Comme en 2017, Macron et Le Pen sont qualifiés pour le « second tour » de l’élection du monarque de la 5e République. L’extrême droite, dont Zemmour, représente un tiers des voix, et Le Pen pourraient le gagner. C’est une menace sans précédent pour la classe travailleuse : surexploitation, aggravation des attaques contre les libertés démocratiques et contre les populations d’origine immigrée, déni de toute politique environnementale sont à son programme...
Le discours social mensonger de l’extrême droite
Pour attirer les votes populaires, Le Pen essaie de faire croire à un virage social de son parti néolibéral et nostalgique du fascisme. Ce discours pseudo social est un mensonge. En réalité, Le Pen est contre l’augmentation des salaires (la pseudo-augmentation du salaire net qu’elle propose est censée se faire aux dépens du salaire socialisé que constituent les cotisations sociales !) Ce n’est pas étonnant car les meilleurs amis de l’extrême droite sont certains grands patrons tels que Vincent Bolloré et les médias à leurs ordres. Le Pen vise surtout à diviser la classe travailleuse, pour le plus grand profit des capitalistes, en s’attaquant à sa fraction d’origine immigrée. C’est le poison mortel du nationalisme qu’elle essaie de répandre et qu’il faut rejeter absolument.
Aucune confiance dans Macron
Pour autant, nous ne pouvons faire aucune confiance à Macron pour combattre l’extrême droite. La montée de l’extrême droite, de Le Pen et Zemmour, c’est son bilan ! Quand il s’attaque aux conditions de vie des salarié·e·s et des chômeurs, quand il chasse, avec Darmanin, les migrant·e·s et les sans-papiers, quand il stigmatise les musulman·e·s, quand il réprime violemment les manifestations, comme celles des Gilets jaunes, il donne confiance aux réactionnaires, tandis que les classes populaires sont démoralisées, divisées, contraintes à la passivité.
Comme l’a déclaré Philippe Poutou, “Dimanche 24 avril, beaucoup voudront faire barrage au RN en votant Macron. Nous partageons la volonté de rejeter le danger mortel pour tout progrès social et pour l’ensemble des droits que représenterait l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen, tout particulièrement pour les populations immigrées et d’origine immigrée ou les personnes LGBT. Notre consigne de vote est claire : pas une voix ne doit aller à l’extrême droite. Pour autant nous ne donnerons pas de consigne de vote en faveur de Macron, car c’est un pompier pyromane dont les politiques sont une des causes de la montée du RN. Macron n’est en rien un rempart contre l’extrême droite qui a progressé durant son quinquennat.”
Quel bilan pour la « gauche » ?
Toutes tendances confondues, la gauche est comme en 2017 à un niveau bas (moins d’un tiers des voix, tout cumulé).
Avec la candidature de Philippe Poutou, nous avons voulu affirmer que c’est en changeant le rapport de forces, dans les luttes, qu’on peut changer le monde, pas par la voie des institutions taillées sur mesure pour les puissants. Nous remercions les électeurs et électrices qui ont choisi de voter pour notre candidat, un ouvrier licencié, quelqu’un qui leur ressemble.
Nous savons aussi que bien d’autres se sont reconnu·e·s dans la candidature de Philippe mais ont préféré voter pour Mélenchon, espérant que celui-ci puisse passer devant Le Pen et figurer au 2e tour. Ce phénomène de vote « utile » ou « efficace », inévitable dans le cadre truqué de l’élection présidentielle, a touché toutes les autres candidatures social-libérale (PS), de gauche (PCF, LO) et écologiste (EELV). Le vote massif pour Jean-Luc Mélenchon a, dans ces conditions, pu incarner le vote populaire et montrer que le monde du travail est capable de relever la tête.
Prenons nos affaires en main
En 2002, alors que Jean-Marie Le Pen accédait au deuxième tour, les manifestant·e·s de l’entre deux tours criaient « 20 ans de politiques antisociales, c’est 20% pour le Front national ». Vingt ans plus tard, la situation a empiré. Les partis gestionnaires du système, PS et LR, sont en déroute. Personne ne les regrette, mais il faut construire une alternative. Comme en 2002 la meilleure réponse face à l’extrême droite, c’est la mobilisation de masse des classes populaires, des exploité·e·s et de toutes et tous les opprimé·e·s.
Mobilisation générale !
Les prochaines semaines doivent être marquées par des manifestations les plus massives possible contre l’extrême droite et les politiques libérales et autoritaires qui le nourrissent. Dans l’unité, construisons la mobilisation dans les quartiers populaires, sur les lieux de travail, dans la jeunesse, partout où c’est possible.
Les prochains mois vont être difficiles, et plus que jamais, nous avons besoin d’unir la classe travailleuse et ses organisations pour y faire face. L’ensemble de la gauche sociale et politique – syndicats, associations, collectifs écologistes, antiracistes, féministes, LGBTI, et forces politiques – doivent se rencontrer pour discuter des initiatives possibles pour changer la donne, contre l’extrême droite, contre la future réforme des retraites, pour les salaires. Nous avons aussi besoin d’une gauche de combat, de construire un parti pour les mobilisations et pour rompre avec le capitalisme. C’est nécessaire et c’est urgent.
- samedi 18 juin de 18h30 à 03h : Soirée de clôture de l’Étincelle au Chabada à Angers. Organisé par Les Nuits Bleues. Renseignements etincelle@riseup.net ou 06 60 06 21 23.
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
La Quatrième Internationale organise une semaine de solidarité avec l’Ukraine, du 25 mai au 1er juin. Chaque soir à 20 h sera diffusé sur facebook un entretien avec des militant·e·s anticapitalistes, antifascistes, anarchistes, syndicalistes du rail et de la santé, féministes Ukrainien·ne·s et Polonais·e·s. Des entretiens réalisés en Ukraine par Olivier Besancenot et Daria Saburova, lors d’un voyage de solidarité d’une délégation européenne début mai dans la région de Lviv à l’appel de l’organisation anticapitaliste ukrainienne « Mouvement social ».
Rappel : on peut aider la résistance de gauche en Ukraine en faisant un don en ligne ICI !
L’Anticapitaliste, l’émission. Débat avec Gilbert Achcar, Daria Saburova, Denys Gorbach et Catherine Samary.
Diffusé sur YouTube, Facebook et Twitter
Quazar (centre LGBTI+ d’Angers et du Maine-et-Loire) et toutes les associations et syndicats partenaires donnent rendez-vous à toutes et tous le samedi 14 mai pour l’édition 2022 de La FestiPRIDE d’Angers. Le mot d’ordre choisi cette année met l’accent sur le sort fait aux personnes transgenres : « Transidentités, stop à notre psychiatrisation forcée ! ». Au programme : Rendez-vous à partir de 11h dans le village associatif, installé sur l’esplanade Cœur de Maine (à noter que, pour la première année, L’UD CGT 49 y tiendra un stand). À 14h, formation du cortège et départ des manifestants pour une boucle dans les rues d’Angers. “Before” à partir de 18h à l’Entre 2, au 90 rue Lionnaise, et “Pride Night” (soirée officielle) à partir de 23h au Chabada - 56 boulevard du Doyenné. Le NPA49 soutient évidemment cette initiative !
Depuis le début de l’agression impérialiste russe en Ukraine, les militant·e·s de Sotsialnyi Rukh participent activement à la résistance tout en continuant de dénoncer les politiques néolibérales menées par le régime ukrainien en place. Du fait du contexte, l’organisation est en difficulté financière et son aspiration à devenir un parti est compromise. En effet, pour pouvoir être reconnu comme parti politique en Ukraine, il est nécessaire de récolter 10.000 signatures, ce qui est fait, mais aussi de payer 336.000 hryvnas (environ 10.500 euros, l’équivalent de 51,6 SMIC en Ukraine). De plus, avec la guerre, l’organisation porte également la responsabilité de loger et d’aider ses membres, qui ont perdu leur emploi ou leur logement, ce qui rend le travail politique beaucoup plus difficile. Or, Sotsіalnyi Rukh représente un réel espoir pour la gauche Ukrainienne. C’est la seule organisation de gauche radicale anticapitaliste qui aspire à devenir un parti politique. Il s’agit donc d’un acteur politique majeur pour la construction d’un sujet politique de gauche radicale en Ukraine. Dans ce contexte, marquons notre solidarité à l’égard de Sotsіalnyi Rukh en l’aidant à survivre, se renforcer et faire croître les forces de gauche radicale au sein de la résistance ukrainienne. Pour soutenir, souscrire, allons sur le lien https://souscription.npa2009.org/ukraine et partageons-le !
Karl Marx était-il « un ange vert ou un démon productiviste ? ». Daniel Bensaïd posait ainsi la question du rapport à la nature dans la pensée du philosophe allemand. En la matière, les tensions évidentes dans l’œuvre de Marx ont suscité les réponses alternatives de très nombreux auteurs. Celle que Timothée Haug a apportée récemment dans sa thèse de doctorat (*) est de nature à dépasser les querelles d’interprétations.
En effet, plutôt que d’ériger Marx en prophète de l’écosocialisme, Timothée Haug reconstruit minutieusement l’émergence de la question écologique dans son œuvre. Il montre en détails ce que cette émergence a eu de problématique, d’antinomique au paradigme de la production déployé par Marx dans sa polémique contre Malthus et Ricardo. Pour Timothée Haug, l’analyse critique de la rupture par le capitalisme du métabolisme humanité-nature, dans Le Capital, n’était pas contenue en germe dans les écrits de jeunesse de Marx, dont le naturalisme n’était pas écologique. Il s’agit au contraire d’une révision scientifique majeure, opérée par Marx avec rigueur et à force de travail. La « rupture métabolique » a marqué une véritable rupture théorique. Une rupture inachevée, requérant un approfondissement critique plutôt qu’une apologie.
Grâce à une initiative conjointe de la Commission écosocialiste de la Gauche anticapitaliste (Belgique), de la Commission écologie du NPA (France) et du Groupe écosocialiste de SolidaritéS (Suisse), Timothée Haug a été interrogé sur sa thèse par Daniel Tanuro mercredi 27 avril (échange suivi d’un débat avec le public). Tout est visible sur YouTube.
(*) Timothée Haug, « La rupture écologique dans l’œuvre de Marx. Analyse d’une métamorphose inachevée du paradigme de la production », Université de Strasbourg, Thèse en philosophie, soutenue le 1er avril 2022.