Alors que le projet de loi sur les retraites est arrivé au Sénat après que le gouvernement a échoué à le faire adopter à l’Assemblée nationale, la mobilisation ne faiblit pas. La semaine du 6 mars s’annonce à bien des égards décisive, avec la possibilité que nous entrions dans une phase de blocage massif et durable du pays. Tel est en tout cas l’objectif que nous devons nous fixer !
- Lire le P’tit Anjou Rouge diffusé en manifestation le 07 mars 2023
À partir du 7 mars, on bloque tout !
Les premières journées de grèves et de manifestations réussies en janvier et février sont des points d’appui précieux pour la suite. Mais face à un gouvernement qui reste déterminé à passer en force, le plus dur reste à faire. Il s’agit donc d’élever le niveau du rapport de forces, avec la conviction qu’il est possible de gagner, et avec l’objectif de bloquer le pays, plusieurs jours de suite, pour les contraindre à remballer leur contre-réforme. Après des années, voire des décennies de reculs sociaux et de mobilisations défaites, nous sommes dans un moment où il est enfin envisageable d’infliger un revers à Macron et aux capitalistes.
Les 7, 8 et 9 mars offrent la possibilité de faire un saut qualitatif à la mobilisation. L’appel intersyndical à la grève le mardi 7 mars a été petit à petit suivi d’appels à la reconduction dans divers secteurs : RATP, SNCF, raffineries, éboueurs, dans les établissements scolaires de différentes régions... Le mercredi 8 mars, journée de grève féministe, est une journée clé dans la construction de la mobilisation. Dans le contexte du mouvement contre la « réforme » des retraites, le 8 mars doit être une journée de convergence, qui doit permettre de dénoncer plus que jamais l’injustice sociale majeure de la contre-réforme pour les femmes, mais aussi d’élargir, d’ancrer et de durcir la mobilisation. Et le lendemain, les organisations de jeunesse appellent à la mobilisation, un jeudi 9 mars qui pourrait acter l’entrée massive des jeunes dans la bagarre.
Nous pouvons gagner !
Les appels à « tout bloquer » le 7 mars et les jours suivants se multiplient, et c’est tant mieux. Mais un tel mouvement de blocage du pays, qui passera nécessairement par une grève reconductible massive, se construit. Dans nos lieux de travail et d’études, dans nos quartiers, il s’agit de convaincre le plus grand nombre de se lancer dans la bataille. En construisant des assemblées générales, au boulot, à la fac, au lycée ; en organisant, dans les cadres les plus unitaires possible, tant l’unité est une force de cette mobilisation, des réunions d’information, des diffusions de tracts, etc. ; en rendant visible l’opposition à la contre-réforme, par des initiatives de rue, des déploiements de banderoles et de panneaux sur les balcons et aux fenêtres, etc.
La force de notre camp social, et cela avait été rappelé lors de la période du confinement, est que c’est nous qui faisons tourner la société. Si on s’arrête, tout s’arrête. Et si tout s’arrête, ils n’auront pas d’autre choix que de remballer leur contre-réforme ! Au-delà, les faire reculer sur cette énième attaque ouvrirait la possibilité de les faire reculer sur tout le reste de leurs sales projets, y compris l’abjecte loi « immigration » du peu recommandable Darmanin.
La bataille en cours est une bataille éminemment politique, et une victoire changerait la donne pour toutes celles et tous ceux qui, quelles que soient leurs sensibilités politiques, veulent faire vivre la perspective d’un autre monde, débarrassé de l’exploitation et des oppressions. En redonnant envie, espoir, en reconstruisant les cadres collectifs, les solidarités, et en bâtissant une réelle alternative politique à Macron et à l’extrême droite, une alternative de rupture anticapitaliste, féministe, antiraciste, écosocialiste.
- du vendredi 24 au dimanche 26 mars : mobilisation dans le Poitou pour la défense de l’eau à l’appel de Bassines Non Merci et des Soulèvements de la Terre. Le 24 : arrivée de tracteurs de toute la France et, le soir, Forum international sur la défense de l’eau avec des délégations de différents pays et continents. Le 25 à 10h : manifestation « Fin de chantier » et, le soir, concerts, banquets et festivités à Melle (79500). Le 26 : assemblées, tables rondes, cantines, balades naturalistes, concerts…
- samedi 25 mars de 16h00 à minuit : Fête de Lutte Ouvrière, Salle Aragon, 1 rue Joseph Bara, Trélazé (arrêt Malaquais du bus n°2).
- mardi 28 mars : grève contre la “réforme” des retraites à l’appel de l’Intersyndicale. Manifestations à 10h à Cholet (pl. Travot) et Segré (pl. du port) ; à 14h à Angers (pl. Leclerc) et Saumur (pl. Bilange).
- mercredi 29 mars à 19h : concert de solidarité avec les grévistes, salle Emstal aux Ponts-de-Cé, organisé par LFI.
- samedi 1er avril à partir de 14h30 : “Huit heures pour la Palestine” au centre Marcelle Menet à Angers.
- dimanche 2 avril après-midi : “Un autre monde est nécessaire”, initiative du Cercle 49 dans la grande salle du centre Jacques Tati de Belle-Beille (Angers). Projection du film Rosmerta.
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Jeudi 23 mars à Angers, un travailleur de Système U a terminé la manifestation en garde-à-vue et un militant de Sud a reçu un projectile de la part de la police, alors qu’il discutait tranquillement avec d’autres manifestants sur le parvis de l’Hôtel de ville. Des points de suture lui ont été faits aux urgences. D’autres blessés plus légers sont à déplorer. Enfin, que penser du largage devenu systématique de gaz lacrymogènes qui incommodent gravement non seulement les manifestant·e·s mais aussi les habitant·e·s ? Même si les violences et/ou intimidations policières ne sont pas (encore ?) au niveau parisien, la vigilance s’impose aussi à Angers contre les tentatives des hommes de main de L’État français de répandre la terreur pour réduire le mouvement social. Ni lacrymos, ni LBD ! Halte aux violences policières !
En soutien au syndicaliste FO de Biopôle convoqué en référé, suite à une plainte du maire d’Angers, environ 300 syndicalistes FO, CGT, UNSA, Solidaires, FSU et CFDT se sont massés devant le palais de justice d’Angers, mardi 21 mars à partir de 16h. Les slogans lancés, « Macron démission ! » et « Macron-Verchère même combat ! », traduisaient bien la colère devant l’attitude du maire de paille de Béchu, qui depuis des mois refuse d’entendre parler de la moindre augmentation salariale à la hauteur de l’inflation, qui maintient le gel d’une centaine de postes pour Angers, l’agglo (ALM) et le CCAS, et qui traîne en justice un agent censé payer pour tous les grévistes de Biopole. Le même Verchère rend ces derniers responsables de l’accumulation toujours plus grande des sacs poubelle en ville, alors qu’il en est le seul responsable et prend la population en otage sanitaire pour casser la grève. Ça suffit ! La mairie doit respecter le droit de grève et satisfaire les revendications de ses agents !
Samedi 17 mars à 14h, ce sont 1600 personnes qui se sont rassemblées devant la préfecture d’Angers avant de partir en manifestation via la place du Ralliement pour protester contre la réforme des retraites et le recours au 49.3, à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires, FSU, UNEF, La Voix Lycéenne et MNL du Maine-et-Loire. Une bonne mise en jambe avant la journée du jeudi 23 mars... En marge de la manifestation, alors que les poubelles ne sont plus ramassées en raison de la grève des éboueurs, des poubelles ont été renversées et des sacs éparpillés par quelques individus exaspérés par le mépris de Macron et Cie. En est directement responsable la municipalité macrono-LR d’Angers qui, de façon scandaleuse, refuse depuis des mois d’entendre les revendications salariales des agents municipaux et prend ainsi la population en otage sanitaire. Augmentation des salaires ! Retrait de la “réforme” Macron !
Un meeting du NPA86 avec Philippe Poutou s’est tenu à Poitiers “Contre Macron et son monde”. Au soir du jeudi 16 mars, jour du coup de force de Macron sur sa “réforme” des retraites et des manifestations spontanées qui ont suivi, et à une semaine de la mobilisation contre les méga-bassines dans le Poitou, ce ne pouvait être qu’un succès ! Et de fait cela en fut un : plus de 200 personnes se sont pressées dans la salle Timbaud ! Le livre “Un « petit » candidat face aux « grands » médias” cosigné par Philippe s’est très bien vendu (avec dédicaces !) et beaucoup de contacts ont été pris ! Prochain meeting de Philippe dans la région : mardi 21 mars à 20h à la médiathèque de Nantes.
Contrairement à ce qui est écrit dans l’édition du lundi 13 mars 2023 du Courrier de l’Ouest, le NPA49 n’est pas signataire de la lettre ouverte aux députés de Maine-et-Loire émanant de la NUPES . En effet, il ne partage pas les illusions véhiculées dans la lettre sur la possibilité de « rechercher un consensus » avec les représentants de la grande bourgeoisie et des capitalistes que sont les député.e.s et sénateurs LREM-LR. Cependant, le NPA49 est en accord avec l’analyse que font les signataires (EELV, PS, LFI, PCF, Générations, Place publique) du projet de loi sur les retraites : il s’agit bel et bien d’une mesure antipopulaire. Il reste prêt à participer à toute initiative unitaire susceptible de renforcer les luttes sociales contre cette "réforme" régressive.