plus aggravantes.

En premier lieu, le constat est dramatique en termes d’aménagement du territoire. Dans de nombreuses communes rurales, la poste reste un des derniers services publics de proximité, le facteur étant parfois le seul contact humain pour une population isolée et vieillissante.

La politique de la direction de La Poste consiste à «  inciter  » les communes dont la quantité d’opérations n’est pas «  suffisante  », à transformer leur structure postale en Agence postale communale dans la mairie ou en Point Poste chez un commerçant. C’est ce que refusent aujourd’hui les Ménitréens. Dans les deux cas et malgré les «  aides  » [1], il s’agit bien d’une fermeture du bureau de poste et d’une diminution de l’offre de service (plus importante dans le cas du Point Poste). Le transfert vers la mairie ou le commerce est systématiquement précédé d’une diminution des horaires d’ouverture. Une faible quantité d’opérations entraîne également cette diminution qui, à son tour, réduit le nombre d’opérations, etc. C’est le serpent qui se mord la queue.

Depuis la manifestation de mars 2005 à Guéret, le gouvernement a modifié sur la forme ces procédés, avec la Charte des services publics signée par Raffarin et incitant l’État et les opérateurs de service public à une consultation préalable des élus. Cela se matérialise par la technique «  des tontons flingueurs  »  ! La direction départementale de la Poste et un «  expert  » font le tour des municipalités ciblées par une fermeture et expliquent que le choix revient in fine à la municipalité. Voulez-vous gardez une présence postale par le biais d’une délégation municipale ou chez un commerçant ou ne voulez-vous plus rien  ? Face à ce choix, les maires plient souvent l’échine et avalisent donc le choix de La Poste. Mais la résistance existe, et cette déstructuration ne passe pas comme une lettre à la poste. La preuve par La Ménitré !


-  Site du Collectif contre la fermeture du bureau de Poste de la Ménitré + Revue de presse

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22 mai 2010, par NPA 49

[1] Prise en charge d’une partie du financement du personnel, pour une période d’un à neuf ans. Mais que se passera-t-il à la fin de cette période et comment se fera la comptabilité lors de l’ouverture totale du marché postal au niveau européen avec une gestion municipale considérée comme une subvention dans un marché «  libre et non faussé  »  ?