La grève du jeudi 4 février est, en 2021, la première grande échéance de contestation de la politique du gouvernement, notamment à l’appel des CGT, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, MNL et FIDL. En Maine-et-Loire des manifestations sont appelées à 10h30 à Angers (Ralliement), Saumur (Bilange), Cholet (Travot) et à 14h30 à Segré (pl. du port). Cette grève interprofessionnelle doit être le point de départ de la construction d’une opposition globale à la politique de Macron et Cie.
Une politique contre les classes populaires
Depuis plusieurs semaines, des mobilisations ont eu lieu dans divers secteurs : contre les licenciements et les suppressions de postes le 23 février, pour des moyens dans la santé, de meilleures conditions d’études dans la jeunesse, un service public de l’Énergie, contre la loi sécurité globale… Mais il manque encore une convergence de tous les secteurs, de toutes les colères, pour faire face à ce gouvernement.
En effet, la politique du gouvernement n’est pas seulement inefficace contre le virus, contre la crise économique et contre le réchauffement climatique, elle s’oppose aussi directement aux intérêts des classes populaires. Incapable d’anticiper chaque étape de la pandémie (masques, dépistage, vaccins…), le pouvoir refuse de donner des moyens pour rendre supportable les conditions de travail des personnels de la santé surmenés, et refuse toujours de recruter dans les hôpitaux. Il a distribué 100 milliards d’euros au patronat mais les suppressions d’emplois se comptent par centaines de milliers. Comme partout ailleurs sur la planète : le Bureau international du Travail a annoncé que 255 millions d’emplois ont disparu dans le monde ces derniers mois...
Un plan d’urgence contre la crise globale
Face à l’épidémie, mais aussi contre la dégradation rapide des conditions de vie et de travail, et le chômage, il faut imposer un plan d’urgence :
- La réquisition des entreprises qui jouent un rôle face au virus (société pharmaceutiques, producteurs de tests, vaccins et masques) et une politique de vaccination transparente et massive qui mette fin aux brevets dans l’industrie pharmaceutique ;
- l’interdiction des suppressions de postes, le partage du temps de travail entre toutes et tous pour éradiquer le chômage et ralentir la diffusion du virus ;
- le refus des mesures liberticides, et la mobilisation de la population pour organiser la prévention et la solidarité ;
- des conditions d’études accessibles à toutes et tous, sans risques sanitaires pour la jeunesse, en demi-groupes et dans des espaces suffisants, ce qui passe par des embauches massives dans l’éducation.
Regroupons les forces !
Pour répondre à cette crise inédite et globale du capitalisme (à la fois sanitaire, économique et sociale, sans parler de la crise écologique qui continue), il y a urgence à construire une alternative écosocialiste. D’autant que les échecs du gouvernement préparent une nouvelle montée de l’extrême droite qui n’aura qu’à se saisir des outils juridiques mis en place actuellement pour amplifier la répression et les politiques racistes et antisociales.
L’heure est au regroupement, entre toutes les organisations, les collectifs interprofessionnels (en particulier ceux construits contre la réforme des retraites ou les lois liberticides), pour discuter de comment stopper cette crise, pour reconstruire ensemble un rapport de forces favorable au monde du travail. Ce n’est pas avec les prochaines élections que l’on pourra changer la société et combattre l’extrême droite, mais en construisant des mobilisations contre les mesures prises par ce gouvernement, toutes ses attaques réactionnaires, et contre le système qu’il défend.
Macron se moquait de nous, disant attendre les « jours heureux ». Ces « jours heureux », nous ne les gagnerons que par une révolte globale et massive contre le capitalisme.
Lundi 1er février 2021
- lundi 8 mars à 15h40 : grève féministe dans le cadre de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Rassemblement à Angers à 15h40 place du Ralliement.
- Samedi 13 mars : manifestation à Nantes pour les 10 ans de Fukushima. SDN49 organise un car au départ de Angers place de la Rochefoucauld. Contact : busangers10ansfukushima@gmail.com
- vendredi 19 mars : journée mondiale de mobilisation des jeunes pour le climat.
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
La pétition Vidal Démission ! a collecté plus de 14000 signatures d’enseignants-chercheurs et chercheurs ce 22 février (voir le communique de “Université ouverte”). Le rejet des propos inacceptables et réitérés d’une ministre qui préfère occuper son temps à alimenter le discours d’extrême droite plutôt que de s’occuper des étudiant.e.s en difficulté est donc très majoritaire dans le milieu universitaire. Malheureusement, à l’occasion de la polémique médiatique, le fantasme de l’ennemi intérieur “islamo-gauchiste” propagé par les ministres Vidal, Blanquer et Darmanin se trouve “légitimé” dans une partie de la population. La déconstruction de ce concept fasciste est donc urgente. Côté sciences, on lira une étude instructive de D. Chavalarias, directeur de recherches au CNRS : “Islamogauchisme” : Le piège de l’Alt-right se referme sur la Macronie. Mais c’est côté politique qu’il faut aussi agir, en particulier pour éviter que la “politique” se résume au duel Macron-Le Pen. Face à la barbarie des fascismes et crypto-fascismes, la construction d’une alternative écosocialiste est toujours plus nécessaire.
À Angers, 650 manifestant.e.s (selon la police) ont répondu à l’appel intersyndical et interprofessionnel à manifester jeudi 4 février en matinée. C’est une participation inférieure à ce qui pouvait être attendu en cette occasion, et une nouvelle illustration des contradictions d’une période marquée par la crise sanitaire et l’absence de perspective positive pour le mouvement ouvrier. En grande partie, les militant.e.s venaient du secteur public et de différents secteurs en lutte, mais ils n’en étaient que des délégations. S’il y avait très peu d’étudiant.e.s et d’enseignant.e.s, on remarquait les intermittent.e.s qui ont animé et coloré (avec des ballons rouges) la manifestation, laquelle qui s’est terminée là où elle avait commencé, place du Ralliement.
Assiste-t-on à un retour à l’eugénisme médical de sinistre mémoire ? Est-ce le fruit du néolibéralisme utilitariste ambiant qui ne voit dans l’être humain qu’un outil économique, à éliminer dès lors qu’il perdrait cette fonction ? À entendre l’infectiologue et chef de service de l’Hôpital Bichat Xavier Lescure sur le Journal de France Inter du dimanche 24 janvier (voir en particulier à 12’40"), celui-là apparaît en tout cas avoir contaminé une partie du corps médical. Car dire que “ce qu’on vit après 80 ans c’est du bonus” (sic !) s’interroger pour savoir si “on peut encore s’autoriser ces bonus” et conclure “qu’il faut qu’on [la société] fasse des choix qui sont difficiles” est décidément très éloigné, non seulement du serment d’Hippocrate mais de toute humanité. Le comble est que ce médecin s’attribue sans honte “une vision globale du courage”. Ce mot “courage” est couramment employé par les capitalistes quand ils licencient leurs employé.e.s. Faudra-t-il que des médecins dévoyés l’invoquent pour refuser de vacciner ou soigner les patients qui ne sont plus utiles au productivisme capitaliste ?
Le dernier rapport d’Oxfam révèle comment, malgré la crise, les milliardaires les plus fortunés ont retrouvé leur niveau richesse d’avant la pandémie en seulement 9 mois alors qu’il pourrait falloir plus de 10 ans aux personnes les plus pauvres pour se relever des impacts économiques de la pandémie.
La tendance est la même en France : les milliardaires français ont non seulement retrouvé leur fortune d’avant la crise mais ils se sont même enrichis : ils ont gagné 175 milliards d’€ entre mars et décembre 2020. C’est l’équivalent de deux fois le budget de l’hôpital public français. C’est aussi la 3ème plus forte progression de richesse après les États-Unis et la Chine ! Sur l’ensemble de l’année 2020, malgré la crise, la fortune de Bernard Arnault a augmenté de 44 milliards d’euros soit un bond de 41 %. Pendant ce temps, un million de personnes seraient tombées dans la pauvreté en France en 2020, selon les associations caritatives, et on compterait 8 millions bénéficiaires de l’aide alimentaire (+2,5 millions qu’avant la crise). Lire le communiqué d’OXFAM
Dans le secteur politique et syndical, la légion d’honneur est la récompense symbolique que l’État français attribue aux fidèles serviteurs du capitalisme et de l’impérialisme. Après la grand-croix attribuée au dictateur et tortionnaire égyptien Abdel Fattah al-Sissi, c’est toute une flopée d’individus baignant dans les eaux glacées du pouvoir qui se l’est vu attribuée pour la nouvelle année. La très angevine Christiane Lambert, porte-parole de la FNSEA et du capitalisme productiviste dans le champ agricole, est ainsi promue officier, aux côtés de PDG divers (L’Oréal, Le Petit Futé, Accor, Pernod-Ricard, Ariane Group...). Cela résume bien la politique macroniste, antisociale et anti-écologiste : ventes d’armes, pesticides, productivisme... L’alibi des récompenses attribuées à des artistes ou à des représentants du secteur de la santé ne saurait faire illusion, tant la culture et la santé sont par ailleurs maltraitées par le gouvernement. Tout un monde à changer en 2021 !