Ce soir, en conclusion de cette non-campagne et comme symptôme d’une crise démocratique sans précédent, Macron a été réélu. Avec 58%, son libéralisme autoritaire l’a donc emporté sur le libéralisme crypto-fasciste et raciste porté par Le Pen. Le « tout-sauf-Macron » ne l’a pas emporté sur le « tout-sauf-Le-Pen », et c’est tant mieux pour notre camp social, tant cette dernière représentait un danger mortel. Le pire a donc été évité : en politique plus qu’ailleurs, deux maux, mêmes très graves, doivent toujours être hiérarchisés. D’un côté une droite dure, ultra libérale technocratique, policière, liée aux vieux partis de gouvernement, à l’État et ses appareils, aux firmes du CAC40, mais sans base sociale de masse et détestée par une grande partie du pays. De l’autre une extrême droite populiste mais lissée, démagogique et menteuse, en quête de respectabilité, avec malheureusement une certaine base populaire...
Avec un taux de 28 %, le score de l’abstention est le second le plus important de l’histoire de la Ve République... derrière l’élection de 1969. Près d’un tiers des électeurs ne veulent même plus jouer cette comédie. Le taux de vote blanc et nul ne sera connu que plus tard, mais il pourrait a priori atteindre aussi un record. [1] La crise politique, démocratique, qui met en cause la légitimité de ce président à nouveau mal élu, s’accentue. Son bilan négatif est sans appel, et ce second mandat s’annonce comme un approfondissement des attaques sociales, démocratiques et idéologiques réactionnaires. Le boulevard pour l’extrême droite devrait donc encore s’élargir...
Il y a urgence à tracer une perspective d’émancipation, à construire une gauche de combat. Le NPA est favorable à ce que dans les prochaines élections législatives, il y ait des candidatures d’union pour faire face à la droite et à l’extrême droite, sur la base d’un programme de contestation du macronisme et de rupture avec les politiques capitalistes. C’est la raison pour laquelle nous avons répondu positivement à l’invitation à discuter avec l’Union populaire, avec la ferme volonté d’aboutir à des candidatures unitaires à gauche. Mais c’est aussi, et peut-être surtout, le troisième tour social qui s’ouvre dans la rue, sur nos lieux de travail et d’études, à commencer contre la « réforme » annoncée de nos régimes de retraites. Des luttes sociales à construire pour résister à l’offensive de Macron II, condition indispensable pour changer la donne durablement.
Pour tout cela, nous aurons besoin à la fois d’unité et de radicalité. Partis, syndicats, associations et collectifs écologistes, antiracistes, féministes, LGBTI : il faut construire un front commun et durable de notre classe, articulant mobilisations de rue et batailles idéologiques, en particulier contre l’extrême droite. De ce front et des luttes multiples pourrait alors émerger une force politique anticapitaliste, antifasciste, féministe, écologiste et internationaliste, pour la transformation révolutionnaire de la société. C’est nécessaire et c’est urgent.
[1] Les résultats sont donnés sur le site du ministère de l’intérieur. Les votes blancs et nuls s’élèvent à 8,6%.
- samedi 18 juin de 18h30 à 03h : Soirée de clôture de l’Étincelle au Chabada à Angers. Organisé par Les Nuits Bleues. Renseignements etincelle@riseup.net ou 06 60 06 21 23.
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
La Quatrième Internationale organise une semaine de solidarité avec l’Ukraine, du 25 mai au 1er juin. Chaque soir à 20 h sera diffusé sur facebook un entretien avec des militant·e·s anticapitalistes, antifascistes, anarchistes, syndicalistes du rail et de la santé, féministes Ukrainien·ne·s et Polonais·e·s. Des entretiens réalisés en Ukraine par Olivier Besancenot et Daria Saburova, lors d’un voyage de solidarité d’une délégation européenne début mai dans la région de Lviv à l’appel de l’organisation anticapitaliste ukrainienne « Mouvement social ».
Rappel : on peut aider la résistance de gauche en Ukraine en faisant un don en ligne ICI !
L’Anticapitaliste, l’émission. Débat avec Gilbert Achcar, Daria Saburova, Denys Gorbach et Catherine Samary.
Diffusé sur YouTube, Facebook et Twitter
Quazar (centre LGBTI+ d’Angers et du Maine-et-Loire) et toutes les associations et syndicats partenaires donnent rendez-vous à toutes et tous le samedi 14 mai pour l’édition 2022 de La FestiPRIDE d’Angers. Le mot d’ordre choisi cette année met l’accent sur le sort fait aux personnes transgenres : « Transidentités, stop à notre psychiatrisation forcée ! ». Au programme : Rendez-vous à partir de 11h dans le village associatif, installé sur l’esplanade Cœur de Maine (à noter que, pour la première année, L’UD CGT 49 y tiendra un stand). À 14h, formation du cortège et départ des manifestants pour une boucle dans les rues d’Angers. “Before” à partir de 18h à l’Entre 2, au 90 rue Lionnaise, et “Pride Night” (soirée officielle) à partir de 23h au Chabada - 56 boulevard du Doyenné. Le NPA49 soutient évidemment cette initiative !
Depuis le début de l’agression impérialiste russe en Ukraine, les militant·e·s de Sotsialnyi Rukh participent activement à la résistance tout en continuant de dénoncer les politiques néolibérales menées par le régime ukrainien en place. Du fait du contexte, l’organisation est en difficulté financière et son aspiration à devenir un parti est compromise. En effet, pour pouvoir être reconnu comme parti politique en Ukraine, il est nécessaire de récolter 10.000 signatures, ce qui est fait, mais aussi de payer 336.000 hryvnas (environ 10.500 euros, l’équivalent de 51,6 SMIC en Ukraine). De plus, avec la guerre, l’organisation porte également la responsabilité de loger et d’aider ses membres, qui ont perdu leur emploi ou leur logement, ce qui rend le travail politique beaucoup plus difficile. Or, Sotsіalnyi Rukh représente un réel espoir pour la gauche Ukrainienne. C’est la seule organisation de gauche radicale anticapitaliste qui aspire à devenir un parti politique. Il s’agit donc d’un acteur politique majeur pour la construction d’un sujet politique de gauche radicale en Ukraine. Dans ce contexte, marquons notre solidarité à l’égard de Sotsіalnyi Rukh en l’aidant à survivre, se renforcer et faire croître les forces de gauche radicale au sein de la résistance ukrainienne. Pour soutenir, souscrire, allons sur le lien https://souscription.npa2009.org/ukraine et partageons-le !
Karl Marx était-il « un ange vert ou un démon productiviste ? ». Daniel Bensaïd posait ainsi la question du rapport à la nature dans la pensée du philosophe allemand. En la matière, les tensions évidentes dans l’œuvre de Marx ont suscité les réponses alternatives de très nombreux auteurs. Celle que Timothée Haug a apportée récemment dans sa thèse de doctorat (*) est de nature à dépasser les querelles d’interprétations.
En effet, plutôt que d’ériger Marx en prophète de l’écosocialisme, Timothée Haug reconstruit minutieusement l’émergence de la question écologique dans son œuvre. Il montre en détails ce que cette émergence a eu de problématique, d’antinomique au paradigme de la production déployé par Marx dans sa polémique contre Malthus et Ricardo. Pour Timothée Haug, l’analyse critique de la rupture par le capitalisme du métabolisme humanité-nature, dans Le Capital, n’était pas contenue en germe dans les écrits de jeunesse de Marx, dont le naturalisme n’était pas écologique. Il s’agit au contraire d’une révision scientifique majeure, opérée par Marx avec rigueur et à force de travail. La « rupture métabolique » a marqué une véritable rupture théorique. Une rupture inachevée, requérant un approfondissement critique plutôt qu’une apologie.
Grâce à une initiative conjointe de la Commission écosocialiste de la Gauche anticapitaliste (Belgique), de la Commission écologie du NPA (France) et du Groupe écosocialiste de SolidaritéS (Suisse), Timothée Haug a été interrogé sur sa thèse par Daniel Tanuro mercredi 27 avril (échange suivi d’un débat avec le public). Tout est visible sur YouTube.
(*) Timothée Haug, « La rupture écologique dans l’œuvre de Marx. Analyse d’une métamorphose inachevée du paradigme de la production », Université de Strasbourg, Thèse en philosophie, soutenue le 1er avril 2022.