La politique antisociale du gouvernement ouvre la voie au FN

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Avec l’arrivée en tête de la candidate du FN au premier tour d’une élection législative partielle dans le Doubs, le Parti socialiste et gouvernement tentent de nous refaire le coup de l’Unité nationale face aux extrémismes et au terrorisme.

Un candidat pro-patronal

Le gouvernement et le PS espèrent profiter de l‘embellie dans les sondages de l’exécutif, issue de la gestion des attentats de janvier dernier pour mettre un terme à la perte de 12 élections partielles sur 13. Ce qui pourrait lui faire perdre la majorité absolue à l’Assemblée nationale...

Ce sera un pari difficile dans une circonscription dont l’élu PS sortant, Pierre Moscovici, est un ex-ministre de l’Économie, des finances, du commerce extérieur, avant de devenir commissaire aux Affaires économiques et monétaires, à la Fiscalité et l’Union douanière pour la commission européenne. Carte de visite lourde de sens dans une région où l’industrie dominante de l’automobile est durement frappée par la crise économique et les politiques sociales française et européenne en pleine connivence avec le patronat ! D’ailleurs, cet ex-ministre ne cache pas son soutien à l’arme de destruction massive du droit du travail, dite loi Macron, qui serait « un pas substantiel » allant « dans la bonne direction ».

Le nouveau candidat PS affiche lui aussi un soutien sans faille à la politique gouvernementale et appelant « sans état d’âme pour que l’arsenal législatif anti terroriste soit renforcé » et, au mépris des lois internationales, « étudier la possibilité de retirer la nationalité française »contre « celles et ceux qui ont quitté la France pour participer à des actes terroristes ».

Fidèle au gouvernement

Dans ces conditions, il n’est pas très étonnant que, condamnant à leur façon la politique du gouvernement, plus de 60% des électeurs/trices se soient abstenues au premier tour et qu’une majorité relative parmi les votants ait porté en tête la candidate du Front national (laquelle ne cache pas son soutien aux pires délires de Jean-Marie Lepen sur les races ou l’Islam). La politique de régression sociale du gouvernement, avec une loi Macron qui multiplie les cadeaux au patronat et s’attaque à des pans entiers des droits des salariés, ne peut pas faire recette chez les salarié-e-s. Quant à la politique de répression sans précédent qui envoie un enfant de 8 ans devant la justice pour apologie du terrorisme, qui conduit le patron d’une grande entreprise à justifier la tentative de licenciement d’un salarié syndicaliste combatif pour le même motif, elle légitime le programme du FN et mine dangereusement les quelques acquis démocratiques autrefois concédés par la classe dominante.

Se mobiliser contre le FN et le gouvernement

C’est bien, pour une large mesure, cette politique du gouvernement et du PS qui nourrit le FN. Cependant pas une voix ne doit aller à un parti qui porte le pire des régressions sociales et du racisme. Pour nous, c’est uniquement par une mobilisation de l’ensemble du monde du travail, capable de faire reculer le patronat et le gouvernement, qu’on pourra stopper cet engrenage infernal de la misère et des divisions au sein de la population.

2 février 2015, par NPA 49