Après les annonces du 10 janvier faites par la première ministre et remettant en cause de nouveaux conquis sociaux sur la question des retraites (report à 64 ans du droit de partir en retraite, allongement de la durée de cotisations), l’intersyndicale CGT, CFDT, CGC, CFTC, FO, FSU, Solidaires, UNSA a lancé un appel à la grève et à la mobilisation le jeudi 19 janvier (manifestations à 10h à Segré et Saumu, 10h30 à Cholet et 14h à Angers, pl. Leclerc).
Nous relayons également :
- l’Appel à la mobilisation : sauvons nos retraites ! signé par des organisations de jeunesse, des partis (dont le NPA) et des personnalités ;
- la PÉTITION : « Retraites : non à cette réforme injuste et brutale ! » de l’Intersyndicale Retraites ;
- une déclaration du NPA du 11 janvier ;
- des réactions d’organisations ou personnalités du mouvement social.
Appel intersyndical CGT, CFDT, CGC, CFTC, FO, FSU, Solidaires, UNSA
La Première ministre a annoncé ce 10 janvier 2023 le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans avec une accélération de l’augmentation de la durée de cotisation.
Cette réforme va frapper de plein fouet l’ensemble des travailleurs et travailleuses, et plus particulièrement celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt, les plus précaires, dont l’espérance de vie est inférieure au reste de la population, et celles et ceux dont la pénibilité des métiers n’est pas reconnue. Elle va aggraver la précarité de celles et ceux n’étant déjà plus en emploi avant leur retraite, et renforcer les inégalités femmes-hommes.
Le système de retraites par répartition n’est pas en danger, rien ne justifie une réforme aussi brutale. Attachées à un meilleur partage des richesses, les organisations syndicales n’ont eu de cesse pendant la concertation avec le gouvernement de proposer d’autres solutions de financement, à commencer par l’amélioration de l’emploi des seniors. Jamais le gouvernement, arc-bouté sur son projet, ne les a étudiées sérieusement.
Suite à l’annonce de la réforme gouvernementale, toutes les organisations syndicales se sont immédiatement réunies pour construire une réponse commune de mobilisation interprofessionnelle. Celle-ci prendra la forme d’une première journée de grèves et de manifestations le jeudi 19 janvier 2023.
Parce qu’elles représentent l’ensemble des travailleurs et des travailleuses, demandeurs et demandeuses d’emploi, et retraités, c’est cette date syndicale qui donne le départ d’une puissante mobilisation sur les retraites dans la durée.
Elles décident d’ores et déjà de se réunir le 19 janvier au soir avec les organisations de jeunesse pour prolonger le mouvement de mobilisation et convenir d’autres initiatives.
Les organisations syndicales appellent les salarié.es à se mobiliser fortement dès cette première journée dans l’ensemble du territoire et à participer aux différentes initiatives organisées en intersyndicale.
Le 10 janvier 2023
Communiqué du NPA du 10 janvier :
Déclaration du NPA du 11 janvier :
Mardi, Élisabeth Borne a présenté la réforme des retraites prévues par Macron, qui sans surprise sera désastreuse pour le monde du travail : report de l’âge de départ à 64 ans (au lieu de 62 actuellement), avec une augmentation du nombre d’années de cotisations pour avoir droit à une pension à taux plein (43 ans de cotisation au lieu de 42 actuellement). La logique est toujours la même : nous tuer au travail (l’espérance de vie en bonne santé est de 63 ans en France...) et baisser le montant des pensions. Ça suffit ! Depuis des années, leurs réformes des retraites sont injustes. Il faut stopper cette nouvelle attaque, et revenir à la retraite à 60 ans à taux plein.
Ils volent aux pauvres pour donner aux riches
La réforme des retraites est une façon de diminuer les richesses qui reviennent aux salarié·e·s pour les transférer au grand patronat : le gouvernement l’a avoué, il veut s’en servir pour réduire drastiquement l’impôt sur les sociétés.
Nous refusons que l’argent des cotisations retraites soit transféré aux entreprises. Les entreprises du CAC40 ont justement donné à leurs actionnaires 80,1 milliards d’euros en 2022 ! Elles n’ont pas besoin de notre argent, et les exonérations de cotisations octroyées au patronat (64 milliards selon une récente étude de chercheurs de Lille) doivent être arrêtées pour renflouer les caisses de la Sécu.
Augmentation de tous les revenus !
Manifestement, Macron veut à tout prix nous faire payer le crise économique, en faisant baisser nos revenus. Avec une inflation de + 14,6 % sur les produits du quotidien (allant jusqu’à 25 voire 33 % sur certains produits), sans compter l’énergie, nous sommes des millions à être pris à la gorge.
Il faut augmenter tous les revenus (que ce soient les salaires, les retraites, les indemnités chômage et autres allocations) de 400 euros, pour pouvoir faire face à cette augmentation des prix. Ces revenus doivent aussi être indexés sur les prix des produits de première nécessité, car quand les prix augmentent, l’ensemble de nos revenus doit suivre. Enfin, le revenu minimum doit être élevé à 1800 euros nets.
Faisons face à Macron et son monde
En nous attaquant, le gouvernement et le patronat veulent vider nos poches, et espèrent nous mettre la tête sous l’eau. Ils font le pari que les réactions, en particulier syndicales, seront faibles, pour pouvoir passer en vitesse au vote à l’Assemblée nationale en s’appuyant sur la droite LR.
De notre côté, nous souhaitons que cette attaque serve de déclencheur pour porter l’ensemble de nos colères : les salaires et tous les revenus trop bas, les conditions de travail qui se dégradent, les services publics qui se décomposent (à commencer par celui de la santé), les prix qui augmentent dans les transports publics. À l’occasion de cette bataille des retraites, nous avons la possibilité d’exprimer notre rejet de Macron et de ce gouvernement illégitime, pour que les exploité·e·s et les opprimé·e·s prennent leur affaires en main, pour se débarrasser de cette société de crises.
Mobilisation générale !
La semaine prochaine marquera le début de la bataille des retraites. Le mardi 17 janvier, les personnels de l’éducation seront en grève pour des embauches et pour défendre les retraites. Le jeudi 19 janvier aura lieu la première journée de grève et de manifestation à l’appel des organisations syndicales. Le samedi 21 janvier, une manifestation nationale se tiendra à Paris (14h, Bastille), à l’appel en particulier de plusieurs organisations de jeunesse.
Pour gagner, il va falloir construire un mouvement d’ensemble : nous mobiliser sur nos lieux de travail et d’études, dans nos quartiers, dans la jeunesse, pour manifester, nous organiser en assemblées générales et en coordinations interprofessionnelles, pour construire une grève dans la durée et des manifestations de masse afin de faire reculer le pouvoir.
Le mercredi 11 janvier 2023
Autres documents utiles au mouvement social :
- 4 pages d’ATTAC : « Retraites : travailler moins longtemps pour vivre mieux ! »
- Petit guide contre les bobards de la réforme des retraites (ATTAC) (à paraître en ligne)
- Analyse de Pierre Khalfa : Les fadaises de la réforme des retraites (Site de la Fondation Copernic)
- Analyse de Jean-Marie Harribey : « Les sept perfidies de la réforme
des retraites 2023 » (Site de la Fondation Copernic)
- Analyse de Christiane Marty : « Présenter la réforme des retraites comme juste pour les femmes relève du boniment » (Site de la Fondation Copernic)
- eBook de Christiane Marty : Retraites, saison 2022 (Site de la Fondation Copernic)
- Analyse de Thomas Piketty : « Avec sa réforme des retraites, Emmanuel Macron va-t-il de nouveau se tromper d’époque en s’illustrant comme président des riches ? » (LeMonde.fr)
- mercredi 25 Janvier à 19h : meeting intersyndical contre la “réforme” des retraites à St-Lambert-des-levées (Saumur), rue de la Prévoté, salle Marcel Martineau.
- lundi 30 janvier à 17h30 : réunion publique intersyndicale contre la “réforme” des retraites à la bourse du travail de Trélazé.
- mardi 31 janvier 2023 : Manifestations intersyndicales (CGT CFDT CGC CFTC FO FSU Solidaires UNSA) contre la “réforme” des retraites. Angers : 10h place Leclerc ; Cholet : 10h Rd-point de Paris (av. du Mal Leclerc) ; Saumur : 10h place Bilange ; Segré : 16h place du port.
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Samedi 21 janvier, la manifestation parisienne (Bastille, 14h) contre la “réforme” des retraites, appelée par plusieurs organisations de jeunesse (dont le NPA Jeunes et le NPA Jeunesses Anticapitalistes) et partis (dont le NPA) a réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes (14.000 selon le cabinet Occurrence, dix fois plus selon les organisateurs). C’est un incontestable succès, en dépit des comparaisons numériques grotesques auxquelles s’est livrée une partie de la presse (ainsi Ouest-France, comparant cette manif parisienne de quelques organisations de jeunesse au 2 millions des manifestations intersyndicales de jeudi !) Il n’en reste pas moins que le travail en direction de la jeunesse doit être approfondi. L’allongement de la durée de cotisation et le recul de l’âge d’ouverture des droits à la retraite s’inscrivent dans la logique capitaliste productiviste, laquelle est contradictoire avec la sauvegarde de notre biosphère comme avec une vie décente pour toutes et tous. En ce sens, la lutte contre la “réforme” Macron-Borne-Ciotti concerne les jeunes au premier chef. C’est d’une autre société, écosocialiste, dont nous avons besoin !
Après 2 ans de silence, la Feuille de Jojo sort de sa retraite ! La lutte contre la réforme Macron n’y est certes pas étrangère... C’est l’occasion de faire un peu d’ironie sur les tristes sires qui nous gouvernent, exploitent et qui pillent la planète aux dépens de l’avenir. À voir ICI ! et LÀ.
« Contre Macron, pour nos retraites : une gauche unitaire et anticapitaliste ! ». Le meeting du NPA du mardi 17 janvier à la Bellevilloise (Paris 20e) avec les porte parole Philippe Poutou, Olivier Besancenot et Pauline Salingue, la députée LFI Rachel Keke, le cheminot Fabien Villedieu et le repésentant du Conseil démocratique kurde Yekbun Eksen a réuni plus de 550 personnes. On peut en voir la retransmission ICI.
Depuis 2020, les 1% les plus riches ont capté 63% des richesses produites, notamment grâce à l’intervention publique face au coronavirus. C’est le constat du Nouveau rapport d’Oxfam sur les inégalités mondiales publié en marge du Forum économique mondial de Davos. Entre autres chiffres hallucinants, on y apprend que la fortune de Bernard Arnault, 179 milliards d’euros, équivaut à celle cumulée de 20 millions de Français·es. Il est le plus riche de la planète. Oxfam signale également que taxer la fortune des milliardaires français à hauteur d’à peine 2% permettrait de financer le déficit attendu des retraites... Comment Macron n’y a-t-il pas pensé ?
Les dérogations à la loi ne devraient être utilisées qu’en cas de force majeure et si elle ne mettent pas en danger la santé des citoyennes et citoyens ainsi que celle de leur environnement. L’exemple des multiples dérogations à l’interdiction de la chlordécone aux Antilles jusqu’en 1993 et de ses conséquences catastrophiques devrait être suffisamment révélateur pour des représentants de “l’intérêt public”. Pourtant, ce sont encore des intérêts capitalistes à court terme qui prévalent dans le “Projet d’arrêté autorisant provisoirement l’emploi de semences de betteraves sucrières traitées avec des produits phytopharmaceutiques contenant les substances actives imidaclopride ou thiamethoxam” de la famille des néonicotinoïdes dont l’Autorité européenne de sécurité des aliments a confirmé la toxicité. Les conséquences d’une telle autorisation “provisoire”, qui se répète d’année en année, sont potentiellement mortelles et pas seulement pour les abeilles. L’explosion des cancers de la prostate aux Antilles montre quelles peuvent être les conséquences de la collusion entre politique étatique et intérêts marchands. Qui sera responsable demain des conséquences de l’actuel projet d’arrêté ? Peut-on espérer que les ministres de ce gouvernement, Borne, Béchu ou Fesneau, pourront demain être jugés pénalement responsables du saccage environnemental et de ses conséquences sur les êtres vivants ? Exigeons le retrait du projet (et répondons en masse à la pseudo consultation du ministère !) ! Interdiction totale des néonicotinoïdes !