C’est à nouveau de véritables marées humaines qui, jeudi 23 septembre, ont défilé à Angers (entre 22.000 [CGT] et 12.000 [police]), Cholet (entre 5 500 [syndicats] et 3 200 [police]), Saumur (2500) et Segré (700). Les salariés du privé (mineurs, Valéo, Courrier de l’Ouest, Bosch, Thyssen, Thomson, transports...) étaient encore plus nombreux que le 7 et les jeunes, lycéens et étudiants, ont fait une apparition remarquée.
Alors que plus de trois millions de manifestants sont annoncés par la CGT au niveau national, le gouvernement tente à l’inverse de minimiser la mobilisation du 23 septembre afin de faire croire que sa “réforme” serait mieux tolérée par la population. Le nombre annoncé par la police (997.000), alors que toutes les manifestations n’avaient pas encore eu lieu, est en soi grotesque et montre que le gouvernement avait décidé à l’avance d’annoncer moins du million symbolique de manifestants [1]. Comme si le chiffrage des manifestants pouvait se faire à 3000 près sur un million (0,3%) ! Il n’en reste pas moins que le mouvement social reste dans l’expectative et cela a limité la puissance, pourtant considérable, de la mobilisation du 23 septembre. Il y a eu plus de grévistes dans certains secteurs peu mobilisés le 7 et un peu moins dans d’autres. La question de la grève reconductible et du blocage du pays est posée partout, mais peu de secteurs sont prêts à y aller seuls. En même temps, la nécessité de maintenir l’unité syndicale fait de l’intersyndicale à la fois un outil (parce qu’elle donne confiance en la force des travailleurs) et un obstacle (parce qu’elle ne pose pas les mots d’ordre qui permettrait de gagner, se contentant de mobilisations espacées, sans véritable dynamique). Lors de la lutte contre le CPE en 2006, la force de frappe de la jeunesse avait permis de dépasser cette contradiction. La présence plus importante des jeunes le 23 septembre peut laisser espérer une éclaircie majeure de côté-là.
Dans le Maine et Loire, il y a eu 48% de grévistes au CESAME (61% le 7) et entre 18 et 20% au CHU (15% le 7). Dans le privé, on note 150 grévistes à Valéo, 100 à Scania, 250 à Thomson, etc. Dans l’éducation, il y a eu un très léger fléchissement du nombre de grévistes (certaines écoles sont restées ouvertes qui étaient fermées le 7), mais largement compensées par l’arrivée de plusieurs centaines de lycéens dans le mouvement. A Angers, avec près de 10.000 manifestants, le cortège de la CGT a été de loin le plus massif et le plus dynamique. Dans cette même ville, deux AG se sont déroulées à la Bourse du travail. La première, le matin avant la manifestation, regroupait une centaine de militants du secteur éducatif à l’appel de l’intersyndicale. A la quasi-unanimité, l’AG a voté pour le principe de la grève reconductible (99 pour, et 3 abstentions ou refus d vote). En même temps, les militants étaient conscients qu’il faudrait élargir cette perspective au niveau interprofessionnel. À la va-vite, de petits flyers ont été tirés invitant les manifestants à rejoindre une AG interprofessionnelle à 15h l’après-midi. Celle-ci a rassemblé 150 personnes, dont des militants CGT (métallurgie, SNCF, Thomson, transports) et Sud Santé-sociaux. Cette AG n’a pu tirer que les mêmes constats que l’AG du matin : la nécessité de l’affrontement avec le pouvoir, les difficultés à construire la grève reconductible. Toutefois, elle a permis un premier contact direct entre militants qui sera bien utile dans la cruciale période à venir. Car la lutte continue !
[1] Le gouvernement a également glosé sur une prétendue baisse du nombre de grévistes. En réalité, s’il y a eu une très légère baisse du nombre de grévistes dans certains secteurs de la fonction publique, le gouvernement n’a aucun moyen d’évaluer le nombre de grévistes dans le privé. Or, tous les commentateurs font état d’une plus forte mobilisation du privé !
- vendredi 19 avril : grève mondiale pour le climat à l’appel de Fridays for future (FFF)
- samedi 20 avril à 15h : rassemblement au Ralliement à Angers pour un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Gaza à l’appel de AFPS49 et de 19 organisations (dont le NPA49).
- mardi 23 avril de 18h à 20h30 : conférence d’Arié Halimi autour de « l’État hors la loi », salle Pelloutier de la Bourse du travail d’Angers. Organisée par la LDH49.
- samedi 27 avril : Marche des fiertés LGBTI+ à Angers (11h village des fiertés ; 14h marche ; 16h DJ au village ; 18h Before à l’Entre 2 ; 23h Pride night au Chabada ; 5h After à La Cage). Voir Site de Quazar.
- mercredi 1er mai : journée internationale de lutte des travailleuses et travailleurs. Manifestations intersyndicales à 10h30 à Angers (pl. Imbach), Saumur (pl. Bilange), Cholet (pl. Travot) et Segré (pl. du port).
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.