Les résultats du premier tour ont exprimé à la fois un rapport de forces dégradé pour les classes populaires et une polarisation, certes déformée par un mode de scrutin particulièrement antidémocratique. Le champ politique se divise en trois parties : un bloc fasciste dirigé par Le Pen, un bloc de gauche dirigé par Mélenchon, et un « centre » libéral-autoritaire autour de Macron. Celui-ci a su consolider une base sociale derrière lui, « la France qui va bien », et arrive en tête malgré le fort rejet qu’il suscite dans la population.
Le danger de l’extrême droite
Face au danger que représente la prise des institutions de la Ve République par un parti d’extrême droite, nombreux sont celles et ceux qui ont choisi de voter Mélenchon dans les derniers jours de la campagne. Mais cela n’a pas suffi pour éliminer Marine Le Pen. Bien que minoritaire dans la bourgeoisie, l’option Le Pen pourrait bénéficier du rejet massif de Macron. Une victoire électorale de l’extrême droite n’est pas à exclure dimanche prochain.
Il reste quelques jours pour construire une mobilisation massive contre l’extrême droite, regroupant toutes celles et tous ceux qui, dans les classes populaires, ont bien conscience du danger qu’elle représente. Mais il existe aussi une frange qui, par haine de Macron, verrait d’un bon œil une victoire de Le Pen, voire pense voter pour elle. Il est ainsi essentiel de s’adresser à elle et de rappeler, sans concession, le danger spécifique que représente l’extrême droite. Une victoire de Le Pen serait bien pire encore qu’un nouveau quinquennat de Macron, avec des sauts qualitatifs sur le terrain du racisme et de l’autoritarisme. Cela libérerait par ailleurs les ultra-réactionnaires, en particulier au sein de la police et de l’armée, ainsi que les groupes fascistes qui pourrait multiplier les agressions et les violences.
Empêcher Le Pen d’accéder au pouvoir
C’est pourquoi, dans les classes populaires, pas une voix ne doit se porter sur Le Pen, afin que celle-ci soit battue dimanche 24 avril. Dans ce cadre, nous savons que certain·e·s utiliseront le bulletin « Macron » pour la dégager, pendant que d’autres choisiront de boycotter ce deuxième tour biaisé. L’essentiel n’est pas de se déchirer entre nous sur ce vote, mais de mettre l’ensemble de notre camp social en mouvement pour empêcher l’accession de l’extrême droite à l’Élysée, et préparer les nécessaires combats à venir quel que soit le résultat de l’élection.
Des réactions ont déjà lieu, dans la jeunesse scolarisée, sur les lieux de travail et dans les quartiers populaires, contre l’extrême droite et les politiques libérales. Des manifestations ont eu lieu le week-end dernier, certes pas assez massives, mais qui montrent que le rejet de l’extrême droite est bien là et que nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui veulent l’exprimer dans la rue.
Des initiatives unitaires de toute la gauche demeurent nécessaires pour construire la suite : contre l’extrême droite, pour les luttes sociales, pour reconstruire un projet d’émancipation et une force politique pour le porter. Et d’ici là, un seul mot d’ordre : la mobilisation la plus massive possible. Faisons taire l’extrême droite et préparons-nous à riposter !
- samedi 18 juin de 18h30 à 03h : Soirée de clôture de l’Étincelle au Chabada à Angers. Organisé par Les Nuits Bleues. Renseignements etincelle@riseup.net ou 06 60 06 21 23.
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
La Quatrième Internationale organise une semaine de solidarité avec l’Ukraine, du 25 mai au 1er juin. Chaque soir à 20 h sera diffusé sur facebook un entretien avec des militant·e·s anticapitalistes, antifascistes, anarchistes, syndicalistes du rail et de la santé, féministes Ukrainien·ne·s et Polonais·e·s. Des entretiens réalisés en Ukraine par Olivier Besancenot et Daria Saburova, lors d’un voyage de solidarité d’une délégation européenne début mai dans la région de Lviv à l’appel de l’organisation anticapitaliste ukrainienne « Mouvement social ».
Rappel : on peut aider la résistance de gauche en Ukraine en faisant un don en ligne ICI !
L’Anticapitaliste, l’émission. Débat avec Gilbert Achcar, Daria Saburova, Denys Gorbach et Catherine Samary.
Diffusé sur YouTube, Facebook et Twitter
Quazar (centre LGBTI+ d’Angers et du Maine-et-Loire) et toutes les associations et syndicats partenaires donnent rendez-vous à toutes et tous le samedi 14 mai pour l’édition 2022 de La FestiPRIDE d’Angers. Le mot d’ordre choisi cette année met l’accent sur le sort fait aux personnes transgenres : « Transidentités, stop à notre psychiatrisation forcée ! ». Au programme : Rendez-vous à partir de 11h dans le village associatif, installé sur l’esplanade Cœur de Maine (à noter que, pour la première année, L’UD CGT 49 y tiendra un stand). À 14h, formation du cortège et départ des manifestants pour une boucle dans les rues d’Angers. “Before” à partir de 18h à l’Entre 2, au 90 rue Lionnaise, et “Pride Night” (soirée officielle) à partir de 23h au Chabada - 56 boulevard du Doyenné. Le NPA49 soutient évidemment cette initiative !
Depuis le début de l’agression impérialiste russe en Ukraine, les militant·e·s de Sotsialnyi Rukh participent activement à la résistance tout en continuant de dénoncer les politiques néolibérales menées par le régime ukrainien en place. Du fait du contexte, l’organisation est en difficulté financière et son aspiration à devenir un parti est compromise. En effet, pour pouvoir être reconnu comme parti politique en Ukraine, il est nécessaire de récolter 10.000 signatures, ce qui est fait, mais aussi de payer 336.000 hryvnas (environ 10.500 euros, l’équivalent de 51,6 SMIC en Ukraine). De plus, avec la guerre, l’organisation porte également la responsabilité de loger et d’aider ses membres, qui ont perdu leur emploi ou leur logement, ce qui rend le travail politique beaucoup plus difficile. Or, Sotsіalnyi Rukh représente un réel espoir pour la gauche Ukrainienne. C’est la seule organisation de gauche radicale anticapitaliste qui aspire à devenir un parti politique. Il s’agit donc d’un acteur politique majeur pour la construction d’un sujet politique de gauche radicale en Ukraine. Dans ce contexte, marquons notre solidarité à l’égard de Sotsіalnyi Rukh en l’aidant à survivre, se renforcer et faire croître les forces de gauche radicale au sein de la résistance ukrainienne. Pour soutenir, souscrire, allons sur le lien https://souscription.npa2009.org/ukraine et partageons-le !
Karl Marx était-il « un ange vert ou un démon productiviste ? ». Daniel Bensaïd posait ainsi la question du rapport à la nature dans la pensée du philosophe allemand. En la matière, les tensions évidentes dans l’œuvre de Marx ont suscité les réponses alternatives de très nombreux auteurs. Celle que Timothée Haug a apportée récemment dans sa thèse de doctorat (*) est de nature à dépasser les querelles d’interprétations.
En effet, plutôt que d’ériger Marx en prophète de l’écosocialisme, Timothée Haug reconstruit minutieusement l’émergence de la question écologique dans son œuvre. Il montre en détails ce que cette émergence a eu de problématique, d’antinomique au paradigme de la production déployé par Marx dans sa polémique contre Malthus et Ricardo. Pour Timothée Haug, l’analyse critique de la rupture par le capitalisme du métabolisme humanité-nature, dans Le Capital, n’était pas contenue en germe dans les écrits de jeunesse de Marx, dont le naturalisme n’était pas écologique. Il s’agit au contraire d’une révision scientifique majeure, opérée par Marx avec rigueur et à force de travail. La « rupture métabolique » a marqué une véritable rupture théorique. Une rupture inachevée, requérant un approfondissement critique plutôt qu’une apologie.
Grâce à une initiative conjointe de la Commission écosocialiste de la Gauche anticapitaliste (Belgique), de la Commission écologie du NPA (France) et du Groupe écosocialiste de SolidaritéS (Suisse), Timothée Haug a été interrogé sur sa thèse par Daniel Tanuro mercredi 27 avril (échange suivi d’un débat avec le public). Tout est visible sur YouTube.
(*) Timothée Haug, « La rupture écologique dans l’œuvre de Marx. Analyse d’une métamorphose inachevée du paradigme de la production », Université de Strasbourg, Thèse en philosophie, soutenue le 1er avril 2022.