Nous publions ici le communiqué de presse national du NPA-l’Anticapitaliste au soir du premier tour des élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024. Le NPA49 donnera prochainement son analyse de la situation en Maine-et-Loire, dès lors que tous les résultats seront connus et analysés dans les 7 circonscriptions du département.
Communiqué du NPA-L’Anticapitaliste
Ces élections législatives confirment l’effroyable danger de l’extrême droite, qui obtient des scores historiquement hauts. Ces scores sont la combinaison du développement du nationalisme et du racisme dans certaines catégories de la population, du soutien de plus en plus important des classes dirigeantes à l’extrême droite, relayée par une partie des médias, et de l’écroulement des droites (macroniste comme LR) dont les politiques ont dégoûté la population. Avec la possible arrivée au pouvoir du RN et de ses alliés et soutiens, le danger d’un néofascisme s’accroît un peu plus en France.
Le sursaut de la gauche est la bonne nouvelle de ce scrutin. Ses scores importants ont été obtenus grâce à l’unité des forces politiques, associatives et syndicales, qui a mis en mouvement des centaines de milliers de personnes pour manifester et faire campagne. Cette unité ne repeint personne en rouge, elle n’oublie pas les responsabilités des politiques libérales menées par des gouvernements se réclamant de la gauche, de Mitterrand à Hollande, dans la désorientation et la colère des classes populaires qui les ont subies. Elle se fonde sur l’urgence, mais aussi l’exigence de l’application du programme du Nouveau Front populaire. Mais cette unité autour du Nouveau Front populaire n’est à cette étape pas assez forte pour compenser la pression dangereuse de l’extrême droite, les campagnes d’accusations calomnieuses d’antisémitisme et de terrorisme, la fausse et injurieuse symétrie entre les « extrêmes » proférées par les macronistes, mais aussi les doutes issus des défaites sociales accumulées et sur la solidité de l’unité à gauche mise à mal par les conflits internes de ces dernières semaines.
Pour faire reculer l’extrême droite et faire avancer une gauche combative, dans une situation de crise profonde du capitalisme, il faut renforcer l’unité d’action de toute la gauche. De la base au sommet, être ensemble et se battre côte à côte : manifester contre l’extrême droite et se défendre contre les attaques des groupuscules fascistes, résister aux mesures antisociales, discriminatoires ou autoritaires, aux violences policières et racistes, aux violences sexistes et sexuelles, défendre l’augmentation des salaires et des prestations sociales, le retour à la retraite à 60 ans à taux plein, faire vivre les solidarités internationalistes et anticolonialistes avec la Palestine, l’Ukraine ou la Kanaky et plus généralement avec tous les peuples victimes de l’impérialisme français. C’est en se mobilisant, tous ensemble, pour changer les rapports de forces que l’on peut changer la vie.
Le NPA-L’Anticapitaliste appelle toutes les organisations de gauche, politique, syndicales, associatives – à commencer par les forces politiques qui composent le Nouveau Front populaire – à se rencontrer au plus vite, au niveau local comme national, pour mettre en œuvre des actions communes, partout où c’est possible. Avant comme après les élections, dans les urnes comme dans les luttes, renforcer la gauche dans l’action est le chemin pour redonner confiance aux classes populaires dans leurs propres forces.
Ces prochains jours, nous avons besoin d’une irruption populaire contre la poussée dangereuse de l’extrême droite, de construire les mobilisations et manifestations de rue les plus massives possible.
Concernant le second tour des élections législatives dimanche prochain, nous savons que quelle que soit la suite, nous aurons besoin d’un solide bloc des gauches sociales et politiques pour résister. Partout où les conditions sont réunies, pour faire gagner ces candidatures, il faut donc confirmer et amplifier les votes du premier tour en faveur du Nouveau Front populaire et de ses alliés.
Le principal enjeu de ce second tour reste d’empêcher l’extrême droite d’arriver aux affaires dans quelques jours, c’est un objectif essentiel pour notre camp social. Nous savons que la politique défendue ou mise en place par les droites, en particulier le macronisme au pouvoir, a largement contribué à ouvrir la voie au RN, en reprenant une partie de ses mesures et en contribuant à lui donner une légitimité, tout en attaquant toujours plus de larges secteurs de la gauche. Pour autant, entre deux dangers, nous devons d’abord tout faire pour éliminer le plus important et le plus immédiat.
Dimanche prochain, au vu des intérêts immédiats des populations issues de l’immigration, de l’ensemble du monde du travail, de la défense des droits et des libertés publiques, il est impératif de battre le RN, ses alliés et ses soutiens, de préférence avec une bonne gauche.
Au-delà du second tour, ce qui s’est construit au cœur de cette campagne, une gauche unie et militante, doit perdurer : confirmer un programme de rupture, se nourrir et nourrir les mobilisations plus que jamais nécessaires, permettre au plus grand nombre de rester organisé au-delà de ces élections, condition pour faire renaître une véritable gauche de combat.
Dans ce cadre, la responsabilité du Nouveau Front populaire, de toutes les organisations de luttes syndicales et associatives est énorme dans la période qui vient : construire les collectifs et les mobilisations unitaires les plus larges face à l’extrême droite et au macronisme (si celui-ci survit à ces élections), pour porter les aspirations des classes populaires et imposer les mesures du programme du NFP. Dans les urnes et dans la rue, battre le RN, reprendre le chemin des luttes pour le progrès social, pour la planète, pour une autre société !
Montreuil le dimanche 30 juin 2024
Annexe :
- Intervention d’Olivier Besancenot, le 30 juin au soir, place de la République à Paris.
- Résultats nationaux du 1er tour
- Résultats du Maine-et-Loire
- Résultats à Angers
- samedi 26 octobre à 15h : Rassemblement unitaire de solidarité avec les peuples palestinien et libanais, place du Ralliement à Angers
- mardi 5 novembre à 20h : projection du film du collectif Blast, « Nétanyahou, portrait d’un criminel de guerre » au cinéma les 400 coups en présence du réalisateur Yanis Mhamdi
- jeudi 7 novembre à 20h : conférence de Patrice Bouveret, Président de l‘Observatoire des armements, « Armement et coopération militaire France/Israël », salle du Doyenné à Angers. AFPS, Amnesty 49, Attac, Mouvement de la Paix
- samedi 16 novembre à 20h : Soirée Palestine au Germoir à Mûrs-Erigné (concert et débat)
- lundi 25 novembre à 18h : manifestation de lutte contre les Violences Sexistes et Sexuelles (Journée Internationale), à l’appel du Collectif 8 mars du Maine-et-Loire
- samedi 30 novembre à 15h : Conférence de Rony Brauman à la MPT Monplaisir : « Palestine : 100 ans de résistance et de processus colonial »
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Samedi 19 octobre, plus de 230 personnes (notre comptage) se sont à nouveau rassemblées place du Ralliement à Angers pour dénoncer l’horreur de la guerre menée par le gouvernement d’extrême droite de Netanyahou contre les peuples palestinien et libanais. Et une horreur qui n’est pas prête de s’arrêter si on en croit Netanyahou qui entend, même après la mort du responsable du Hamas Yayah Sinouar, continuer les massacres, même au prix de la vie des derniers otages israéliens qui ont survécu à la guerre. Chaque semaine, à Gaza comme maintenant au Liban, ce sont des centaines de personnes qui périssent sous les bombes livrées par les USA à l’armée israélienne. Il faut que cela cesse ! Continuons et amplifions la mobilisation internationale pour un cessez-le-feu et le retrait des troupes d’occupation. Participons aux initiatives du Novembre pour la Palestine organisé à Angers.
Un cycliste parisien, Paul Varry, vient d’être tué par un conducteur de SUV roulant sur une piste cyclable (volontairement selon des témoins, ce que semble confirmer les images de vidéosurveillance), et la Fédération française des Usagères et Usagers de la Bicyclette (FUB) appelle à un rassemblement samedi 19 octobre à 17h45, devant la Mairie de chaque commune. Au même moment au Conseil régional des Pays-de-la-Loire, le RN Gabriel de Chabot-Tramecourt demande d’arrêter de financer les pistes cyclables... Cherchez l’erreur ! Il est difficile de ne pas y trouver la confirmation de l’imbécile et cynique acharnement anti-écologique du parti de Le Pen. Ce parti négationniste du dérèglement climatique qui surfe sur le racisme et le désespoir des populations apolitiques pour prospérer électoralement est décidément un danger dans tous les domaines de la vie sur Terre.
Le Courrier de l’Ouest du 2 octobre a consacré une page entière à la répression policière de la manif antifa du lundi 30 septembre. Celle-ci avait été organisée en urgence pour dénoncer le rassemblement organisé ce jour-là par les identitaires de l’ex-Alvarium (rebaptisé "Mouvement Chouan") et du RED-Angers afin d’instrumentaliser le meurtre de l’étudiante Philippine par un psychopathe sous OQTF. Alors que la figure de proue des ultras locaux, Jean-Eudes Gannat, a pu, place du Ralliement, tenir en toute impunité son discours raciste devant près de deux cents fachos (venus de toute la région), la police a réservé ses coups à la soixantaine d’antifas, les empêchant d’abord d’avancer vers la place avec des lacrymos, puis en les nassant dans une rue de la basse ville sans qu’aucun heurt digne de ce nom n’ait pu le "justifier" au préalable. La plupart des "antifas", essentiellement des jeunes, ont dû se réfugier dans un pub, dans une laverie et chez l’habitant (comme le raconte l’article du Courrier). Cela n’a pas empêché les CRS et la BAC de pénétrer dans les immeubles à la recherche de leurs proies. De cette scandaleuse chasse à l’homme, on peut lire les piteuses justifications par la préfecture dans le Courrier. Relevons également que des incidents relativement brefs, heureusement sans conséquence, ont eu lieu pendant la manif syndicale du lendemain. Il semble que, pour certains éléments policiers, et notamment la BAC, la nomination de Retailleau à l’intérieur soit un blanc-seing pour faire régner un « ordre » qui n’a que peu à voir avec « l’État de droit ». La vigilance antifasciste s’impose toujours davantage.
Au moins 150 personnes ont répondu à l’appel de l’AFPS et de ses partenaires (dont le NPA49) samedi 28 septembre à Angers. C’était la 49ème manifestation hebdomadaire de solidarité avec le peuple palestinien écrasé sous les bombes à Gaza et en butte aux attaques des colons et de l’armée d’occupation en Cisjordanie. Le porte parole de l’AFPS a dénoncé l’inaction et la complicité des Etats-Unis et des pays européens spécialement avec la livraison d’armes à Israël. A été évoquée également la situation d’ "Educide" à Gaza où une génération entière est privée d’enseignement, malgré des initiatives pour pallier l’absence de cours, au risque que les enfants soient la proie de l’exploitation, notamment par le travail des enfants ou l’enrôlement forcé dans des groupes armés. À cela s’ajoute mainetnant la folle et meurtrière extension de la guerre au Liban dans l’ivresse de toute-puissance des dirigeants israéliens. Le rassemblement s’est achevé par la lecture du poème de Kadhim Jihad Hassan « Pour Gaza » et l’hymne national palestinien.
Ouest-France qui, depuis une semaine, nous propose invariablement en une les visages de M. Barnier et de ses affidés, consacre ce 24/09, dans sa rubrique “Pays de la Loire”, un long article à B. Retailleau. Le nouveau ministre de l’intérieur y renouvelle sa volonté de “rétablir” un “ordre” qu’on devine national-catholique. Il y déclare surtout son amour à une “Vendée” rêvée, au nom de son grand-père blessé en 14 et de son père combattant en Algérie (ce n’est pas très original pour quelqu’un de sa génération). Et il affirme qu’il va utiliser sa position de ministre “pour l’aider” (la Vendée) avec tous les “leviers” que cette position rend disponibles. Entre favoritisme et féodalisme, n’est-ce pas là conflit d’intérêts, entre intérêt de clocher d’un département (du moins, de ses “élites”) et un prétendu “intérêt général” défendu par un ministre “républicain” ? Enfin, il est piquant que B. Retailleau se revendique du “vendéen Clémenceau”, lequel fut anticlérical et athée... Mais pour la répression des grèves, on peut craindre qu’il ne chausse ses bottes. À nous de lui montrer qu’elles sont trop grandes pour lui !